Votre recherche :Personnage :
Gregory Goyle — Lui, c'est Crabbe et l'autre, c'est Goyle, dit le garçon d'un air détaché. Moi, je m'appelle Malefoy, Drago Malefoy.
Ron eut une toux discrète qui ressemblait à un ricanement. Drago Malefoy tourna les yeux vers lui.
— Mon nom te fait rire ? Inutile de te demander le tien. Mon père m'a dit que tous les Weasley ont les cheveux roux, des taches de rousseur et beaucoup trop d'enfants pour pouvoir les nourrir.
Lorsque son nom fut appelé, Malefoy s'avança d'un pas conquérant vers le tabouret. Dès qu'il lui eut frôlé la tête, le chapeau s'écria:
— SERPENTARD !
La mine satisfaite, Malefoy alla rejoindre ses amis Crabbe et Goyle qui avaient été envoyés à Serpentard, eux aussi. Harry ne savait pas si c'était un effet de son imagination, mais en tout cas, il trouva que les élèves de Serpentard n'avait pas l'air très sympathique.
— Potter ! dit soudain Rogue. Qu'est-ce que j'obtiens quand j'ajoute de la racine d'asphodèle en poudre à une infusion d'armoise ?
Poudre de quoi, infusion de quoi ? Harry jeta un coup d'oeil à Ron qui parut aussi décontenancé que lui. La main d'Hermione s'était levée à la vitesse d'un boulet de canon.
— Je ne sais pas, Monsieur, répondit Harry.
Rogue eut un rictus méprisant.
— Apparemment, la célébrité n'est pas tout dans la vie, dit-il sans prêter la moindre attention à la main levée d'Hermione.
— Essayons encore une fois, Potter, reprit Rogue. Où iriez-vous si je vous demandais de me rapporter un bézoard ?
Hermione leva à nouveau la main comme si elle essayait de toucher le plafond, mais Harry n'avait pas la moindre idée de ce que pouvait bien être un bézoard. Il essaya de ne pas regarder Malefoy, Crabbe et Goyle qui étaient secoués d'un fou rire.
—Je ne sais pas, Monsieur, dit-il.
—Vous n'alliez quand même pas vous donner la peine d'ouvrir un de vos livres avant d'arriver ici, n'est-ce pas, Potter ?
Harry se força à ne pas baisser les yeux devant le regard glacé du professeur. En fait, il avait bel et bien ouvert ses livres quand il était encore chez les Dursley, mais Rogue ne pouvait pas exiger de lui qu'il ait retenu tout ce que contenait le manuel intitulé Mille herbes et champignons magiques. Rogue ne faisait toujours pas attention à la main frémissante d'Hermione.
— Potter, reprit le professeur, quelle est la différence entre le napel et le tue-loup ?
Cette fois, Hermione se leva, la main toujours tendue au-dessus de sa tête.
— Je ne sais pas, répondit Harry avec calme. Mais je crois qu'Hermione le sait. Vous aurez peut-être plus de chance avec elle.
Il y eut quelques rires. Rogue, en revanche, n'avait pas l'air content.
— Asseyez-vous ! lança-t-il à Hermione.
Pour votre information, Potter, sachez que le mélange d'asphodèle et d'armoise donne un somnifère si puissant qu'on l'appelle la Goutte du Mort vivant. Un bézoard est une pierre qu'on trouve dans l'estomac des chèvres et qui constitue un antidote à la plupart des poisons. Quant au napel et au tue-loup, il s'agit de la même plante que l'on connaît aussi sous le nom d'aconit. Alors ? Qu'est-ce que vous attendez pour prendre note ?
Il y eut un soudain bruissement de plumes et de parchemins.
— Et votre impertinence coûtera un point à Gryffondor, Potter, ajouta Rogue.
Harry aperçut Malefoy, Crabbe et Goyle qui arboraient un air triomphant en le regardant
partir sur les talons du professeur McGonagall. Harry savait qu'il allait être renvoyé. Il aurait voulu dire quelque chose pour se défendre, mais il avait l'impression que sa voix refusait de lui obéir. Le professeur McGonagall avançait à grands pas sans même le regarder et il lui fallait courir pour la suivre. Il n'avait pas tenu deux semaines. Dans dix minutes, il devrait faire sa valise. Que diraient les Dursley quand ils le verraient sur le pas de la porte ?
Il monta les marches de pierre, puis l'escalier de marbre. Le professeur McGonagall ne disait toujours rien. Elle ouvrait les portes à la volée et arpentait les couloirs, Harry sur ses talons. Peut-être l'emmenait-elle dans le bureau de Dumbledore. Il pensa à Hagrid qui s'était fait renvoyer mais qui avait pu rester à Poudlard comme garde-chasse. Peut-être pourrait-il devenir son assistant ? Il sentit son estomac se nouer à l'idée de voir Ron et les autres devenir sorciers tandis qu'il serait condamné à suivre Hagrid en portant son sac.
— Alors, c'est ton dernier repas, Potter ? Quand est-ce que tu retournes chez les Moldus ? [Malefoy]
— Tu faisais moins le fier quand tu n'avais pas tes petits copains avec toi, répliqua Harry avec froideur.
Le qualificatif de « petit » ne convenait guère à Crabbe et à Goyle, mais les professeurs étaient nombreux autour de la Grande Table et ni l'un ni l'autre ne put faire grand-chose à part froncer les sourcils.
Ils avaient espéré que Goyle, qui était aussi bête que méchant, serait renvoyé, mais lui aussi était passé. Comme l'avait dit Ron, on ne peut pas tout avoir dans la vie...
Crabbe et Goyle ne semblaient avoir d'autre utilité dans la vie que d'obéir à Malefoy.
— Un jour, il nous a débarrassés de Goyle en le mordant ! répliqua Ron d'un air accablé. Tu te souviens, Harry ?
— C'est vrai, dit Harry.
— Son heure de gloire, dit Fred, incapable de garder son sérieux. Que la cicatrice sur le doigt de Goyle témoigne de cet acte de bravoure !
— Non mais, regardez-moi ça ! s'exclama Drago Malefoy d'un ton extasié, en déployant la robe de Ron pour la montrer à Crabbe et Goyle. Weasley, tu n'avais quand même pas l'intention de mettre ça ? C'était sûrement à la pointe de la mode en 1890, mais enfin...
— Va te faire cuire une bouse de dragon, répliqua Ron dont le teint avait pris la même couleur que la robe.
— J’obligerai Goyle à faire des lignes, ça va le tuer, il déteste écrire, dit Ron d’un ton joyeux.
Il crispa son visage dans une expression de concentration douloureuse et fit mine d’écrire en imitant les grognements rauques de Goyle :
— Je… ne… dois… pas… ressembler… à… un… derrière… de… babouin…