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Ginny Weasley Mais au moment où Harry écartait la tapisserie qui masquait leur habituel raccourci vers la tour de Gryffondor, ils virent Dean et Ginny, étroitement enlacés, qui s’embrassaient furieusement comme s’ils avaient été collés l’un à l’autre.
Harry eut alors l’impression qu’une grosse créature couverte d’écailles prenait vie dans son ventre, lui griffait les entrailles. Il lui semblait qu’un sang brûlant inondait son cerveau, annihilant toute pensée, ne laissant plus qu’un désir sauvage de transformer Dean en un tas de gelée.
Au moment de la séparation, Mrs Weasley fondit en larmes. Il en fallait d’ailleurs peu pour l’émouvoir, ces derniers temps. Elle avait pleuré à plusieurs reprises depuis que Percy était parti en trombe de la maison, ses lunettes maculées de purée de panais (ce dont Fred, George et Ginny s’attribuaient tous les trois le mérite).
— Ne sois pas triste, maman, dit Ginny en lui tapotant le dos tandis que Mrs Weasley sanglotait sur son épaule. Tout va bien…
— Oui, ne t’inquiète pas pour nous, ajouta Ron en laissant sa mère lui donner un baiser humide sur la joue, ni pour Percy. Un crétin pareil, ce n’est pas une grande perte.
— Une fois de plus [dit Bellatrix], tu étais absent pendant que les autres affrontaient le danger [au Ministère], n’est-ce pas, Rogue ?
— J’avais reçu l’ordre de rester en arrière. Peut-être n’es-tu pas d’accord avec le Seigneur des Ténèbres, peut-être penses-tu que Dumbledore n’aurait rien remarqué si j’avais combattu l’Ordre du Phénix aux côtés des Mangemorts ? Et – pardonne-moi – mais quand tu parles de danger… vous aviez en face de vous six adolescents, je crois ?
Il attendit. À tout moment, maintenant,
ceux pour qui il avait essayé de mourir allaient le voir, reposant, apparemment mort, dans les bras de Hagrid.
— NON !
Ce cri était d’autant plus terrible qu’il n’aurait jamais imaginé, même en rêve, que le professeur McGonagall puisse émettre un tel son. [...]
— Non !
— Non !
— Harry ! HARRY !
Les voix de Ron, d’Hermione et de Ginny étaient pires que celle de McGonagall. Harry aurait voulu plus que tout leur répondre, mais il se força à rester silencieux et leurs cris agirent comme un détonateur.
— On a gagné ! hurla Ron qui avait surgi devant lui en brandissant la coupe d’argent sous son nez. On a gagné ! Quatre cent cinquante à cent quarante ! On a gagné !
Harry tourna la tête et vit Ginny courir vers lui. Elle se jeta dans ses bras, le visage résolu, le regard flamboyant. Alors, sans réfléchir, sans l’avoir prévu, sans se soucier des cinquante personnes qui les regardaient, Harry l’embrassa.
Au bout d’un long moment – il n’avait plus de notion du temps, il pouvait s’être passé une demi-heure ou même plusieurs jours sous un soleil radieux –, ils relâchèrent leur étreinte. Un grand silence s’était installé autour d’eux. Puis des sifflets admiratifs retentirent et des gloussements de rire nerveux parcoururent la salle. Harry regarda par-dessus la tête de Ginny. Il vit Dean Thomas, un verre brisé à la main, et Romilda Vane qui paraissait sur le point de jeter quelque chose. Hermione rayonnait mais c’était Ron que Harry cherchait des yeux. Il finit par le trouver, tenant toujours la coupe contre lui, avec l’air d’avoir pris un coup de massue sur le crâne. Pendant une fraction de seconde, ils échangèrent un regard puis Ron eut un bref mouvement de tête qui, d’après ce que Harry put comprendre, signifiait : « Bah… s’il le faut vraiment…»
Harry sentit la créature pousser un rugissement de triomphe dans sa poitrine. Il sourit à Ginny et, sans dire un mot, montra d’un geste le trou du portrait. Une longue promenade dans le parc semblait tout indiquée. Ils pourraient alors parler du match – s’ils en avaient le temps.
Harry et Ron quittèrent l’infirmerie le lundi matin à la première heure après avoir pleinement recouvré la santé grâce aux bons soins de Madame Pomfresh. Ils pouvaient à présent bénéficier de tous les avantages d’avoir été respectivement assommé et empoisonné, le plus notable de tous étant qu’Hermione s’était réconciliée avec Ron. Elle les accompagna même à la table du petit déjeuner en leur annonçant la nouvelle que Ginny s’était disputée avec Dean. La créature qui sommeillait dans la poitrine de Harry releva soudain la tête, reniflant autour d’elle avec espoir.
— Pourquoi se sont-ils disputés ? demanda-t-il d’un ton qu’il essaya de rendre désinvolte
[...]
— Il ne fallait quand même pas que Ginny et Dean se séparent pour autant, dit Harry qui s’efforçait toujours d’avoir un ton dégagé. Ils sont restés ensemble ou pas ?
— Oui… Mais pourquoi tu t’y intéresses tant ? demanda Hermione en observant Harry d’un regard aigu.
— Je ne veux pas avoir d’autres ennuis dans mon équipe de Quidditch ! répondit-il précipitamment.
— Ça ne veut pas partir, dit Mrs Weasley d’un ton anxieux, penchée sur Hermione avec dans une main sa baguette magique et dans l’autre un exemplaire du Guide du guérisseur ouvert au chapitre « Contusions, coupures et écorchures ». Pourtant, ça marchait toujours, avant. Je n’y comprends rien.
— S’arranger pour qu’on ne puisse pas l’enlever, c’est ça l’idée que Fred et George se font d’une bonne plaisanterie, commenta Ginny.
— Mais il faut bien que ça s’en aille, gémit Hermione. Je ne vais quand même pas continuer à me promener comme ça !
— Ne t’inquiète pas, ma chérie, nous trouverons bien un antidote, assura Mrs Weasley d’un ton apaisant.
— Bill m’a raconté, c’est fou ce que Fred et George sont amusants ! dit Fleur avec un sourire serein.
— Oui, je m’étouffe de rire, répliqua sèchement Hermione.
— Je t’en prie, n’essaye pas de nous faire croire que tu comprends quelque chose au Quidditch. Tu ne parviendrais qu’à te rendre ridicule.
HARRY
Tu sais, c’est seulement quand nous avons pensé ne plus revoir Albus que j’ai vraiment compris ce que ma mère a été capable de faire pour moi. Un contre-sort si puissant qu’il a pu repousser le sortilège de la Mort.
GINNY
Et aussi, le seul sortilège que Voldemort ne pouvait comprendre – l’amour.
HARRY
J’ai pour lui un amour particulier, Ginny.
GINNY
Je le sais, mais il a besoin de le ressentir. 591/684 HARRY J’ai vraiment de la chance de t’avoir, tu sais ?
Au même moment, une petite silhouette aux cheveux roux, vêtue d’une chemise de nuit,
apparut dans la cuisine, poussa un cri et ressortit en courant.
— C’est Ginny, dit Ron à voix basse en se tournant vers Harry. Ma sœur. Elle a passé l’été à nous parler de toi.
— Elle veut ton autographe, Harry, dit Fred avec un sourire.