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Harry Potter et les Reliques de la Mort — Il n’y aura plus de Répartition au collège Poudlard, annonça Voldemort. Il n’y aura plus de maisons. L’emblème, le blason et les couleurs de mon noble ancêtre, Salazar Serpentard, suffiront à chacun.
— Je suis désolé, dit Ron, gémissant un peu lorsqu’il se redressa pour mieux les voir, mais j’ai l’impression que c’est devenu un maléfice, ou quelque chose comme ça. On ne pourrait pas l’appeler Tu-Sais-Qui… s’il vous plaît ?
— Dumbledore disait que la peur d’un nom…, commença Harry.
— Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, mon vieux, appeler Tu-Sais-Qui par son nom n’a pas fait beaucoup de bien à Dumbledore, à la fin, répliqua sèchement Ron. Essaye de montrer un peu de respect envers Tu-Sais-Qui, tu veux bien ?
— Du respect ? répéta Harry.
— Très bien, dit Hermione, déconcertée. Admettons que la cape existe… Mais la pierre, Mr Lovegood ? Ce que vous appelez la Pierre de Résurrection ?
— Et alors ?
— Eh bien, comment pourrait-elle exister ?
— Prouvez-moi plutôt qu’elle n’existe pas, rétorqua Xenophilius.
Hermione parut scandalisée.
— Enfin, voyons… je suis désolée, mais c’est complètement ridicule ! Comment voulez-vous que je puisse prouver qu’elle n’existe pas ? Vous voudriez peut-être que… que je ramasse toutes les pierres du monde et que je les soumette à des tests ? Si on va par là, on peut affirmer que toute chose existe s’il suffit pour y croire que personne n’ait jamais réussi à démontrer qu’elle n’existait pas !
— Oui, on peut, assura Xenophilius. Je suis content de voir que votre esprit commence à s’ouvrir.
— Vous ne vous souvenez sans doute pas…, commença Harry.
— Que je suis le gobelin qui vous a amené dans votre chambre forte, lors de votre première visite à
Gringotts ? acheva Gripsec. Si, je me souviens, Harry Potter. Même chez les gobelins, vous êtes très
célèbre.
— Pourquoi fallait-il que vous rendiez les choses si difficiles ? [Harry]
Dumbledore eut un sourire timide.
— J’ai peur de le dire, mais je comptais sur Miss Granger pour te ralentir, Harry. Je craignais que ton tempérament emporté ne domine ton bon coeur. Je redoutais qu’en t’exposant ouvertement la vérité sur ces objets tentateurs, tu ne t’empares des reliques comme je l’ai fait, au mauvais moment et pour de mauvaises raisons. Si tu parvenais à mettre la main dessus, je voulais que tu les possèdes sans courir de danger. Tu es le vrai maître de la Mort parce que, la mort, le vrai maître ne cherche pas à la fuir. Il accepte le fait qu’il doit mourir et comprend qu’il y a dans le monde des vivants des choses pires, bien
pires, que la mort.
— Quelle histoire palpitante, lança Hermione du ton dédaigneux qu’elle adoptait quand elle voulait blesser quelqu’un. Tu as dû être tout simplement terrifié. Nous, pendant ce temps-là, nous sommes allés à Godric’s Hollow et, voyons, qu’est-ce qui s’est passé, déjà, Harry ? Ah oui, je me souviens, le serpent de Tu-Sais-Qui nous attendait, il a failli nous tuer tous les deux, ensuite, Tu-Sais-Qui lui-même est arrivé et nous avons réussi à lui échapper à une seconde près.
— Quoi ? s’exclama Ron, en les regardant bouche bée.
Mais Hermione ne lui prêta aucune attention.
— Tu imagines, Harry, perdre deux ongles ! Voilà qui relativise tout ce que nous avons subi, non ?
— Hermione, dit Harry à voix basse, Ron vient de me sauver la vie.
Hermione toussota et commença la lecture.
— Il était une fois trois frères qui voyageaient au crépuscule, le long d’une route tortueuse et solitaire…
— Quand elle le racontait, maman disait que ça se passait à minuit, fit remarquer Ron qui avait allongé les jambes, ses bras derrière la tête, pour écouter.
Hermione lui jeta un regard agacé.
— Désolé, je pense simplement que c’est un peu plus effrayant si ça se passe à minuit ! insista Ron.
— Justement, ça tombe bien, il n’y a pas assez de choses effrayantes dans notre vie, coupa Harry sans avoir pu s’en empêcher.
L’endroit était vide. Il était la seule personne présente, en dehors de…
Il eut un mouvement de recul. Il venait de voir la chose qui produisait tous ces bruits. Elle avait la forme d’un petit enfant nu, recroquevillé par terre, la peau à vif, rêche, comme écorchée, et reposait,
frissonnante, sous le siège où on l’avait laissée, rejetée, cachée à la vue, luttant pour respirer.
Harry en avait peur. Même si la créature était fragile, toute petite, blessée, il ne voulait pas s’en approcher. Il s’avança cependant un peu plus, prêt à bondir en arrière à tout moment. Bientôt, il en fut suffisamment proche pour la toucher, mais ne put se résoudre à le faire. Il se sentit lâche. Il aurait dû essayer de la réconforter, mais il éprouvait de la répulsion.
— Tu ne peux pas l’aider.
Il pivota sur ses talons. Albus Dumbledore marchait vers lui, droit et fringant, vêtu d’une longue robe bleu nuit.
— Harry.
Il ouvrit largement les bras et ses mains étaient toutes deux blanches et intactes.
— Tu es décidément un garçon merveilleux ! Un homme courageux, très courageux ! Viens avec moi.
— La Baguette de Sureau ne peut m’obéir pleinement, Severus, parce que je ne suis pas son vrai maître. Elle appartient au sorcier qui a tué son ancien propriétaire. C’est toi qui as tué Albus Dumbledore et tant que tu vivras, la Baguette de Sureau ne pourra m’appartenir véritablement.
— Maître ! protesta Rogue en levant sa propre baguette magique.
— Il ne peut en être autrement, répliqua Voldemort. Je dois maîtriser cette baguette, Severus. Maîtriser la baguette pour maîtriser enfin Potter.
D’un mouvement du bras, Voldemort donna un grand coup dans le vide avec la Baguette de Sureau. Ce geste n’eut aucun effet sur Rogue qui, pendant une fraction de seconde, sembla penser qu’il avait été épargné. Mais l’intention du Seigneur des Ténèbres devint très vite manifeste. La cage du serpent tournoya dans les airs et avant que Rogue ait pu faire autre chose que pousser un cri, elle lui avait entouré la tête et les épaules. Voldemort s’exprima alors en Fourchelang :
— Tue.
Il y eut un horrible hurlement. Harry vit le visage de Rogue perdre ses dernières traces de couleur. Il blêmit, ses yeux noirs s’écarquillèrent et les crochets du serpent s’enfoncèrent dans son cou, tandis qu’il
essayait vainement de se dégager de la cage ensorcelée. Bientôt, ses genoux se dérobèrent et il s’effondra sur le sol.
— Je regrette, dit froidement Voldemort.
Puis un chant de Noël s’éleva à l’intérieur de la petite église.
— Harry, je crois que c’est la veille de Noël ! dit Hermione.
— Ah bon ?
Il avait perdu la notion des dates. Ils n’avaient pas vu un journal depuis des semaines.
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