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Peeves Il y avait cent quarante-deux escaliers, à Poudlard, des larges, des étroits, des courbes, des carrés, des délabrés, certains avec une ou deux marches escamotables qu'il fallait se souvenir d'enjamber pour ne pas tomber. Il y avait aussi les portes qui refusaient de s'ouvrir si on ne le leur demandait pas poliment, ou si on ne les chatouillait pas au bon endroit, et d'autres qui n'étaient que des pans de mur déguisés en portes. Il était aussi très difficile de se souvenir où les choses se trouvaient car tout bougeait sans cesse. Les gens représentés sur les tableaux accrochés aux murs passaient leur temps à se rendre visite les uns aux autres et Harry était persuadé que les armures se promenaient parfois dans les couloirs.
Quant aux fantômes, ils ne facilitaient pas la tâche. C'était toujours un choc désagréable lorsque l'un d'eux traversait une porte au moment où on essayait de l'ouvrir. Quasi-Sans-Tête était toujours heureux d'aider les nouveaux de Gryffondor à trouver leur chemin, mais Peeves, l'esprit frappeur, bombardait les nouveaux de morceaux de craie, tirait les tapis sous leurs pieds, renversait des corbeilles à papier sur leur tête ou se glissait silencieusement derrière eux et leur attrapait le nez en hurlant: « JE T'AI EU ! » d'une voix perçante.
— Où sont-ils allés, Peeves ? demandait Rusard. Vite, dis moi.
— On dit: où sont-ils allés s'il te plaît, quand on est poli.
— Ça suffit, Peeves, ce n'est pas le moment de faire l'idiot. Par où sont-ils partis ?
— Je dirai quelque chose quand on me dira s'il te plaît, chantonna Peeves de son ton le plus
exaspérant.
— Bon, d'accord. S'il te plaît.
— QUELOUE CHOSE ! Ha ! Ha ! Ha ! Je vous avais prévenu. Je dirai « quelque chose »
quand on me dira s'il te plaît ! Ha ! Ha ! Ha !
Harry et les trois autres entendirent un bruit semblable à une rafale de vent. C'était Peeves
qui prenait la fuite tandis que Rusard lançait des jurons furieux.
— Je devrais appeler Rusard si quelque chose d'invisible rôde aux alentours. [Peeves]
Harry eut soudain une idée.
— Peeves, dit-il d'une voix rauque, le Baron Sanglant a ses raisons d'être invisible.
— Ce n’est pas la peine de me mentir, sanglota Mimi qui se mit à pleurer à chaudes larmes tandis que Peeves pouffait de rire derrière elle. Tu crois que je ne sais pas ce que les gens disent de moi dans mon dos ? Le grosse Mimi ! Mimi la moche ! Mimi geignarde, Mimi
râleuse, Mimi minable !
— Tu as oublié « boutonneuse », lui souffla Peeves à l’oreille.
— Elle a dit qui avait fait ça ? demanda Dumbledore.
— Oh, oui, Monsieur le Chef des professeurs, répondit Peeves avec l'expression de quelqu'un qui s'apprête à jeter une grosse bombe. Il est devenu fou furieux quand elle a refusé de le laisser entrer.
Peeves fit une cabriole et sourit à Dumbledore en le regardant entre ses propres jambes. Puis, après un instant de silence, il ajouta :
— Quel sale caractère il a, ce Sirius Black !
Les obligations qui incombaient à Ron et à Hermione dans leur rôle de préfets devinrent également de plus en plus écrasantes à mesure que Noël approchait. On fit appel à eux pour superviser la décoration du château (« Essaye donc de poser des guirlandes quand c’est Peeves qui tient l’autre bout et qu’il cherche à t’étrangler avec », dit Ron), surveiller les première et les deuxième année qui devaient passer leurs récréations à l’intérieur du château à cause du froid (« Ils sont d’une insolence incroyable, ces petits morveux, on n’était sûrement pas aussi mal élevés quand on était en première année », dit encore Ron), et patrouiller dans les couloirs en alternance avec Rusard qui pressentait que l’esprit de Noël pourrait bien se traduire par une multiplication de duels magiques (« Il a de la bouse de dragon à la place du cerveau, celui-là », commenta Ron avec fureur).
En dehors de Rusard, personne, parmi le personnel, ne remuait le petit doigt pour aider Ombrage. Une semaine après le départ de Fred et de George, Harry vit le professeur McGonagall passer devant Peeves, occupé à détacher du plafond un lustre de cristal, et aurait juré l’avoir entendue dire du coin des lèvres à l’esprit frappeur : « Il faut le dévisser dans l’autre sens. »
— Potty a demandé à Loufoca de l’accompagner à la fête ! Potty aime Loufoca ! Potty aiiiiiiiime Louuuuuuufoca ! [Peaves]
Et il fila dans les airs, caquetant et hurlant :
— Potty aime Loufoca !
— C’est agréable d’avoir une vie privée, commenta Harry.
— Piertotum… Oh, pour l’amour du ciel, Rusard, pas maintenant…
Le vieux concierge venait d’apparaître en clopinant et criait :
— Élèves hors des dortoirs ! Élèves dans les couloirs !
— C’est justement ce qu’ils doivent faire, bougre d’idiot ! vociféra McGonagall. Essayez plutôt de
vous rendre utile ! Allez chercher Peeves !
— P… Peeves ? bredouilla Rusard, comme si c’était la première fois qu’il entendait ce nom.
— Oui, Peeves, imbécile, Peeves ! Il y a bien un quart de siècle que vous vous plaignez de lui, non ?
Eh bien, allez le chercher immédiatement !
De toute évidence, Rusard pensait que le professeur McGonagall avait perdu l’esprit mais il
s’éloigna en claudiquant, les épaules voûtées, marmonnant dans sa barbe.
Quelque part au loin, ils entendirent Peeves qui filait dans les couloirs en lançant un chant victorieux de sa propre composition :
On les a eus,
Vaincus, battus,
Le p’tit Potter est un héros,
Voldy nourrit les asticots,
ils ont tous été écrasés,
Maintenant, on peut rigoler !
— Voilà qui exprime bien l’ampleur et la tragédie de l’événement, vous ne trouvez pas ? dit Ron en ouvrant une porte pour laisser passer Harry et Hermione.