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Pétunia Dursley Une voix terrifiante s’éleva alors de la lettre de feu, résonnant avec force dans l’espace confiné de la cuisine :
— Souviens-toi de ma dernière, Pétunia.
Beuglante envoyée par Dumbledore à Pétunia Dursley
Personnages concernés : Albus Dumbledore, Pétunia Dursley
— Vous n’avez pas fait ce que je demandais. Jamais vous n’avez traité Harry comme un fils. Avec vous, il n’a connu que l’indifférence et même souvent la cruauté. Le mieux qu’on puisse dire, c’est qu’au moins il n’aura pas subi les terribles dommages infligés au malheureux garçon assis entre vous.
La tante Pétunia et l’oncle Vernon tournèrent instinctivement la tête comme s’ils s’attendaient à voir quelqu’un d’autre que Dudley coincé entre eux.
— Nous… maltraiter Duddy ? Qu’est-ce que vous…, commença l’oncle Vernon, furieux, mais Dumbledore leva un doigt pour lui imposer le silence, et l’oncle Vernon sembla soudain devenu muet.
Dudley ressemblait beaucoup à l'oncle Vernon. Il avait une grosse figure rose, un cou presque inexistant, de petits yeux bleus humides et d'épais cheveux blonds qui s'étalaient au sommet de sa tête épaisse et grasse. La tante Pétunia disait souvent que Dudley avait l'air d'un chérubin — et Harry disait souvent qu'il avait l'air d'un cochon avec une perruque.
Lundi ! On pouvait faire confiance à Dudley, il ne se trompait jamais dans les dates, à cause des programmes de télévision. Harry se souvint tout à coup que le mardi suivant, c'est-à-dire le lendemain, serait le jour de son onzième anniversaire ! Oh, bien sûr, ses anniversaires n'avaient rien de bien réjouissant—l'année précédente, les Dursley lui avaient offert un cintre et une paire de vieilles chaussettes qui avaient appartenu à l'oncle Vernon—mais quand même: on n'avait pas onze ans tous les jours !
Mr et Mrs Dursley, qui habitaient au 4, Privet Drive, avaient toujours affirmé avec la plus grande fierté qu'ils étaient parfaitement normaux, merci pour eux. Jamais quiconque n'aurait imaginé qu'ils puissent se trouver impliqués dans quoi que ce soit d'étrange ou de mystérieux. Ils n'avaient pas de temps à perdre avec des sornettes.
— Et pour finir, quelqu'un l'a fait exploser et on a hérité de toi ! [Pétunia]
Harry était devenu très pâle. Il mit un certain temps à retrouver sa voix.
— Exploser ? Vous m'avez toujours dit que mes parents étaient morts dans un accident de voiture !
— UN ACCIDENT DE VOITURE ? rugit Hagrid, en sursautant si violemment que les Dursley retournèrent se terrer dans un coin de la cabane. Comment un simple accident de voiture aurait-il pu tuer Lily et James Potter ? C'est une insulte ! Un scandale ! Harry Potter ne connaît même pas sa propre histoire, alors que dans notre monde, tous les enfants connaissent son nom !
Une brise agitait les haies bien taillées de Privet Drive. La rue était propre et silencieuse sous le ciel d'encre. Jamais on n'aurait imaginé que des événements extraordinaires puissent se dérouler dans un tel endroit. Harry Potter se retourna sous ses couvertures sans se réveiller. Sa petite main se referma sur la lettre posée à côté de lui et il continua de dormir sans savoir qu'il était un être exceptionnel, sans savoir qu'il était déjà célèbre, sans savoir non plus que dans quelques heures, il serait réveille par le cri de Mrs Dursley qui ouvrirait la porte pour sortir les bouteilles de lait et que pendant des semaines, il serait piqué et pincé par son cousin Dudley... Il ne savait pas davantage qu'en ce moment même, des gens s'étaient rassemblés en secret dans tout le pays et qu'ils levaient leur verre en murmurant: « A la santé de Harry Potter. Le survivant ! »
— Passe-moi la poêle, dit-il.
— Tu as oublié de prononcer le mot magique, répliqua Harry avec mauvaise humeur.
Cette simple phrase produisit un effet stupéfiant sur le reste de la famille : Dudley poussa un cri étouffé et tomba de sa chaise dans un grand fracas qui ébranla toute la cuisine ; Mrs Dursley laissa échapper un petit cri et plaqua ses mains contre sa bouche ; quant à Mr Dursley, il se leva d’un bond, les veines de ses tempes battant sous l’effet de la fureur.
Tandis qu'il conduisait la voiture, l'oncle Vernon se plaignait à la tante Pétunia. Il aimait bien se plaindre de choses et d'autres. Les gens qui travaillaient avec lui, Harry, la municipalité, Harry, son banquier et Harry constituaient quelques-uns de ses sujets préférés.
Mr Dursley dirigeait la Grunnings, une entreprise qui fabriquait des perceuses. C'était un homme grand et massif, qui n'avait pratiquement pas de cou, mais possédait en revanche une moustache de belle taille. Mrs Dursley, quant à elle, était mince et blonde et disposait d'un cou deux fois plus long que la moyenne, ce qui lui était fort utile pour espionner ses voisins en regardant par-dessus les clôtures des jardins.