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Remus Lupin — Ron a été extraordinaire, déclara Tonks avec chaleur.
Elle relâcha Lupin.
— Absolument merveilleux. Il a stupéfixé l’un des Mangemorts en l’atteignant en pleine tête et quand on vise une cible mouvante depuis un balai volant…
— C’est vrai ? dit Hermione.
Elle regarda Ron dans les yeux, les bras autour de son cou.
— Ça te surprend toujours, on dirait, répliqua-t-il d’un ton un peu grognon.
Il se libéra de son étreinte.
— Et quel message voudriez-vous transmettre à Harry si vous étiez sûr qu’il nous écoute,
Romulus ?
— Je voudrais lui assurer que nous sommes de tout coeur avec lui, répondit Lupin.
Il hésita légèrement puis ajouta :
— Je lui conseillerais aussi de suivre son instinct, qui est excellent et qui lui indique presque
toujours la bonne voie.
Harry regarda Hermione. Elle avait les larmes aux yeux.
— Presque toujours la bonne voie, répéta-t-elle.
— Ce n’est pas… le moment d’en parler, déclara Lupin, qui évita le regard des autres en détournant les yeux d’un air égaré. Dumbledore est mort…
— Dumbledore aurait été plus heureux que quiconque de penser qu’il y a un peu plus d’amour dans le monde, dit sèchement le professeur McGonagall.
— Racontez-nous ce qui s’est passé après notre départ, nous n’avons plus eu aucune nouvelle depuis que le père de Ron nous a fait savoir que la famille était en sécurité.
— Eh bien, Kingsley nous a sauvés, répondit Lupin. Grâce à son avertissement, la plupart des invités ont pu transplaner avant l’arrivée des autres.
— Étaient-ce des Mangemorts ou des gens du ministère ? interrogea Hermione.
— Un mélange des deux. En fait, c’est la même chose, maintenant, affirma Lupin. Ils étaient environ une douzaine mais ils ignoraient que tu étais là, Harry. Arthur a entendu une rumeur selon laquelle ils auraient torturé Scrimgeour pour essayer de lui faire dire où tu te trouvais avant de le tuer. Si c’est vrai, il ne t’a pas trahi.
Harry regarda Ron et Hermione. Leur expression reflétait l’effarement mêlé de gratitude qu’il ressentait. Il n’avait jamais beaucoup aimé Scrimgeour mais, si ce que Lupin disait était vrai, sa dernière
action avait été de protéger Harry.
— C’est un garçon ! Nous l’avons appelé Ted, comme le père de Dora !
Hermione poussa un cri perçant.
— Que… Tonks ? Tonks a eu son bébé ?
— Oui, oui, elle a eu son bébé ! hurla Lupin.
Des exclamations de joie et des soupirs de soulagement s’élevèrent tout autour de la table.
Hermione et Fleur lancèrent d’une petite voix aiguë : « Félicitations ! » et Ron ajouta : « Nom d’une
gargouille, un bébé ! » comme s’il n’avait jamais entendu parler d’une chose pareille.
— Oui… Oui… un garçon, répéta Lupin qui semblait ébloui par son propre bonheur.
— Je ne fais pas ça pour vous. Je le fais parce que je pense que mon père n'aurait pas voulu que ses meilleurs amis se transforment en tueurs... simplement à cause de vous.
— J’ai aperçu Stan Rocade… Vous savez, celui qui conduisait le Magicobus. Et j’ai essayé de le désarmer au lieu de… Il n’est pas conscient de ses actes, vous comprenez ? Il a dû subir le sortilège de l’Imperium !
Lupin parut effaré.
— Harry, le temps du sortilège de Désarmement est révolu ! Ces gens essayent de te capturer pour te tuer ! Tu peux au moins les stupéfixer si tu ne veux pas les tuer !
— Nous étions à des centaines de mètres d’altitude ! Stan n’est plus lui-même, si je l’avais stupéfixé, il serait tombé et serait mort aussi sûrement que si j’avais employé Avada Kedavra ! Expelliarmus m’a permis d’échapper à Voldemort, il y a deux ans, ajouta Harry d’un ton de défi.
Lupin lui rappelait Zacharias Smith le ricaneur, l’élève de Poufsouffle qui se moquait de Harry parce qu’il voulait enseigner le sortilège de Désarmement à l’armée de Dumbledore.
— En effet, Harry, dit Lupin, qui avait du mal à se contenir, et de nombreux Mangemorts en ont été témoins ! Pardonne-moi, mais c’était une réaction très inhabituelle pour quelqu’un qui se trouve sous la menace d’une mort imminente. Faire la même chose ce soir, devant des Mangemorts qui avaient assisté à la scène la première fois, ou qui en avaient entendu parler, équivalait à un suicide !
— Alors, vous pensez que j’aurais dû tuer Stan Rocade ? répliqua Harry avec colère.
— Bien sûr que non, reprit Lupin. Mais les Mangemorts – et en fait, quasiment tout le monde ! – se seraient attendus à ce que tu contre-attaques ! Expelliarmus est un sortilège utile, Harry, mais apparemment, les Mangemorts pensent que c’est ta signature et je te conjure de les démentir !
En entendant Lupin, Harry se sentit stupide, mais il restait encore en lui une trace de défi.
— Je n’ai pas l’intention de faire exploser les gens qui se trouvent sur mon chemin, simplement parce qu’ils sont là, dit-il. Ça, c’est le travail de Voldemort.
— J’arrive trop tard ? C’est déjà commencé ? Je viens seulement d’apprendre ce qui se passait, et
je… je…
Les balbutiements de Percy s’évanouirent dans le silence. Visiblement, il ne s’était pas attendu à
tomber sur sa famille presque au complet. Il y eut un long moment de stupéfaction, enfin brisé par Fleur
qui se tourna vers Lupin. Dans une tentative cousue de fil blanc, elle s’efforça de rompre la tension en
demandant :
— Au fait… Comment va le petit Teddy ?
Lupin sursauta, interloqué. Le silence qui s’était établi entre les Weasley semblait se solidifier,
comme de la glace.
— Je… Oui… il va très bien ! répondit Lupin d’une voix sonore. Tonks est avec lui… chez sa mère.
Percy et les autres Weasley continuaient de s’observer, pétrifiés.
— Mais vous êtes normal ! affirma Harry avec force. Vous avez simplement un… un problème…
Lupin éclata de rire.
— Parfois, tu me rappelles beaucoup James. En public, il appelait ça mon « petit problème de fourrure ». Les autres croyaient souvent que je possédais un lapin mal élevé.
— Dumbledore a une idée de la question, dit Lupin, et les idées de Dumbledore se révèlent généralement exactes.