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Molly Weasley Elle se retourna pour regarder une grande horloge posée de travers sur une pile de draps dans le panier de linge sale, au bout de la table. Harry la reconnut aussitôt : elle avait neuf aiguilles qui portaient chacune le nom d’un des membres de la famille ; en général, elle était accrochée au mur du salon mais à en juger par la place qu’elle occupait à présent, Mrs Weasley avait dû prendre l’habitude de l’emporter avec elle partout dans la maison. En cet instant, chacune de ses neuf aiguilles pointait sur « En danger de mort ».
— Dumbledore affirme qu’on pardonne plus facilement aux autres d’avoir eu tort que d’avoir eu raison, déclara Hermione. Je l’ai entendu dire ça à ta mère, Ron.
— Tout à fait le genre de trucs dingues que peut raconter Dumbledore, commenta Ron.
— Ça ne veut pas partir, dit Mrs Weasley d’un ton anxieux, penchée sur Hermione avec dans une main sa baguette magique et dans l’autre un exemplaire du Guide du guérisseur ouvert au chapitre « Contusions, coupures et écorchures ». Pourtant, ça marchait toujours, avant. Je n’y comprends rien.
— S’arranger pour qu’on ne puisse pas l’enlever, c’est ça l’idée que Fred et George se font d’une bonne plaisanterie, commenta Ginny.
— Mais il faut bien que ça s’en aille, gémit Hermione. Je ne vais quand même pas continuer à me promener comme ça !
— Ne t’inquiète pas, ma chérie, nous trouverons bien un antidote, assura Mrs Weasley d’un ton apaisant.
— Bill m’a raconté, c’est fou ce que Fred et George sont amusants ! dit Fleur avec un sourire serein.
— Oui, je m’étouffe de rire, répliqua sèchement Hermione.
— Je savais que tu aurais le maximum en défense contre les forces du Mal, dit Ron qui donna à Harry un coup de poing sur l’épaule. On s’est bien débrouillés, non ?
— Bravo ! s’exclama Mrs Weasley avec fierté en ébouriffant les cheveux de Ron. Sept BUSE, c’est plus que ce que Fred et George ont jamais obtenu à eux deux !
— Et toi ? demanda timidement Ginny à Hermione qui leur tournait toujours le dos. Qu’est-ce que tu as eu ?
— Je… Ce n’est pas trop mal, répondit-elle d’une petite voix.
— Eh, arrête un peu, coupa Ron en s’avançant vers elle pour lui prendre ses résultats des mains. Ouais, c’est ça… dix « Optimal » et un « Effort exceptionnel » en défense contre les forces du Mal.
Il lui jeta un coup d’oeil, moitié amusé, moitié exaspéré.
— Tu dois être très déçue, non ?
Hermione hocha la tête et Harry éclata de rire.
— Eh bien, maintenant, nous allons préparer nos ASPIC ! dit Ron avec un sourire. Maman, il reste des saucisses ?
— Maman, tu crois sincèrement que Tu-Sais-Qui va se cacher derrière une étagère chez Fleury et Bott ? ironisa Ron.
— Fortarôme et Ollivander sont sans doute en vacances ? répliqua Mrs Weasley, s’enflammant aussitôt.
Vous avez peur de Vous-Savez-Qui ?
Craignez plutôt
POUSSE-RIKIKI
le constipateur magique qui vous prend aux tripes !
Harry éclata de rire. Il entendit un faible gémissement à côté de lui et vit Mrs Weasley qui contemplait l’affiche, l’air interdit. Elle remuait les lèvres, en prononçant silencieusement le nom : Pousse-Rikiki.
— Ils vont se faire tuer dans leurs lits ! murmura-t-elle.
— Mais non ! dit Ron qui riait autant que Harry. C’est très drôle ! — Ça te fera trois Gallions, neuf Mornilles et une Noise, annonça Fred en examinant les nombreuses boîtes que Ron portait dans les bras. Allonge la monnaie.
— Je suis ton frère !
— Et ce sont nos produits que tu essayes de piquer. Trois Gallions, neuf Mornilles, je te fais grâce de la Noise.
— Je n’ai pas trois Gallions, neuf Mornilles !
— Alors, tu remets tout ça où tu l’as pris et ne te trompe pas d’étagères.
Ron laissa tomber plusieurs boîtes, poussa un juron et adressa à Fred un geste grossier de la main, malheureusement surpris par Mrs Weasley qui avait choisi ce moment pour se montrer.
— Si je te vois encore faire ça, je te jette un sort qui te collera les doigts, lança-t-elle sèchement.
— Tu devrais entendre ma grand-mère quand elle en parle. « Ce Harry Potter a une plus grande force morale que tout le ministère de la Magie réuni ! » Elle donnerait n’importe quoi pour t’avoir comme petit-fils…
Harry eut un rire gêné et changea de sujet, parlant plutôt des résultats des BUSE. [...]
L’enfance de Neville avait été dévastée par Voldemort autant que celle de Harry, mais Neville ignorait qu’il avait bien failli connaître la même destinée. La prophétie pouvait se rapporter à l’un ou l’autre d’entre eux bien que, pour des raisons insondables qui n’appartenaient qu’à lui, Voldemort eût choisi de croire que Harry était le seul concerné.
Si Voldemort avait choisi Neville, ce serait lui qui aurait une cicatrice en forme d’éclair sur le front et le poids de la prophétie sur ses épaules… mais en serait-il vraiment ainsi ? La mère de Neville aurait-elle sacrifié sa vie pour le sauver, comme Lily l’avait fait pour épargner Harry ? Oui, sûrement… Que serait-il arrivé, cependant, si elle n’avait pas pu s’interposer entre son fils et Voldemort ? Y aurait-il eu alors un « Élu » ? Un siège vide là où Neville était à présent assis et un Harry sans cicatrice que sa propre mère aurait embrassé sur le front pour lui dire au revoir, et non pas celle de Ron ?
— Comme son nom l’indique, on ne peut pas violer un Serment Inviolable…
— Aussi curieux que ça puisse te paraître, je m’en étais douté. Mais qu’est-ce qui se passe si on le viole ?
— Tu en meurs, dit simplement Ron. Fred et George ont voulu m’obliger à en faire un quand j’avais cinq ans. J’ai failli aller jusqu’au bout. Je tenais la main de Fred et il commençait à prononcer la formule quand papa est arrivé. Il est devenu fou, se rappela Ron, l’oeil brillant à l’évocation de ce souvenir. C’est la seule fois où j’ai vu papa aussi en colère que maman. Fred dit que sa fesse gauche n’a plus jamais été la même depuis.
Lorsqu’ils s’assirent à table pour le déjeuner, ils portaient tous de nouveaux pulls, à l’exception de Fleur (pour qui, semblait-il, Mrs Weasley n’avait pas voulu gaspiller sa laine)