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Harry Potter et le Prince de Sang-MêléChapitre 14 - Felix Felicis — Wouao, il fait peur, le petit Tu-Sais-Qui, dit Ron à voix basse.
Ron à propos des souvenirs de Dumbledore de Jedusor à l'orphelinat
Personnages concernés : Ron Weasley, Lord Voldemort
— Ce sera encore une soirée pour les chouchous de Slughorn, bien sûr ?
— Oui, il n’y aura que les membres du club de Slug, répondit Hermione.[...]
— Écoute, ce n’est pas moi qui ai inventé le club de Slug…
— Le club de Slug, répéta Ron avec un ricanement méprisant digne de Malefoy. Slug… C’est pitoyable… On dirait un nom de limace… Enfin, j’espère que tu t’amuseras bien. Essaye de séduire McLaggen, comme ça, Slughorn pourra vous couronner roi et reine des limaces…
— On a le droit d’amener des invités, dit Hermione dont le teint, pour on ne savait quelle raison, avait pris une couleur rouge vif. Et je voulais justement te demander de venir avec moi mais si tu penses que c’est vraiment trop stupide, je ne me donnerai pas cette peine !
Mais au moment où Harry écartait la tapisserie qui masquait leur habituel raccourci vers la tour de Gryffondor, ils virent Dean et Ginny, étroitement enlacés, qui s’embrassaient furieusement comme s’ils avaient été collés l’un à l’autre.
Harry eut alors l’impression qu’une grosse créature couverte d’écailles prenait vie dans son ventre, lui griffait les entrailles. Il lui semblait qu’un sang brûlant inondait son cerveau, annihilant toute pensée, ne laissant plus qu’un désir sauvage de transformer Dean en un tas de gelée.
— Si, ça me regarde ! répliqua Ron, tout aussi furieux. Tu crois vraiment que j’ai envie d’entendre dire que ma soeur est une…
— Une quoi ? s’écria Ginny en sortant sa baguette. Une quoi, exactement ?
— Il ne pense pas ce qu’il dit…, déclara machinalement Harry, bien qu’il entendît en lui les rugissements du monstre qui approuvait les paroles de Ron.
— Oh si, il le pense ! s’exclama Ginny en s’emportant cette fois contre Harry. Il le pense tout simplement parce que lui n’a jamais bécoté personne dans sa vie et que le plus beau baiser qu’il ait jamais reçu, c’était celui de notre tante Muriel…
— Si tu sortais de temps en temps et que toi aussi tu aies quelqu’un à embrasser, ça te gênerait moins de voir que tous les autres le font !
Ron avait à son tour sorti sa baguette. Harry se précipita entre eux.
— Tu ne sais pas de quoi tu parles ! gronda Ron.
Il essayait de viser Ginny en contournant Harry qui s’était placé devant elle, bras écartés.
— Moi, je ne fais pas ça en public, voilà tout !
Ginny hurla d’un rire moqueur, s’efforçant d’écarter Harry de son chemin.
— Tu as embrassé Coquecigrue, c’est ça ? Ou peut-être que tu as une photo de la tante Muriel cachée sous ton oreiller ?
— Harry a embrassé Cho Chang ! s’écria Ginny qui semblait à présent au bord des larmes. Et Hermione a embrassé Viktor Krum. Il n’y a que toi qui aies l’air de trouver ça dégoûtant, Ron, et c’est parce que tu as à peu près autant d’expérience qu’un garçon de douze ans !
— Tu as très bien entendu. Je t’ai vu. Tu as versé un liquide dans le verre de Ron. Tu as encore la bouteille dans ta main droite !
— Je ne sais pas de quoi tu parles, répliqua Harry, glissant en hâte le flacon dans sa poche.
— Ron, je te préviens, ne bois pas ça ! répéta Hermione, alarmée, mais Ron prit son verre et le vida d’un trait.
— Arrête de me donner des ordres, Hermione, dit-il. Elle parut scandalisée. Se penchant vers Harry pour que personne d’autre ne l’entende, elle chuchota à son oreille :
— Tu pourrais être renvoyé pour ça. Je ne t’aurais jamais cru capable d’une chose pareille, Harry !
— Écoutez-moi l’experte ! répondit-il dans un murmure. Tu n’as pas jeté d’autres sortilèges de Confusion ces temps derniers ?
Hermione n’avait jamais compris à quel point le Quidditch était une affaire sérieuse.
— Plutôt louche, non ? murmura-t-il en s’adressant à Ron. Que Malefoy ne joue pas ?
— J’appellerais plutôt ça de la chance, répondit Ron, qui paraissait un peu plus animé. Et Vaisey aussi est forfait, c’est leur meilleur marqueur, je n’avais pas très envie de… Hé ! s’écria-t-il soudain.
Il était en train d’enfiler ses gants de gardien et interrompit son geste en regardant Harry.
— Quoi ?
— Je… Tu…
Ron avait baissé la voix. Il semblait à la fois effrayé et surexcité.
— Mon verre… Mon jus de citrouille… tu n’as pas…
Harry haussa les sourcils et répondit simplement :
— On commence dans cinq minutes, tu ferais bien de mettre tes bottes.
— OUAIS ! hurla-t-il.
Il exécuta un demi-tour et redescendit en piqué, levant la main qui tenait le Vif d’or. Lorsque la foule comprit ce qui venait de se passer, une immense clameur s’éleva dans le stade, couvrant le bruit du sifflet qui signalait la fin du match.
— Ginny, où vas-tu ? s’écria Harry, coincé par les autres joueurs qui l’étreignaient en plein vol, mais Ginny leur passa devant et poursuivit sa course jusqu’à l’estrade du commentateur qu’elle percuta de plein fouet dans un fracas assourdissant. Tandis que des cris et des rires fusaient des tribunes, le reste de l’équipe de Gryffondor atterrit devant les débris de bois sous lesquels Zacharias remuait faiblement. Harry entendit Ginny déclarer d’un ton dégagé à un professeur McGonagall très en colère :
— Désolée, professeur, j’ai oublié de freiner.
Éclatant de rire, Harry se dégagea des autres joueurs