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James Potter — Si vous allez à Gryffondor, vous rejoindrez les courageux ! Comme mon père.
Rogue émit une petite exclamation méprisante. James reporta son attention sur lui.
— Ça te pose un problème ?
— Non, répondit Rogue, bien que son léger ricanement indiquât le contraire. Si tu préfères le biceps
à l’intellect…
— Et toi, où comptes-tu aller, étant donné que tu n’as ni l’un ni l’autre ? lança Sirius.
Il allait revenir chez lui, revenir à l’endroit où il avait eu une famille. S’il n’y avait pas eu Voldemort, c’était à Godric’s Hollow qu’il aurait grandi et passé toutes ses vacances. Il aurait invité des
amis dans sa maison… Peut-être aurait-il eu des frères et des soeurs… Le gâteau de son dix-septième anniversaire aurait été préparé par sa mère. La vie qu’il avait perdue ne lui avait jamais semblé aussi réelle qu’en cet instant où il savait qu’il allait revoir le lieu dans lequel on l’en avait privé. Ce soir-là, après qu’Hermione se fut couchée, Harry sortit silencieusement son sac à dos du sac en perles et y chercha l’album de photos que Hagrid lui avait offert il y avait déjà si longtemps. Pour la première fois depuis des mois, il contempla les vieilles images sur lesquelles ses parents lui souriaient et lui adressaient des signes de la main. C’était tout ce qui lui restait d’eux, maintenant.
JAMES POTTER, NÉ LE 27 MARS 1960,
MORT LE 31 OCTOBRE 1981
LILY POTTER, NÉE LE 30 JANVIER 1960,
MORTE LE 31 OCTOBRE 1981
LE DERNIER ENNEMI QUI SERA DÉTRUIT, C’EST LA MORT
Harry lut lentement ces mots, comme si c’était sa seule et unique chance d’en comprendre le sens, et
prononça la citation à haute voix :
— Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort…
Une horrible pensée lui vint alors en tête, accompagnée d’une sorte de panique.
— Ce ne serait pas une idée de Mangemort ? Pourquoi cette phrase est-elle écrite ici ?
— Ça ne veut pas dire vaincre la mort à la manière des Mangemorts, Harry, répondit Hermione
d’une voix douce. Ça signifie… enfin, tu comprends… vivre au-delà de la mort. Vivre après la mort. En lettres d’or gravées sur le bois, on pouvait lire :
EN CE LIEU, DANS LA NUIT DU 31 OCTOBRE 1981
LILY ET JAMES POTTER PERDIRENT LA VIE.
LEUR FILS, HARRY, DEMEURE LE SEUL SORCIER
QUI AIT JAMAIS SURVÉCU AU SORTILÈGE DE LA MORT.
CETTE MAISON, INVISIBLE AUX MOLDUS, A ÉTÉ LAISSÉE
DANS SON ÉTAT DE RUINE COMME UN MONUMENT
À LA MÉMOIRE DES POTTER
ET POUR RAPPELER LA VIOLENCE
QUI A DÉCHIRÉ CETTE FAMILLE.
Tout autour de ces mots soigneusement tracés, des inscriptions avaient été ajoutées par d’autres
sorcières et sorciers venus voir l’endroit où le Survivant avait échappé à la mort. Certains avaient
simplement signé de leur nom en Encre Éternelle, d’autres avaient gravé leurs initiales dans le bois,
d’autres encore avaient écrit des messages. Les plus récents, dont l’éclat tranchait sur les autres graffiti
magiques accumulés depuis seize ans, exprimaient tous des pensées semblables.
« BONNE CHANCE, HARRY, OÙ QUE TU SOIS. » « SI TU LIS CECI, HARRY, SACHE QUE
NOUS SOMMES TOUS DERRIÈRE TOI ! » « VIVE HARRY POTTER ! »
— Ils n’auraient pas dû écrire sur la pancarte ! s’indigna Hermione.
Mais Harry la regarda avec un sourire rayonnant.
— Au contraire, c’est une idée formidable. Je suis ravi qu’ils l’aient fait.— Qu’est-ce que vous faites avec Potter pendant toutes ces soirées où vous êtes enfermés tous les deux ? demanda brusquement Rogue.
Dumbledore eut un air las.
— Pourquoi ? Vous voudriez lui infliger encore plus de retenues, Severus ? Ce garçon aura bientôt passé plus de temps en retenue que dehors.
— On dirait que c’est son père qui est revenu…
— Dans son apparence physique, peut-être, mais sa nature profonde est plus proche de celle de sa mère.
Ce qui horrifiait tant Harry, ce qui le rendait si malheureux, ce n’étaient pas les hurlements de Rogue ou les jets de bocaux. C’était le fait qu’il savait, ce que l’on ressent lorsqu’on est humilié au milieu d’un cercle de spectateurs. Il savait exactement ce qu’avait éprouvé Rogue au moment où James Potter l’avait ridiculisé et à en juger par ce qu’il venait de voir, son père était bel et bien le personnage arrogant que Rogue lui avait toujours décrit.
Cher Patmol,
Merci, merci, pour le cadeau d’anniversaire de Harry ! C’est de très loin celui qu’il a préféré. Un
an et il file déjà sur son balai-jouet ! Tu ne peux pas savoir comme il était content, je te joins une photo
pour que tu le voies toi-même. Comme tu le sais, le balai ne vole qu’à soixante centimètres de hauteur
mais Harry a failli tuer le chat et il a pulvérisé un horrible vase que Pétunia m’avait offert pour Noël
(ce dont je ne me plains pas). Bien entendu, James a trouvé ça très drôle, il a dit qu’il deviendrait
sûrement un grand joueur de Quidditch, mais nous avons dû enlever tous les bibelots et nous le
surveillons de près chaque fois qu’il fait un tour avec.
— Vous osez m’attaquer avec mes propres sortilèges, Potter ? C’est moi qui les ai inventés – moi, le Prince de Sang-Mêlé ! Et vous voudriez retourner mes inventions contre moi, comme votre ignoble père, n’est-ce pas ? Je ne crois pas que vous y arriverez… Non !
Harry avait plongé vers sa baguette mais Rogue lança un maléfice et elle fut expédiée quelques mètres plus loin, hors de vue dans l’obscurité.
— Alors, tuez-moi, dit Harry, la voix haletante.
Il n’éprouvait aucune peur, simplement de la rage et du mépris.
— Tuez-moi comme vous l’avez tué lui, espèce de lâche…
— NE ME TRAITEZ PAS DE LÂCHE ! hurla Rogue.
— Pettigrow te doit la vie. Tu as envoyé à Voldemort quelqu'un qui a une dette envers toi. Lorsqu'un sorcier sauve la vie d'un autre sorcier, il se crée un certain lien entre eux... Et je serais très étonné que Voldemort veuille d'un serviteur qui a une dette envers Harry Potter.
— Et moi, je ne veux pas avoir de lien avec Pettigrow ! dit Harry. Il a trahi mes parents !
— Il s'agit là de magie à son niveau le plus profond, le plus impénétrable, Harry. Mais crois-moi... Un jour viendra peut-être où tu seras très content d'avoir sauvé la vie de Pettigrow.
— Tu as parlé à la fois comme le fils de ton père et de ta mère et comme le digne filleul de Sirius ! assura Dumbledore en exprimant son approbation par une petite tape sur l’épaule. Je te tire mon chapeau – ou tout au moins, je le ferais si je n’avais pas peur de te couvrir d’araignées.