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Minerva McGonagall — Piertotum… Oh, pour l’amour du ciel, Rusard, pas maintenant…
Le vieux concierge venait d’apparaître en clopinant et criait :
— Élèves hors des dortoirs ! Élèves dans les couloirs !
— C’est justement ce qu’ils doivent faire, bougre d’idiot ! vociféra McGonagall. Essayez plutôt de
vous rendre utile ! Allez chercher Peeves !
— P… Peeves ? bredouilla Rusard, comme si c’était la première fois qu’il entendait ce nom.
— Oui, Peeves, imbécile, Peeves ! Il y a bien un quart de siècle que vous vous plaignez de lui, non ?
Eh bien, allez le chercher immédiatement !
De toute évidence, Rusard pensait que le professeur McGonagall avait perdu l’esprit mais il
s’éloigna en claudiquant, les épaules voûtées, marmonnant dans sa barbe.
— Et maintenant… Piertotum locomotor ! s’écria le professeur McGonagall.
Tout au long du couloir, les statues et les armures sautèrent aussitôt de leurs piédestals et quand il entendit le fracas qui provenait des autres étages, Harry sut que toutes les statues et armures du château avaient fait de même.
— Poudlard est menacé ! hurla le professeur McGonagall. Postez-vous le long des enceintes,
protégez-nous, faites votre devoir envers notre école !
— Et nos affaires ? lança une fille à la table des Serdaigle. Nos valises, nos hiboux ?
— Nous n’avons pas le temps de les prendre, expliqua le professeur McGonagall. L’important, c’est que vous sortiez d’ici en toute sécurité.
— Où est le professeur Rogue ? cria une fille à la table des Serpentard.
— Quelqu’un parlait de valises, eh bien, lui, pour employer une expression familière, il s’est fait la malle, répliqua le professeur McGonagall.
Puis une silhouette se leva à la table des Serpentard et il reconnut Pansy Parkinson qui tendit un bras tremblant et hurla :
— Mais il est là ! Potter est là ! Que quelqu’un l’attrape !
Avant que Harry ait pu ouvrir la bouche, il y eut un mouvement collectif. Devant lui, les Gryffondor s’étaient dressés et faisaient face, non pas à Harry lui-même, mais aux Serpentard. Puis les Poufsouffle se mirent debout à leur tour et, presque au même moment, les Serdaigle les imitèrent, le dos tourné à Harry, les yeux fixés sur Pansy. Harry, impressionné, bouleversé, vit des baguettes magiques jaillir de partout, sortant de sous les capes ou de l’intérieur des manches.
— Merci, Miss Parkinson, dit le professeur McGonagall d’un ton cassant. Vous allez quitter la Grande Salle la première avec Mr Rusard. Il serait souhaitable que les autres élèves de votre maison partent avec vous.
Il attendit. À tout moment, maintenant,
ceux pour qui il avait essayé de mourir allaient le voir, reposant, apparemment mort, dans les bras de Hagrid.
— NON !
Ce cri était d’autant plus terrible qu’il n’aurait jamais imaginé, même en rêve, que le professeur McGonagall puisse émettre un tel son. [...]
— Non !
— Non !
— Harry ! HARRY !
Les voix de Ron, d’Hermione et de Ginny étaient pires que celle de McGonagall. Harry aurait voulu plus que tout leur répondre, mais il se força à rester silencieux et leurs cris agirent comme un détonateur.
HARRY
Albus ne m’aimait pas avant. Il se peut qu’il continue à ne pas m’aimer. Mais au moins, il sera en sécurité. Avec tout le respect que je vous dois, Minerva… vous n’avez pas d’enfant…
GINNY
Harry !
HARRY
…Vous ne pouvez pas comprendre.
LE PROFESSEUR McGONAGALL (profondément blessée)
J’aurais espéré que toute une vie consacrée à l’enseignement signifierait…
LE PROFESSEUR McGONAGALL
Alors, récapitulons : vous êtes sortis illégalement du Poudlard Express, vous vous êtes introduits par effraction au ministère de la Magie, vous avez pris tout seuls la décision d’apporter des transformations
dans le passé, ce qui a eu pour conséquence
de faire disparaître deux personnes…
ALBUS
Je suis d’accord, ce n’est pas très brillant.
LE PROFESSEUR McGONAGALL
Et votre réaction, après la disparition de Hugo et de Rose Granger-Weasley, a été de remonter à nouveau le temps. Mais,
cette fois, au lieu de perdre deux personnes, vous en avez perdu un nombre considérable, vous avez tué votre père – et, en agissant ainsi, vous avez ressuscité le pire sorcier que le monde ait jamais connu. Et provoqué l’avènement d’une nouvelle
ère de domination des forces du Mal. (Sèchement.) Vous avez raison, monsieur Potter, ce n’est pas très brillant. Avez-vous conscience de l’étendue de votre stupidité ?
SCORPIUS
Oui, professeur.
ALBUS
Oui.
LE PROFESSEUR McGONAGALL
Si je pouvais aussi vous donner une retenue, madame la ministre, je le ferais. Conserver un Retourneur de Temps, quelle stupidité !
HERMIONE
Pour ma défense…
LE PROFESSEUR McGONAGALL
Et dans une bibliothèque. Vous l’avez conservé dans une bibliothèque. C’en est presque risible.
HERMIONE
Minerva. (Elle prend une inspiration.)Professeur McGonagall…
LE PROFESSEUR McGONAGALL
Vos enfants n’existaient plus !
LE PROFESSEUR MCGONAGALL (à ALBUS et
SCORPIUS)
Votre intention de sauver Cedric était honorable, sinon avisée. Et il semble que vous ayez fait preuve de bravoure, Scorpius, vous aussi, Albus, mais la leçon que votre père lui-même a souvent négligé de retenir, c’est que la bravoure n’excuse pas la bêtise. Il faut toujours réfléchir. Réfléchir à ce qui est possible. Un monde dominé par Voldemort est…
SCORPIUS
Un monde atroce.
LE PROFESSEUR McGONAGALL
Vous êtes si jeunes. (Elle regarde successivement HARRY, DRAGO, GINNY et HERMIONE.) Vous êtes tous si jeunes. Vous n’avez aucune idée de la noirceur des guerres entre sorciers. Vous vous êtes montrés irresponsables avec un monde qui doit son existence et sa durée au lourd sacrifice consenti par certains d’entre nous – parmi lesquels quelques-uns de mes plus chers amis et des vôtres.
ALBUS
Oui, professeur.
SCORPIUS
Oui, professeur.
MC GONAGALL
Potter est un garçon, pas un morceau de viande !