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Harry Potter et les Reliques de la MortChapitre 33 - Le récit du Prince — Il est trop tard. Pendant des années, je t’ai trouvé des excuses. Aucun de mes amis ne comprend pourquoi j’accepte encore de te parler. Toi et tes chers amis Mangemorts… Tu vois, tu ne le nies même pas ! Tu ne nies même pas que vous avez tous l’ambition de le devenir ! Vous avez hâte de rejoindre Tu-Sais-Qui, n’est-ce pas ?
Il ouvrit la bouche puis la referma sans avoir prononcé un mot.
— Je ne peux plus faire semblant. Tu as choisi ta voie, j’ai choisi la mienne.
— Transmettre à Voldemort des renseignements précieux tout en lui cachant l’essentiel est un travail que je ne confierais à personne d’autre que vous.
— Qui a envie d’être un Serpentard ? Moi, je préférerais quitter l’école, pas toi ? demanda James au
garçon qui se prélassait sur la banquette d’en face.
Avec un sursaut, Harry reconnut Sirius. Sirius ne sourit pas.
— Toute ma famille était à Serpentard, répondit-il.
— Nom de nom ! s’exclama James. Et moi qui croyais que tu étais quelqu’un de bien !
Sirius eut enfin un sourire.
— Peut-être que je ferai une entorse à la tradition.
— Très bien, très bien. Mais ne le dites jamais à personne, Dumbledore, jamais à personne ! Cela doit rester entre nous ! Jurez-le ! Je ne peux pas supporter… Surtout le fils de Potter… Je veux votre parole !
— Vous voulez ma parole, Severus, que je ne révélerai jamais ce qu’il y a de meilleur en vous ? soupira Dumbledore en baissant les yeux sur le visage à la fois féroce et angoissé de Rogue. Si vous insistez…
— Voldemort redoute cette connexion, dit Dumbledore. Il n’y a pas si longtemps, il a eu un avant-goût
de ce que pouvait signifier pour lui le fait de partager véritablement l’esprit de Harry. Jamais il
n’avait connu une telle douleur et je suis sûr qu’il ne tentera plus de le posséder. Pas de cette manière,
en tout cas.
— Je ne comprends pas.
— L’âme de Voldemort, mutilée comme elle l’est, ne peut supporter un contact étroit avec une âme
comme celle de Harry. Telle la langue sur l’acier gelé, ou la chair dans le feu…
— L’âme ? Nous parlions d’esprit !
— Dans le cas de Harry et de Lord Voldemort, quand on parle de l’un, on parle aussi de l’autre.
— Il est essentiel que je fournisse à ce garçon suffisamment d’éléments pour qu’il puisse accomplir la tâche qui lui incombe. [Dumbledore]
— Et pourquoi ne puis-je prendre connaissance de ces mêmes éléments ? [Rogue]
— Je préfère ne pas mettre tous mes secrets dans le même panier, surtout dans un panier qui passe autant de temps accroché au bras de Lord Voldemort.