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Lavande Brown – J'ai deux Neptune, dit Harry au bout d'un moment, fronçant les yeux devant son morceau de parchemin. Il doit y avoir une erreur, non ?
– Aaaaah, dit Ron en imitant le murmure mystérieux du professeur Trelawney, quand deux Neptune apparaissent dans le ciel, c'est le signe qu'un nain à lunettes est en train de naître, mon pauvre garçon...
Seamus et Dean, qui se trouvaient tout près d'eux, éclatèrent de rire, mais pas assez fort pour couvrir les petits cris surexcités de Lavande Brown.
– Oh, professeur, regardez ! s'écria-t-elle. Je crois que j'ai une planète bizarre ! Oooh, qu'est-ce que c'est, professeur ?
– C'est la Lune, ma chérie, répondit le professeur Trelawney en regardant sa carte du ciel.
– Est-ce que je pourrais voir ta lune, Lavande ? demanda Ron.
— J’ai hâte de vous connaître tous et je suis sûre que nous deviendrons vite de très bons amis !
Autour des tables, il y eut des échanges de coups d’oeil. Certains cachaient à peine leurs sourires ironiques.
— Moi, je veux bien être amie avec elle du moment qu’elle ne m’oblige pas à porter son cardigan, murmura Parvati à Lavande et toutes deux pouffèrent d’un rire silencieux.
— Attends un peu, toi ! s’écria Hermione en tendant le bras pour arrêter un élève de quatrième année qui l’avait poussée, un disque vert vif à la main. Les Frisbee à dents de serpent sont interdits, donne-moi ça, ordonna-t-elle d’un ton sévère.
L’air mécontent, le garçon lui tendit le Frisbee qu’on entendait gronder, se pencha pour passer sous le bras d’Hermione et courut rattraper ses amis. Ron attendit qu’il soit hors de vue pour arracher le Frisbee des mains d’Hermione.
— Parfait, j’ai toujours eu envie d’en avoir un.
Les protestations d’Hermione furent couvertes par un gloussement sonore. Lavande Brown avait apparemment trouvé désopilante la remarque de Ron. Elle les dépassa en riant et jeta par-dessus son épaule un coup d’oeil à Ron qui eut l’air très content de lui.
Lorsqu’ils quittèrent la table de Gryffondor, cinq minutes plus tard, pour se rendre sur le terrain de Quidditch, ils passèrent devant Lavande Brown et Parvati Patil. Se rappelant ce qu’Hermione avait dit des soeurs Patil dont les parents voulaient les enlever de Poudlard, Harry ne fut pas surpris de voir les deux amies chuchoter d’un air affligé. Il fut plus étonné en revanche quand Parvati, au moment où ils arrivaient à leur hauteur, donna soudain un coup de coude à Lavande qui se retourna et adressa un large sourire à Ron. Celui-ci la regarda, cligna des yeux puis sourit à son tour, l’air incertain, sa démarche se transformant instantanément en un pas de parade. Harry résista à la tentation d’éclater de rire, se souvenant que Ron s’était également abstenu de rire après que Malefoy lui eut cassé le nez. Hermione, pour sa part, parut froide et distante sur le chemin du stade. Elle marcha en silence sous une petite pluie fraîche et brumeuse et partit chercher une place dans les tribunes sans souhaiter bonne chance à Ron.
Même si Harry préférait de beaucoup voir un Ron réjoui et prompt à la plaisanterie plutôt que le personnage maussade et agressif qu’il avait supporté au cours des dernières semaines, il estimait un peu trop élevé le prix à payer pour cette amélioration. Tout d’abord, il devait subir la présence fréquente de Lavande Brown qui considérait chaque instant où elle n’embrassait pas Ron comme un instant perdu. Ensuite, Harry se retrouvait une fois de plus le meilleur ami de deux personnes qui semblaient ne plus jamais vouloir se parler.
Ses espoirs, cependant, étaient minces et ils s’amenuisèrent un peu plus après le cours de métamorphose qu’il dut subir le lendemain en leur compagnie. Ils venaient d’aborder le sujet extraordinairement complexe de la métamorphose humaine : travaillant face à des miroirs, ils étaient censés modifier la couleur de leurs sourcils. Hermione éclata d’un rire peu charitable en voyant la première tentative désastreuse de Ron qui s’arrangea pour se faire pousser une spectaculaire moustache en guidon de vélo. Ron répliqua par une imitation cruelle mais fidèle d’Hermione sautant sur sa chaise chaque fois que le professeur McGonagall posait une question. Lavande et Parvati s’amusèrent beaucoup mais Hermione était au bord des larmes. Dès que la cloche eut retenti, elle se rua hors de la salle en laissant derrière elle la moitié de ses affaires.
— Je ne peux pas m’empêcher de penser à elle, dit-il d’une voix rauque.
Harry le regarda bouche bée. Il ne s’était pas attendu à cela et n’avait pas très envie d’en entendre parler. Ils avaient beau être amis, si Ron se mettait à appeler Lavande Lav-Lav, il réagirait fermement.
— Pourquoi ne pas demander tout cela directement à Ron ? lui suggéra-t-il après avoir subi de sa part un interrogatoire particulièrement long au cours duquel elle avait tout passé en revue, depuis l’opinion de Ron sur ses nouvelles robes de soirée jusqu’à la question de savoir s’il considérait leur relation comme « sérieuse ».
— Je voudrais bien, mais il dort toujours quand je vais le voir ! répondit Lavande, exaspérée.
— Vraiment ? s’étonna Harry, car il avait trouvé Ron parfaitement éveillé chaque fois qu’il le rejoignait à l’infirmerie, s’intéressant beaucoup au récit de la dispute entre Dumbledore et Rogue et toujours prêt à dire pis que pendre de McLaggen.
— Est-ce qu’il a toujours des visites d’Hermione Granger ? interrogea soudain Lavande.
— Oui, je crois. Ils sont amis, non ? dit Harry, mal à l’aise.
— Amis, ne me fais pas rire, répliqua Lavande avec mépris. Elle a cessé de lui parler pendant des semaines quand il a commencé à sortir avec moi ! Mais j’imagine qu’elle veut se réconcilier avec lui maintenant qu’il est devenu si intéressant…
— Tu trouves que c’est intéressant d’être empoisonné ? lui demanda Harry.
— Je t’adore, Hermione ! s’exclama Ron.
Il s’enfonça dans son fauteuil en se frottant les yeux d’un air las.
Hermione rosit légèrement et répondit :
— Ne répète pas ça quand Lavande est dans les parages.
— Non, dit Ron, le visage dans les mains. Ou plutôt si… Comme ça, elle me laissera tomber…
— Pourquoi tu ne la laisses pas tomber toi-même si tu en as assez ? interrogea Harry.
— Tu n’as jamais laissé tomber personne, toi ? remarqua Ron. Avec Cho, vous avez simplement…
— … cessé de nous voir, oui, acheva Harry.
— J’aimerais bien que ça se passe de la même façon entre Lavande et moi, marmonna Ron d’un air lugubre. Mais plus j’essaye de lui faire comprendre que je voudrais en finir, plus elle s’accroche. J’ai l’impression de sortir avec le calmar géant.
Ron paraissait ravi d’avoir mis fin à sa liaison avec Lavande. Hermione aussi avait l’air joyeux, mais quand on lui demandait ce qui la faisait sourire ainsi, elle se contentait de répondre : « C’est une belle journée. » Ni l’un ni l’autre ne semblait avoir remarqué qu’un féroce combat s’était engagé dans l’esprit de Harry :
C’est la soeur de Ron.
Mais elle a laissé tomber Dean !
Elle reste la soeur de Ron.
Je suis son meilleur ami !
Ce serait encore pire.
Si je lui parle d’abord.
Il te casserait la figure.
Et si je m’en fiche ?
C’est ton meilleur ami !