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Albus Dumbledore — Et la fin de la prophétie… C’était quelque chose comme : « aucun d’eux ne peut vivre…»
— … « tant que l’autre survit », acheva Dumbledore.
— Alors, dit Harry en allant chercher ses mots au fond du gouffre que le désespoir avait ouvert en lui, cela signifie que… qu’à la fin… l’un de nous deux devra tuer l’autre ?
— Oui, répondit Dumbledore.
— Pourquoi pensez-vous que…
— Dumbledore ait voulu me donner l’épée ? acheva Harry, qui s’efforçait de rester calme. Peut-être pensait-il qu’elle irait bien sur le mur de mon salon ?
— Ce n’est pas une plaisanterie, Potter ! grogna Scrimgeour. Était-ce parce que Dumbledore croyait
que seule l’épée de Gryffondor pouvait vaincre l’héritier de Serpentard ? Souhaitait-il vous la confier
parce qu’il était convaincu, comme beaucoup d’autres, que vous êtes destiné à anéantir Celui-Dont-On-
Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ?
— Intéressante théorie, commenta Harry. Quelqu’un a-t-il déjà tenté de passer une épée au travers
du corps de Voldemort ? Le ministère devrait peut-être envoyer quelques-uns de ses employés étudier la
question plutôt que de leur faire perdre leur temps à démonter des Déluminateurs ou à cacher au public
les évasions d’Azkaban. C’est donc ainsi que vous occupez vos journées, monsieur le ministre, enfermé
dans votre bureau à essayer d’ouvrir un Vif d’or ? Des gens meurent, c’est ce qui a failli m’arriver,
Voldemort m’a poursuivi à travers trois comtés, il a tué Maugrey Fol OEil, mais le ministère n’en a pas
dit un mot, n’est-ce pas ? Et vous pensez toujours que nous allons coopérer avec vous ?
— Vous allez trop loin ! s’écria Scrimgeour en se levant.
— Vous m’aviez dit, à la fin de l’année dernière, que vous alliez tout m’expliquer, déclara Harry - il avait du mal à dissimuler un ton accusateur dans sa voix –, monsieur, ajouta-t-il.
— C’est ce qui s’est passé, répondit calmement Dumbledore, je t’ai expliqué tout ce que je savais. Mais à partir de maintenant, nous allons quitter la solidité des faits pour cheminer ensemble à travers les marécages obscurs de la mémoire et nous aventurer dans le maquis des hypothèses les plus échevelées. Dorénavant, Harry, il se peut que je me trompe autant que Humphrey Belcher qui croyait que le moment était venu de fabriquer des chaudrons en fromage.
— Vous pensez pourtant avoir raison ? demanda Harry.
— Bien entendu, mais je t’ai déjà administré la preuve qu’il m’arrive de me tromper comme n’importe qui d’autre. En fait, comme je suis – pardonne-moi – relativement plus intelligent que la plupart des hommes, mes erreurs sont en proportion beaucoup plus considérables.
— Le Baron Sanglant m’a dit qu’il l’avait vu arriver, déclara Nick. À l’en croire, il avait l’air de bonne humeur, quoique un peu fatigué, bien sûr.
— Où est-il ? demanda Harry qui sentit son coeur bondir dans sa poitrine.
— Oh, il gémit et fait des bruits de chaînes dans la tour d’astronomie, c’est un de ses passe-temps préférés…
— Pas le Baron Sanglant, Dumbledore !
— Professeur Dumbledore, dit-il. Hier, quand j'ai passé mon examen de Divination, le professeur Trelawney est devenue très... très bizarre.
— Vraiment ? Tu veux dire plus bizarre que d'habitude ?
— Vous l’avez maintenu en vie pour qu’il puisse mourir au bon moment ?
— Ne soyez pas choqué, Severus. Combien d’hommes et de femmes avez-vous vus mourir ?
— Récemment, seuls ceux que je n’ai pas pu sauver, dit Rogue.
Il se leva.
— Vous vous êtes servi de moi.
— Que voulez-vous dire ?
— Que j’ai espionné pour vous, menti pour vous, que j’ai couru des dangers mortels pour vous.
Tout cela devait assurer la sécurité du fils de Lily Potter. Et maintenant, vous m’annoncez que vous
l’avez élevé comme un porc destiné à l’abattoir…
— Voilà qui est très émouvant, Severus, remarqua Dumbledore d’un ton sérieux. En êtes-vous venu
à éprouver de l’affection pour ce garçon ?
— Pour lui ? s’écria Rogue. Spero Patronum !
De l’extrémité de sa baguette jaillit alors la biche argentée. Elle atterrit sur le sol, traversa la pièce
d’un bond, et s’envola par la fenêtre. Dumbledore la regarda s’éloigner et lorsque sa lueur d’argent se
fut évanouie, il se tourna à nouveau vers Rogue, les yeux pleins de larmes.
— Après tout ce temps ?
— Toujours, dit Rogue.
— Severus Rogue n’était pas des vôtres, reprit Harry. Rogue était dans le camp de Dumbledore, dans son camp depuis le moment où vous avez commencé à traquer ma mère. Vous ne vous en êtes jamais rendu compte, à cause de cette chose que vous ne pouvez comprendre. Vous n’avez jamais vu Rogue produire un Patronus, n’est-ce pas, Jedusor ? [...] Le Patronus de Rogue était une biche, poursuivit Harry, la même que celle de ma mère, parce qu’il l’a aimée pendant presque toute sa vie, depuis qu’ils étaient enfants. Vous auriez dû vous en
apercevoir.
— Et avec tout ça, nous sommes censés croire que Dumbledore ne t’a jamais soupçonné ? demanda Bellatrix. Il n’a aucune idée de ta véritable allégeance, il continue aveuglément à te faire confiance ?
— J’ai bien joué mon rôle, répondit Rogue. Et tu oublies la plus grande faiblesse de Dumbledore : il voit toujours les gens meilleurs qu’ils ne sont.
— D’après ce qu’on dit, vous étiez avec lui quand il a quitté l’école, la nuit où il est mort.
— Qui dit cela ? demanda Harry.
— Quelqu’un a stupéfixé un Mangemort au sommet de la tour, après la mort de Dumbledore. Il y avait également deux balais là-haut. Le ministère n’est pas stupide, Harry.
— Content de l’apprendre, répliqua Harry. Eh bien, sachez que l’endroit où je suis allé avec Dumbledore et ce que j’y ai fait ne regarde que moi. Il ne voulait pas que cela se sache.
— Les reliques, les reliques, murmura Dumbledore. Un rêve que poursuit l’homme avec acharnement !
— Mais elles sont réelles ! [Harry]
— Réelles et dangereuses, un leurre pour les sots, répliqua Dumbledore. Et sot, je l’étais tellement. [...] Maître de la Mort, Harry, maître de la Mort ! Étais-je finalement meilleur que Voldemort ?
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