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Harry Potter et la Chambre des SecretsChapitre 7 - Sang-de-Bourbe et drôle de voix Hagrid lança un regard oblique à Harry et sa barbe hirsute tressaillit.
— Elle a dit qu’elle voulait juste jeter un coup d’oeil, mais je crois bien qu’elle espérait rencontrer quelqu’un d’autre en venant chez moi. [à propos de Ginny]
Il adressa un clin d’oeil à Harry.
— Si tu veux mon avis, elle ne dirait pas non à une photo dédica…
— Ah, ça suffit, coupa Harry.
Ron éclata de rire et le sol fut aussitôt arrosé de limaces.
— Au moins, aucun joueur de Gryffondor n’a payé pour faire partie de l’équipe, dit sèchement Hermione. C’est pour leur talent qu’on les a choisis.
Malefoy perdit soudain de sa superbe.
— Personne ne t’a demandé ton avis, à toi, espèce de Sang-de-Bourbe, éructa-t-il.
— Il n’était pas le meilleur, il était le seul, coupa Hagrid en posant devant eux une assiette pleine de caramels, pendant que Ron continuait de cracher des limaces dans la bassine. Le seul et unique. Ça devient très difficile de trouver un professeur de Défense contre les Forces du Mal. Les gens n’ont pas très envie de se lancer là-dedans. On dit que c’est un poste maudit. Personne n’a réussi à l’occuper très longtemps.
Harry laissait Lockhart déverser sur lui un flot de paroles sans prendre la peine de lui répondre autre chose que « oui, oui », « d’accord », « très bien ». De temps en temps, il percevait une phrase du genre : « La renommée est une amie bien peu fidèle, Harry », ou « La célébrité ne peut donner que ce qu’elle a, ne l’oublie jamais. »
— Qu’est-ce que Lockhart faisait chez vous, Hagrid ? demanda Harry en grattant les
oreilles de Crockdur.
— Il me donnait des conseils pour faire sortir des farfadets d’un puits, grogna Hagrid en poussant un coq à moitié plumé pour mettre la théière à sa place. Comme si je ne savais pas le faire ! Il n’arrêtait pas de me casser les oreilles en me racontant comment il avait réussi à se débarrasser de je ne sais quel spectre. Je suis prêt à manger ma bouilloire si un seul mot
de ce qu’il dit est vrai.
— Rusard va me retenir toute la nuit, dit sombrement Ron. Et pas de magie ! Il doit y
avoir une bonne centaine de coupes en argent dans cette salle. Je ne sais pas astiquer à la
manière des Moldus.
— J’échange avec toi quand tu veux, soupira Harry. Je me suis entraîné, chez les Dursley. Répondre aux admirateurs de Lockhart… Un vrai cauchemar…
Dans la Grande Salle, Harry et Ron, la mine sinistre, se laissèrent tomber sur leurs chaises, à côté d’Hermione qui les regarda avec une expression du genre : Voilà ce qui arrive quand on fait des bêtises…
Harry regarda d’un air interdit la photo que Colin brandissait sous son nez.
Lockhart, en noir et blanc, tirait sur un bras que Harry reconnut comme le sien. Il vit avec satisfaction que son image photographique résistait avec vigueur, refusant catégoriquement d’apparaître dans le cadre. Le Lockhart du cliché finit par abandonner la lutte et se laissa tomber, hors d’haleine, contre la bordure blanche.
Dans les jours qui suivirent, Harry passa une bonne partie de son temps à se cacher chaque fois qu’il apercevait Gilderoy Lockhart au bout d’un couloir. Mais il lui était encore plus difficile d’éviter Colin Crivey qui avait dû apprendre par cœur son emploi du temps. Rien ne semblait donner plus de bonheur à Colin que de répéter « Ça va, Harry ? » six ou sept fois par jour et de s’entendre répondre « Salut, Colin », même si c’était sur un ton exaspéré.
— Ah, au fait, Harry, dit Hagrid, saisi d’une pensée soudaine. J’ai un petit reproche à te faire. On m’a dit que tu distribuais des photos dédicacées. Comment ça se fait que je n’en ai
pas eu ?