— Plutôt louche, non ? murmura-t-il en s’adressant à Ron. Que Malefoy ne joue pas ?
— J’appellerais plutôt ça de la chance, répondit Ron, qui paraissait un peu plus animé. Et Vaisey aussi est forfait, c’est leur meilleur marqueur, je n’avais pas très envie de… Hé ! s’écria-t-il soudain.
Il était en train d’enfiler ses gants de gardien et interrompit son geste en regardant Harry.
— Quoi ?
— Je… Tu…
Ron avait baissé la voix. Il semblait à la fois effrayé et surexcité.
— Mon verre… Mon jus de citrouille… tu n’as pas…
Harry haussa les sourcils et répondit simplement :
— On commence dans cinq minutes, tu ferais bien de mettre tes bottes.
— Tu as bien joué parce que tu croyais que tu avais de la chance. Mais en réalité, tu as tout fait toi-même.
Il remit la potion dans sa poche.
— Il n’y avait rien dans mon jus de citrouille ? dit Ron, stupéfait. Mais le beau temps… Et Vaisey qui n’a pas pu jouer… Alors, vraiment, je n’ai pas bu la potion de chance ?
Harry confirma d’un signe de tête. Ron, bouche bée, le contempla un instant puis il se tourna vers Hermione et imita sa voix :
— Tu as ajouté du Felix Felicis dans le jus de citrouille de Ron, ce matin, c’est pour ça qu’il a arrêté tous les tirs ! Tu vois, Hermione, je peux défendre mes buts sans aucune aide !
— Je n’ai jamais prétendu que tu ne le pouvais pas. Toi aussi, tu croyais avoir bu la potion !
Mais Ron était déjà passé devant elle et sortait des vestiaires son balai sur l’épaule.
— Heu…, dit Harry dans un silence soudain.
Il ne s’était pas attendu à ce que son plan ait cet effet-là.