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Ginny Weasley — Tu crois que j’aurai plus de chance à la cinquante-septième fois ? demanda Harry d’un ton amer.
— De la chance, répéta soudain Ron. Harry, voilà la solution… Arrange-toi pour avoir de la chance !
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
— C’est simple : utilise ta potion !
— Ron… voilà la bonne idée ! s’exclama Hermione qui paraissait stupéfaite. Bien entendu ! Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ?
Harry les regarda tous les deux.
— Felix Felicis ? dit-il. Je ne sais pas… Je la mettais de côté pour…
— Pour quoi ? demanda Ron, incrédule.
— Qu’y a-t-il de plus important que ce souvenir ? interrogea Hermione.
Harry ne répondit pas. L’image du petit flacon doré avait flotté dans un coin de sa tête pendant un certain temps. De vagues plans informulés, concernant la séparation de Ginny d’avec Dean et la joie de Ron de voir qu’elle avait trouvé un nouveau petit ami, avaient mijoté dans les profondeurs de son cerveau sans remonter à la surface, sauf dans ses rêves ou dans les brumes d’un demi-sommeil, avant de se réveiller…
— Vous m’écrirez, hein ? demanda aussitôt Albus, tirant profit de l’absence momentanée de son frère.
— Tous les jours, si tu veux, proposa Ginny.
— Pas tous les jours, répliqua précipitamment Albus. James dit que la plupart des élèves ne reçoivent des lettres de chez eux qu’une fois par mois.
— Nous avons écrit à James trois fois par semaine, l’année dernière, dit Ginny.
— Et il ne faut pas croire tout ce qu’il te raconte sur Poudlard, ajouta Harry. Il aime bien se moquer de toi, ton frère.
La dernière trace de vapeur se dissipa dans l’atmosphère de l’automne. Le train disparut dans un virage. Harry levait toujours la main en signe d’adieu.
— Tout se passera bien pour lui, murmura Ginny.
Harry la regarda puis, d’un geste machinal, il abaissa la main et caressa sur son front la cicatrice en
forme d’éclair.
— J’en suis sûr.
Il y avait dix-neuf ans que la cicatrice de Harry avait cessé de lui faire mal. Tout était bien.
— Quoi ? demanda Hermione, sur la défensive.
— Si tu veux mon avis, dit Harry à voix basse, McLaggen a l’air d’avoir subi un sortilège de Confusion. Et il se trouvait juste en face de l’endroit où tu étais assise dans les tribunes.
Hermione rougit.
— Bon, d’accord, c’est vrai, je lui ai jeté un sort, murmura-t-elle. Mais tu aurais dû entendre la façon dont il parlait de Ron et de Ginny ! Il a un caractère épouvantable, tu as bien vu comment il a réagi quand il a raté son coup. Tu n’aurais pas voulu de quelqu’un comme ça dans ton équipe.
— Non, reconnut Harry. C’est sans doute vrai. Mais n’était-ce pas un peu malhonnête, Hermione ? Tu es préfète, non ?
— Oh, tais-toi, répliqua-t-elle sèchement en voyant son sourire railleur.
— Tu n’es pas majeure ! criait Mrs Weasley à sa fille quand Harry s’approcha. Je ne le permettrai pas ! Les garçons, oui, mais toi, tu dois rentrer à la maison !
— Certainement pas !
Ses cheveux voletant autour d’elle, Ginny arracha son bras des mains de sa mère.
— Je suis dans l’armée de Dumbledore…
— Un gang d’adolescents !
— Un gang d’adolescents qui va se battre contre lui, ce que personne d’autre n’a osé faire ! répliqua Fred.
— Elle a seize ans ! hurla Mrs Weasley. Elle est trop jeune ! Qu’est-ce qui vous a pris de l’emmener avec vous… ?
De retour sur le quai, ils trouvèrent Lily et Hugo, le jeune frère de Rose, discutant avec animation de la maison dans laquelle ils seraient envoyés le jour où ils iraient enfin à Poudlard.
— Si tu n’es pas à Gryffondor, on te déshérite, lança Ron. Mais je ne veux pas te mettre la pression.
— Ron !
Lily et Hugo éclatèrent de rire, mais Albus et Rose avaient un air grave.
— Il dit ça pour rire, assurèrent Hermione et Ginny.
— Dès qu’il nous a repérés, il a jeté quelque chose en l’air et tout est devenu d’un noir d’encre… [Ginny]
— La poudre d’Obscurité Instantanée du Pérou, dit Ron avec amertume. On en trouve chez Fred et George. Je vais leur dire un mot sur la façon dont ils choisissent leurs clients.
Gabrielle ressemblait à Fleur en miniature. Elle avait onze ans et une longue chevelure d’un blond pur, argenté, qui lui tombait jusqu’à la taille. Elle adressa à Mrs Weasley un sourire éclatant et la serra dans ses bras, puis lança à Harry un regard de braise en battant des cils. Ginny s’éclaircit bruyamment la gorge.
— Cette fille est trrrès jolie, remarqua Krum, ramenant Harry à l’instant présent. Krum montrait
Ginny qui venait de rejoindre Luna.
— Elle est aussi de ta famille ?
— Oui, répondit Harry, soudain irrité. Et elle a quelqu’un dans sa vie, du genre très jaloux. Un grand
type costaud. Il vaut mieux ne pas se trouver sur son chemin.
Krum poussa un grognement.
— À quoi serrrt-il d’êtrrre un joueurrr de Quidditch interrrnational si toutes les jolies filles sont déjà
prrrises ?
— Ma tiare fait très joliment ressortir l’ensemble, remarqua la tante Muriel, dans un murmure très
audible. Mais je dois dire que la robe de Ginevra est beaucoup trop décolletée.
Ginny se retourna en souriant, adressa un clin d’oeil à Harry puis regarda à nouveau devant elle.
Harry laissa ses pensées vagabonder bien loin du chapiteau, se rappelant les après-midi où il était seul
avec Ginny dans des coins isolés de Poudlard. Ces moments-là lui semblaient appartenir à un passé très
lointain. Ils lui avaient toujours paru trop beaux pour être vrais, comme s’il avait volé des heures
merveilleuses à la vie d’une autre personne, de quelqu’un qui n’aurait pas eu sur le front une cicatrice
en forme d’éclair…