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Harry Potter et la Chambre des SecretsChapitre 4 - Chez Fleury et Bott — Où est-ce que tu t’es retrouvé ? demanda Ron.
— Dans l’Allée des Embrumes, répondit Harry d’un air sombre.
— Formidable ! s’exclamèrent Fred et George d’une même voix.
— Nous, on n’a jamais eu le droit d’y aller, dit Ron avec envie.
— J’espère bien, il ne manquerait plus que ça ! grogna Hagrid.
Lorsque le gobelin eut ouvert le coffre des Weasley, il fut encore plus effaré qu’à son arrivée dans l’Allée des Embrumes. Il ne contenait en effet qu’une toute petite pile de Mornilles d’argent et un seul Gallion d’or. Mrs Weasley regarda dans les coins pour voir s’il ne restait rien d’autre, puis elle ramassa la pile de pièces qu’elle enfouit dans son sac. Harry se sentit encore plus mal à l’aise lorsqu’ils se retrouvèrent devant son propre coffre. Il essaya d’en dissimuler le contenu pendant qu’il se hâtait de remplir une bourse de cuir avec des poignées de pièces.
Dans une petite boutique de brocante, ils aperçurent également Percy plongé dans un livre intitulé : Histoire des préfets célèbres.
— Une grande étude consacrée à la carrière des préfets de Poudlard, lut Ron à haute voix au dos du livre. Vraiment passionnant…
— Fiche le camp, répliqua sèchement Percy.
— Il est très ambitieux, Percy. Il a déjà tout un plan de carrière dans la tête. Il veut devenir ministre de la Magie, expliqua Ron à voix basse.
— Fais-nous un beau sourire, Harry, dit Lockhart à travers ses dents étincelantes largement exhibées. Toi et moi, on va faire la une.
— Le célèbre Harry Potter, poursuivit Malefoy. Il ne peut même pas entrer dans une librairie sans faire la une des journaux.
— Alors, Potter, tu t’es trouvé une petite amie ?
— Ah, c’est toi, dit Ron qui regarda Malefoy comme s’il s’était agi d’une saleté sur la
semelle de sa chaussure. Tu dois être surpris de voir Harry ici, non ?
— Ce qui me surprend le plus, c’est de te voir dans une boutique, Weasley, répliqua
Malefoy. J’imagine que tes parents n’auront plus rien à manger pendant un mois après t’avoir
acheté tous ces bouquins.
— A quoi bon déshonorer la fonction de sorcier si on ne vous paie même pas bien pour ça ?
Mr Weasley devint encore plus cramoisi que Ron et Ginny.
— Nous n’avons pas la même conception de ce que doit être l’honneur d’un sorcier, Malefoy, dit-il.
— Ça ne fait aucun doute, répliqua Mr Malefoy en tournant ses yeux pâles vers Mr et Mrs Granger qui observaient la scène avec appréhension.
Il y eut un bruit métallique lorsque le chaudron de Ginny se renversa. Mr Weasley venait de se jeter sur Mr Malefoy en le projetant contre une étagère remplie de livres. Des dizaines d’épais grimoires leur tombèrent sur la tête dans un grondement de tonnerre.
— Vas-y, Papa ! s’écrièrent Fred et George. Mrs Weasley se mit à hurler.
— Non, Arthur, non ! s’écria-t-elle.
La foule recula en désordre, renversant d’autres étagères au passage.
— Messieurs, s’il vous plaît… s’il vous plaît ! s’exclama un vendeur.
— Allons, allons, Messieurs, ça suffit ! dit alors une voix plus puissante que les autres.
Hagrid s’avança vers eux, dans l’océan des livres étalés par terre. Un instant plus tard, il
avait séparé Mr Weasley et Mr Malefoy. Mr Weasley avait la lèvre fendue et Mr Malefoy avait reçu dans l’oeil une Encyclopédie des champignons vénéneux.
Il tenait toujours à la main le
vieux livre de Ginny sur la métamorphose. Les yeux flamboyant de hargne, il lui jeta le volume.
— Tiens, jeune fille, prends ton livre, dit-il à Ginny. Ton père ne pourra jamais rien t’offrir de mieux. [Lucius Malefoy]