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Harry Potter et les Reliques de la Mort — Qui a envie d’être un Serpentard ? Moi, je préférerais quitter l’école, pas toi ? demanda James au
garçon qui se prélassait sur la banquette d’en face.
Avec un sursaut, Harry reconnut Sirius. Sirius ne sourit pas.
— Toute ma famille était à Serpentard, répondit-il.
— Nom de nom ! s’exclama James. Et moi qui croyais que tu étais quelqu’un de bien !
Sirius eut enfin un sourire.
— Peut-être que je ferai une entorse à la tradition.
— Parfois, je me disais, quand j’étais un peu énervé, qu’il se moquait de nous ou… ou qu’il voulait rendre les choses plus difficiles. Mais je ne le pense plus. Il savait ce qu’il faisait quand il m’a donné le Déluminateur, non ? Il… enfin… [dit Ron]
Les oreilles de Ron devinrent rouge vif et il sembla soudain très absorbé par une grosse touffe d’herbe qu’il tâtonna du pied.
— Il a dû savoir que j’allais vous laisser tomber.
— Non, rectifia Harry. Il a dû savoir que tu aurais toujours envie de revenir.
— C’est Ron qui a eu l’idée, lui tout seul ! assura Hermione, le souffle court. Absolument génial, non ? Nous étions restés là après ton départ et j’ai dit à Ron : « Même si nous trouvons l’autre Horcruxe, comment allons-nous faire pour nous en débarrasser ? » On n’avait toujours pas réussi à détruire la coupe ! Alors, il a pensé à ça ! Le Basilic !
— Qu’est-ce que…
— Le moyen d’anéantir les Horcruxes, dit simplement Ron.
Harry baissa les yeux vers les objets que Ron et Hermione tenaient dans leurs bras : de grands crochets recourbés, arrachés au squelette d’un Basilic mort.
— Mais comment y êtes-vous entrés ? s’étonna-t-il, regardant successivement les crochets, puis Ron. Il faut parler le Fourchelang !
— Il l’a parlé ! murmura Hermione. Montre-lui, Ron !
Ron produisit un horrible sifflement étranglé.
— Tu avais fait la même chose pour ouvrir le médaillon, dit-il à Harry sur un ton d’excuse. J’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois mais… – il haussa les épaules d’un air modeste – on a fini par y arriver.
— Il a été fabuleux ! dit Hermione. Fabuleux !
— Alors…, balbutia Harry qui s’efforçait de suivre le fil des événements. Alors…
— Alors, nous avons un Horcruxe de moins, acheva Ron.
Il sortit de son blouson les restes tordus de la coupe de Poufsouffle.
— C’est Hermione qui l’a transpercée. J’ai pensé qu’elle devait le faire. Elle n’avait pas encore eu ce plaisir.
— Un génie ! s’écria Harry.
— Vous ne comprenez toujours pas, Jedusor ? Posséder la baguette ne suffit pas ! La tenir entre vos mains, vous en servir, ne vous en donne pas réellement la maîtrise. N’avez-vous pas écouté Ollivander ? C’est la baguette qui choisit son sorcier… Or, la Baguette de Sureau s’est reconnu un nouveau maître avant que Dumbledore ne meure, quelqu’un qui n’avait jamais posé la main dessus. Ce nouveau maître a enlevé la baguette à Dumbledore contre la volonté de celui-ci, sans jamais très bien comprendre ce qu’il avait fait, sans comprendre que la baguette magique la plus dangereuse du monde s’était soumise à lui… [...] Le véritable maître de la Baguette de Sureau était Drago Malefoy.
Pendant un instant, une expression de totale stupeur passa sur le visage de Voldemort mais disparut
aussitôt.
— Qu’est-ce que ça change ? dit-il d’une voix douce. Même si tu as raison, Potter, cela ne fait aucune différence, ni pour toi ni pour moi. Tu n’as plus la baguette à la plume de phénix. Notre duel reposera sur la seule habileté… Et quand je t’aurai tué, je m’occuperai de Drago Malefoy…
— Mais il est trop tard pour vous, répliqua Harry. Vous avez laissé passer votre chance. Je suis arrivé le premier. J’ai vaincu Drago, il y a quelques semaines. Je lui ai pris sa baguette.
D’un petit geste sec, Harry montra la baguette d’aubépine et sentit tous les regards se concentrer sur elle.
— Tout revient donc à cela, n’est-ce pas ? murmura Harry. La baguette que vous tenez dans votre
main sait-elle que son dernier maître a subi un sortilège de Désarmement ? Si c’est le cas… je suis le vrai maître de la Baguette de Sureau.
Dudley pointa sur Harry une grosse main en forme de jambon.
— Pourquoi est-ce qu’il ne vient pas avec nous ?
L’oncle Vernon et la tante Pétunia se figèrent sur place, dévisageant Dudley comme s’il venait d’exprimer le désir de devenir danseuse de ballet.
— Quoi ? s’exclama l’oncle Vernon.
— Pourquoi est-ce qu’il ne vient pas avec nous ? répéta Dudley.
— Eh bien, parce que… parce qu’il ne le veut pas, répondit l’oncle Vernon.
Il se tourna vers Harry pour lui lancer un regard noir et ajouta :
— Tu ne veux pas, n’est-ce pas ?
— Pas le moins du monde, assura Harry.
Il a sauté, dit le professeur McGonagall au moment où Harry et Luna arrivaient en courant.
— Vous voulez dire qu’il est mort ?
Harry se précipita vers la fenêtre, ne prêtant aucune attention aux cris de stupeur que poussèrent Flitwick et Chourave en le voyant soudain apparaître.
— Non, il n’est pas mort, répondit McGonagall d’un ton amer. À la différence de Dumbledore, il avait toujours sa baguette… et il semble que son maître lui ait appris quelques petites choses.
Avec un frisson d’horreur, Harry vit au loin une forme massive, semblable à une chauve-souris,
voler dans l’obscurité en direction du mur d’enceinte.
Harry envoyait en rafales des sortilèges de Stupéfixion qui parvenaient à peine à tenir les Mangemorts à distance. Lorsqu’il leur lança un nouveau maléfice paralysant, le Mangemort qui se trouvait le plus près de lui vira pour y échapper et son capuchon glissa de sa tête. À la lueur rougeoyante du sortilège, Harry aperçut alors le visage étrangement inexpressif de Stan Rocade… Stan…
— Expelliarmus ! hurla Harry.
— C’est lui, c’est lui, le vrai !
Harry enleva enfin sa cape d’invisibilité.
Le cri de stupéfaction, les acclamations, les « Harry ! IL EST VIVANT ! » hurlés de toutes parts
s’étranglèrent aussitôt. La foule avait peur et le silence tomba brusquement, un silence total, lorsque
Voldemort et Harry s’observèrent et commencèrent à tourner l’un autour de l’autre.
— Que personne n’essaye de m’aider, lança Harry avec force.
Dans le silence complet, sa voix résonna comme la sonnerie d’un clairon.
— Il faut qu’il en soit ainsi. Il faut que ce soit moi.
— Je suis désolé, dit-il d’une voix sourde. Je suis désolé d’être parti. Je sais que je me suis conduit comme un… un…
Il scruta l’obscurité comme s’il espérait qu’un mot suffisamment fort allait fondre sur lui et
s’imposer d’office.
— On peut dire que tu t’es rattrapé, cette nuit, assura Harry. Aller chercher l’épée, détruire l’Horcruxe, me sauver la vie…
— Tu me fais apparaître plus cool que je ne le suis, marmonna Ron.
— Ce genre de choses paraissent toujours plus cool, comme tu dis, qu’elles ne l’ont vraiment été, répliqua Harry. C’est ce que j’ai essayé de te faire comprendre pendant des années.
— Il existait peut-être un homme sur un million qui pouvait rassembler les reliques, Harry. Je
n’étais capable de posséder que la plus médiocre, la moins extraordinaire. Je pouvais posséder la
Baguette de Sureau, et ne pas m’en vanter, ne pas m’en servir pour tuer. Il m’était permis de la dominer,
de l’utiliser, simplement parce que je l’avais prise, non pour un bénéfice personnel, mais pour sauver les
autres de ses méfaits.
La cape, en revanche, je l’ai examinée par une simple et vaine curiosité. Elle n’aurait jamais
fonctionné pour moi aussi bien que pour toi, son véritable propriétaire. Quant à la pierre, je m’en serais
servi pour essayer de ramener ceux qui reposaient en paix, plutôt que pour accomplir le sacrifice de
moi-même, comme toi tu l’as fait. Tu es le digne possesseur des reliques.
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