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Harry Potter et les Reliques de la Mort — Sa connaissance de la réalité, cependant, est demeurée tristement incomplète, Harry ! Lorsque quelque chose paraît sans valeur à Voldemort, il ne prend pas la peine de s’y intéresser. Voldemort ne sait rien des elfes de maison, des contes pour enfants, de l’amour, de la loyauté, de l’innocence et il n’y comprend rien.Rien. Le fait qu’ils puissent posséder un pouvoir qui dépasse le sien, un pouvoir hors de
la portée de toute magie, est une vérité qu’il n’a jamais saisie.
— Et vous le saviez ? Vous l’avez su… depuis le début ? [Harry]
— Je l’ai deviné. Mais généralement, je devine bien, répondit Dumbledore d’un ton joyeux.
— Sans le vouloir, comme tu le sais maintenant, Lord Voldemort a doublé le lien entre vous deux quand il a repris une forme humaine. Une partie de son âme était toujours attachée à la tienne et, pensant qu’il allait se renforcer, il a introduit en lui une parcelle du sacrifice de ta mère. S’il avait pu comprendre exactement la terrible puissance de ce sacrifice, peut-être n’aurait-il pas osé toucher à ton sang… Mais s’il avait été capable de comprendre, il ne serait pas Lord Voldemort, et n’aurait peut-être jamais assassiné personne.
— Pourras-tu jamais me pardonner ? demanda-t-il. Pourras-tu me pardonner de n’avoir pas eu
confiance en toi ? De ne pas t’avoir mis au courant ? Harry, j’avais simplement peur que tu échoues comme moi-même j’avais échoué. J’avais peur que tu répètes les mêmes erreurs que moi. J’implore ton pardon. Depuis un certain temps, maintenant, je sais que tu es le meilleur de nous deux.
— Les reliques, les reliques, murmura Dumbledore. Un rêve que poursuit l’homme avec acharnement !
— Mais elles sont réelles ! [Harry]
— Réelles et dangereuses, un leurre pour les sots, répliqua Dumbledore. Et sot, je l’étais tellement. [...] Maître de la Mort, Harry, maître de la Mort ! Étais-je finalement meilleur que Voldemort ?
— J’étais doué. J’étais brillant. Je voulais m’échapper. Je voulais étinceler. Je voulais la gloire.
Comprends-moi bien, poursuivit-il – une expression de douleur passa sur son visage et il parut à nouveau très âgé. Je les aimais. J’aimais mes parents, j’aimais mon frère et ma soeur, mais j’étais égoïste, Harry, plus égoïste que tu ne peux l’imaginer, toi qui es remarquablement désintéressé.
Si bien que, quand ma mère est morte et que la responsabilité m’est revenue de m’occuper d’une soeur diminuée et d’un frère indiscipliné, je suis rentré dans mon village avec de la colère et de l’amertume. Je me voyais pris au piège, ma vie était gâchée ! Et puis, bien sûr, il est arrivé…
Dumbledore regarda à nouveau Harry dans les yeux.
— Grindelwald. Tu ne peux pas imaginer à quel point ses idées m’ont captivé, Harry, m’ont enflammé. Les Moldus asservis. Nous, les sorciers, triomphants. Grindelwald et moi, les jeunes chefs
glorieux de la révolution.
— Pendant ce temps, on m’avait offert le poste de ministre de la Magie, non
pas une mais plusieurs fois Naturellement, j’ai refusé. J’avais appris qu’il valait mieux ne pas me confier le pouvoir.
— Mais vous auriez été bien, bien meilleur que Fudge ou que Scrimgeour ! s’exclama Harry.
— Vraiment ? demanda Dumbledore d’un ton lourd. Je n’en suis pas si sûr. J’avais donné la preuve, dans mes jeunes années, que le pouvoir était ma faiblesse et ma tentation. C’est une chose curieuse à
dire, Harry, mais peut-être que les plus aptes à exercer le pouvoir sont ceux qui ne l’ont jamais recherché. Ceux qui, comme toi, reçoivent la responsabilité du commandement et endossent ce manteau parce qu’ils le doivent, puis s’aperçoivent, à leur grande surprise, qu’ils le portent très bien.
Nouveau silence. Harry ne demanda pas si Dumbledore avait jamais découvert qui avait foudroyé Ariana. Il ne voulait pas le savoir, il voulait encore moins obliger Dumbledore à le lui dire. Au moins savait-il maintenant ce que Dumbledore voyait quand il regardait le Miroir du Riséd et pourquoi il avait si bien compris la fascination que ce miroir exerçait sur Harry.
— Il existait peut-être un homme sur un million qui pouvait rassembler les reliques, Harry. Je
n’étais capable de posséder que la plus médiocre, la moins extraordinaire. Je pouvais posséder la
Baguette de Sureau, et ne pas m’en vanter, ne pas m’en servir pour tuer. Il m’était permis de la dominer,
de l’utiliser, simplement parce que je l’avais prise, non pour un bénéfice personnel, mais pour sauver les
autres de ses méfaits.
La cape, en revanche, je l’ai examinée par une simple et vaine curiosité. Elle n’aurait jamais
fonctionné pour moi aussi bien que pour toi, son véritable propriétaire. Quant à la pierre, je m’en serais
servi pour essayer de ramener ceux qui reposaient en paix, plutôt que pour accomplir le sacrifice de
moi-même, comme toi tu l’as fait. Tu es le digne possesseur des reliques.
— Pourquoi fallait-il que vous rendiez les choses si difficiles ? [Harry]
Dumbledore eut un sourire timide.
— J’ai peur de le dire, mais je comptais sur Miss Granger pour te ralentir, Harry. Je craignais que ton tempérament emporté ne domine ton bon coeur. Je redoutais qu’en t’exposant ouvertement la vérité sur ces objets tentateurs, tu ne t’empares des reliques comme je l’ai fait, au mauvais moment et pour de mauvaises raisons. Si tu parvenais à mettre la main dessus, je voulais que tu les possèdes sans courir de danger. Tu es le vrai maître de la Mort parce que, la mort, le vrai maître ne cherche pas à la fuir. Il accepte le fait qu’il doit mourir et comprend qu’il y a dans le monde des vivants des choses pires, bien
pires, que la mort.
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