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Harry Potter et les Reliques de la MortChapitre 8 - Le mariage — Quand je me marierai, dit Fred en tirant sur le col de sa propre robe, je ne m’encombrerai pas de toutes ces idioties. Vous pourrez vous habiller comme vous voudrez et je ferai subir à maman le maléfice du Saucisson jusqu’à ce que tout soit terminé.
— Finalement, elle n’a pas été trop terrible, ce matin, dit George. Elle a un peu pleuré parce que Percy ne sera pas là, mais qui a envie de le voir ?
— Très bien, il me semble apercevoir quelques cousines Vélanes, dit George en tendant le cou pour mieux voir. Elles auront besoin d’aide pour comprendre les coutumes anglaises. Je vais m’occuper d’elles…
— Pas si vite, l’Oreille-Coupée, répliqua Fred. Il se précipita, passa en trombe devant le groupe de sorcières d’âge mûr qui menaient la procession et s’approcha de deux jolies Françaises.
— Permettez-moi to assister vous, dit-il dans un français approximatif.
— Mais je crois que vous connaissez déjà ma petite Luna ? ajouta-t-il à l’adresse de Ron.
— Oui, répondit celui-ci. Elle n’est pas avec vous ?
— Elle s’est attardée dans ce charmant petit jardin pour dire bonjour aux gnomes. Leur invasion est
une bénédiction ! Combien sont rares les sorciers qui se rendent compte de tout ce qu’on peut apprendre grâce à ces petits gnomes pleins de sagesse – ou plutôt, pour leur donner leur vrai nom, ces Gemumbli
jardinsi.
— Les nôtres connaissent d’excellents jurons, dit Ron, mais je crois que ce sont Fred et George qui les leur ont appris.
— … et tes cheveux sont beaucoup trop longs, Ronald. Au début, je t’ai pris pour ta soeur Ginevra. Par la barbe de Merlin, comment Xenophilius Lovegood s’est-il accoutré ? On dirait une omelette. Et vous, qui êtes-vous ? aboya-t-elle à l’adresse de Harry.
— Ah oui, tante Muriel, voici notre cousin Barny.
— Un autre Weasley ? Ma parole, vous vous reproduisez comme des gnomes. Harry Potter n’est pas là ? J’espérais le rencontrer. Je croyais que c’était un de tes amis, Ronald, à moins que tu ne te sois
vanté ?
— Non, il n’est pas là… Il n’a pas pu venir…
— Mmmmh. Il a trouvé une excuse, hein ? Il n’est donc pas si niais qu’il en a l’air sur ses photos. Je
viens d’expliquer à la mariée comment il convient de porter ma tiare, cria-t-elle à Harry. Elle a été fabriquée par des gobelins, figurez-vous, et ça fait des siècles qu’elle est dans ma famille. C’est une jolie fille mais il n’empêche qu’elle est… française. Voyons, voyons, trouve-moi un bon siège, Ronald, j’ai cent sept ans et il ne faut pas que je reste debout trop longtemps.
— Waow, ajouta-t-il avec des battements de paupières précipités en voyant Hermione s’approcher d’eux à grands pas. Tu es superbe ! [Ron Weasley]
— Ça te surprend toujours, on dirait, répliqua Hermione qui ne put s’empêcher de sourire.
— Vous parlez de Muriel ? demanda George qui émergeait du chapiteau en compagnie de Fred. Elle vient de me faire remarquer que mes oreilles ne sont pas symétriques. Quelle vieille toupie ! En revanche, j’aurais bien voulu que l’oncle Bilius soit encore parmi nous. On rigolait bien, avec lui, aux
mariages.
— Ce ne serait pas celui qui est mort vingt-quatre heures après avoir vu un Sinistros ? interrogea Hermione.
— Oui, il faut dire qu’il était un peu bizarre, vers la fin, admit George.
— Mais avant qu’il devienne dingue, c’était un vrai boute-en-train, dit Fred. Il vidait toute une bouteille de whisky Pur Feu puis se précipitait sur la piste de danse, soulevait sa robe et faisait sortir des
bouquets de fleurs de son…
— Un vrai charmeur, coupa Hermione tandis que Harry éclatait d’un grand rire.
— Il ne s’est jamais marié, je ne sais pas pourquoi, ajouta Ron.
— Tu m’étonnes, répliqua Hermione.
— Tu as vu cette stupide petite barbe qu’il s’est fait pousser ?
— Ma tiare fait très joliment ressortir l’ensemble, remarqua la tante Muriel, dans un murmure très
audible. Mais je dois dire que la robe de Ginevra est beaucoup trop décolletée.
Ginny se retourna en souriant, adressa un clin d’oeil à Harry puis regarda à nouveau devant elle.
Harry laissa ses pensées vagabonder bien loin du chapiteau, se rappelant les après-midi où il était seul
avec Ginny dans des coins isolés de Poudlard. Ces moments-là lui semblaient appartenir à un passé très
lointain. Ils lui avaient toujours paru trop beaux pour être vrais, comme s’il avait volé des heures
merveilleuses à la vie d’une autre personne, de quelqu’un qui n’aurait pas eu sur le front une cicatrice
en forme d’éclair…
— On peut se mettre à côté de toi ? demanda Ron.
— Bien sûr, répondit-elle d’un ton joyeux. Papa est allé donner notre cadeau à Bill et à Fleur. [Luna]
— Qu’est-ce que c’est, une provision à vie de Ravegourdes ? dit Ron.
— Et tu es… heu… absolument sûr que c’est bien celui de Grindelwald… ?
— Je ne me trrrompe pas, répliqua froidement Krum. Je suis passé devant ce signe pendant des
années, je le connais bien.
— Dans ce cas, reprit Harry, il est possible que Xenophilius ne sache pas vraiment ce que représente ce symbole. Les Lovegood sont un peu… particuliers. Il l’a peut-être trouvé quelque part et pense que c’est la coupe transversale d’une tête de Ronflak Cornu ou quelque chose comme ça.
— La coupe trrransverrrsale de quoi ?
— Je ne sais pas vraiment ce que sont les Ronflaks Cornus, mais apparemment, sa fille et lui
essayent d’en attraper pendant leurs vacances…
Harry sentit qu’il s’y prenait mal pour expliquer qui étaient Luna et son père.
— La voici, là-bas, dit-il en montrant Luna qui dansait toujours toute seule, remuant les bras autour de sa tête comme si elle chassait des moucherons.
— Pourrrquoi fait-elle ça ? demanda Krum.
— Elle essaye sans doute de se débarrasser d’un Joncheruine, répondit Harry qui reconnaissait les symptômes.