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Rubeus Hagrid Le professeur Dumbledore avait troqué son chapeau pointu de sorcier pour un bonnet à fleurs qu'il avait trouvé dans une pochette-surprise et il riait en écoutant Flitwick lui raconter une histoire drôle. Hagrid avait le teint de plus en plus rouge. Il réclama une nouvelle bouteille de vin, puis il embrassa sur la joue le professeur McGonagall qui, à la grande surprise de Harry gloussa de contentement, les joues soudain écarlates, le chapeau de travers.
— Dudley, ne touche à rien de ce qu'il te donnera, dit sèchement l'oncle Vernon.
Le géant eut un petit rire narquois.
— Votre gros lard de fils n'a pas besoin d'engraisser davantage, Dursley, ne vous inquiétez pas.
—J'ai décidé de l'appeler Norbert, dit Hagrid en regardant le dragon avec des yeux embués. Il me connaît bien, maintenant, regardez. Norbert ! Norbert ! Où est maman ?
—Il a perdu la boule, murmura Ron à l'oreille de Harry.
— C'est là que ?... murmura le professeur McGonagall.
— Oui, répondit Dumbledore. Il gardera cette cicatrice à tout jamais.
— Vous ne pourriez pas arranger ça, Dumbledore ?
— Même si je le pouvais, je ne le ferais pas. Les cicatrices sont parfois utiles. Moi-même, j'en ai une au-dessus du genou gauche, qui représente le plan exact du métro de Londres.
— Tout le monde pense que je suis quelqu'un d'exceptionnel, dit-il enfin en mâchonnant sa viande caoutchouteuse. Tous ces gens au Chaudron Baveur, le professeur Quirrell, Mr Ollivander... Mais moi, je sais bien que je ne connais rien à la magie. Comment peuvent-ils croire que j'ai un bel avenir ? Je suis célèbre, mais je ne me rappelle pas pourquoi. Je n'ai aucune idée de ce qui s'est produit quand Vol... pardon... je veux dire le soir où mes parents sont morts.
— Ne t'inquiète pas, Harry, répondit Hagrid avec un sourire bienveillant, tu apprendras très vite. A Poudlard, tout le monde commence au même niveau. Tu t'en sortiras très bien. Reste toi-même, c'est tout. Je sais que c'est difficile. Tu as été choisi et c'est toujours difficile. Mais tu seras très content à Poudlard. Moi aussi, j'étais content... Et je le suis toujours...
— JE REFUSE DE PAYER UN SOU POUR QU'UN VIEUX CINGLÉ LUI APPRENNE DES TOURS DE MAGIE ! s'écria l'oncle Vernon.
Mais cette fois, il était allé trop loin. Hagrid empoigna son parapluie et le fit tournoyer au-dessus de sa tête.
—JAMAIS PLUS ... INSULTER ... ALBUS ... DUMBLEDORE ... DEVANT ... MOI ...tonna-t-il.
Il abattit le parapluie dans un sifflement et le pointa sur Dudley. Il y eut un éclair violet, une détonation comme un pétard qui explose et un petit cri aigu. Un instant plus tard, Dudley dansait sur place en hurlant de douleur, les mains plaquées sur son volumineux postérieur. Lorsqu'il leur tourna le dos, Harry vit qu'une petite queue de cochon en tire-bouchon lui avait poussé à travers son pantalon.
La rue dans laquelle ils marchaient paraissait aussi ordinaire que les passants qui les entouraient. Y avait-il vraiment des montagnes d'or magique enterrées à des kilomètres sous leurs pieds ? Y avait-il vraiment des boutiques qui vendaient des grimoires et des balais volants ? N'était-ce pas plutôt une farce énorme que lui avaient faite les Dursley ? Si Harry n'avait pas su que les Dursley ne possédaient pas le moindre sens de l'humour, il aurait pu le penser. Mais même si tout ce que lui avait raconté Hagrid jusqu'à maintenant était incroyable, Harry ne pouvait s'empêcher de lui faire confiance.
Il y eut un bruit métallique lorsque le chaudron de Ginny se renversa. Mr Weasley venait de se jeter sur Mr Malefoy en le projetant contre une étagère remplie de livres. Des dizaines d’épais grimoires leur tombèrent sur la tête dans un grondement de tonnerre.
— Vas-y, Papa ! s’écrièrent Fred et George. Mrs Weasley se mit à hurler.
— Non, Arthur, non ! s’écria-t-elle.
La foule recula en désordre, renversant d’autres étagères au passage.
— Messieurs, s’il vous plaît… s’il vous plaît ! s’exclama un vendeur.
— Allons, allons, Messieurs, ça suffit ! dit alors une voix plus puissante que les autres.
Hagrid s’avança vers eux, dans l’océan des livres étalés par terre. Un instant plus tard, il
avait séparé Mr Weasley et Mr Malefoy. Mr Weasley avait la lèvre fendue et Mr Malefoy avait reçu dans l’oeil une Encyclopédie des champignons vénéneux.
Harry aperçut Malefoy, Crabbe et Goyle qui arboraient un air triomphant en le regardant
partir sur les talons du professeur McGonagall. Harry savait qu'il allait être renvoyé. Il aurait voulu dire quelque chose pour se défendre, mais il avait l'impression que sa voix refusait de lui obéir. Le professeur McGonagall avançait à grands pas sans même le regarder et il lui fallait courir pour la suivre. Il n'avait pas tenu deux semaines. Dans dix minutes, il devrait faire sa valise. Que diraient les Dursley quand ils le verraient sur le pas de la porte ?
Il monta les marches de pierre, puis l'escalier de marbre. Le professeur McGonagall ne disait toujours rien. Elle ouvrait les portes à la volée et arpentait les couloirs, Harry sur ses talons. Peut-être l'emmenait-elle dans le bureau de Dumbledore. Il pensa à Hagrid qui s'était fait renvoyer mais qui avait pu rester à Poudlard comme garde-chasse. Peut-être pourrait-il devenir son assistant ? Il sentit son estomac se nouer à l'idée de voir Ron et les autres devenir sorciers tandis qu'il serait condamné à suivre Hagrid en portant son sac.
— Ah, au fait, Harry, dit Hagrid, saisi d’une pensée soudaine. J’ai un petit reproche à te faire. On m’a dit que tu distribuais des photos dédicacées. Comment ça se fait que je n’en ai
pas eu ?