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Harry Potter à l'École des Sorciers — Granger, Hermione !
Hermione courut presque jusqu'au tabouret et enfonça frénétiquement le chapeau sur sa tête.
— GRYFFONDOR ! cria le chapeau.
Ron émit un grognement.
— Dans ce cas, allume un feu, dit Harry, à moitié étouffé.
— Oui, bien sûr, mais il n'y a pas de bois ! s'écria Hermione en se tordant les mains.
— TU ES FOLLE ? hurla Ron. TU ES UNE SORCIÈRE OU QUOI ?
— Ah, c'est vrai ! dit Hermione.
— Les première année doivent savoir qu'il est interdit à tous les élèves sans exception de pénétrer dans la forêt qui entoure le collège. Certains de nos élèves les plus anciens feraient bien de s'en souvenir.
Dumbledore tourna ses yeux étincelants vers les jumeaux Weasley.
— Que diriez-vous d'un esquimau au citron ?
— Un quoi ?
— Un esquimau au citron. C'est une friandise que fabriquent les Moldus et je dois dire que c'est plutôt bon.
— Merci, pas pour moi, répondit froidement le professeur McGonagall qui semblait estimer que le moment n'était pas venu de manger des glaces au citron.
— Tout le monde sait que vous êtes le seul à avoir jamais fait peur à Vous-Savez-Qui... ou à Voldemort, si vous y tenez. [McGonagall]
— Vous me flattez, dit Dumbledore d'une voix tranquille. Voldemort dispose de pouvoirs que je n'ai jamais eus.
— C'est simplement parce que vous avez trop de... disons de noblesse pour en faire usage.
— Heureusement qu'il fait nuit. Je n'ai jamais autant rougi depuis le jour où Madame Pomfresh m'a dit qu'elle trouvait mes nouveaux cache-oreilles ravissants.
— Quirrell a dit que Rogue...
— Le professeur Rogue.
— C'est ça, lui... Quirrell a dit que s'il me détestait, c'était parce qu'il détestait aussi mon père.
C'est vrai ?
— En effet, ils se haïssaient cordialement. Un peu comme toi et Mr Malefoy. Et ton père a fait
quelque chose qu'il n'a jamais pu lui pardonner.
— Quoi ?
— Il lui a sauvé la vie.
— Comment ?
— Oui, dit Dumbledore d'un air rêveur. C'est curieux comme les gens réagissent, n'est-ce
pas ? Le professeur Rogue ne supportait pas d'avoir une dette envers ton père... Je suis sûr
que s'il a fait tant d'efforts pour te protéger, cette année, c'est parce qu'il a pensé qu'ainsi ton
père et lui seraient quittes. Alors, il pourrait continuer à haïr son souvenir en paix...
Harry essaya de comprendre ce que Dumbledore venait de lui dire, mais il eut mal à la tête,
et il laissa tomber.
Dumbledore fit volte-face et s'éloigna le long de la rue. Il s'arrêta au coin et reprit dans sa poche l'Éteignoir d'argent. Il l'actionna une seule fois et une douzaine de boules lumineuses regagnèrent aussitôt les réverbères. Privet Drive fut soudain baigné d'une lumière orangée et Dumbledore distingua la silhouette d'un chat tigré qui tournait l'angle de la rue. Il aperçut également le tas de couvertures devant la porte du numéro 4.
— Bonne chance, Harry, murmura-t-il.
Vingt minutes plus tard, Harry sortit du magasin de hiboux avec une grande cage à l'intérieur de laquelle une magnifique chouette aux plumes blanches comme la neige dormait paisiblement, la tête sous l'aile. Harry en bégayait de reconnaissance. On aurait cru entendre le professeur Quirrell.
— Potter ! dit soudain Rogue. Qu'est-ce que j'obtiens quand j'ajoute de la racine d'asphodèle en poudre à une infusion d'armoise ?
Poudre de quoi, infusion de quoi ? Harry jeta un coup d'oeil à Ron qui parut aussi décontenancé que lui. La main d'Hermione s'était levée à la vitesse d'un boulet de canon.
— Je ne sais pas, Monsieur, répondit Harry.
Rogue eut un rictus méprisant.
— Apparemment, la célébrité n'est pas tout dans la vie, dit-il sans prêter la moindre attention à la main levée d'Hermione.
— Essayons encore une fois, Potter, reprit Rogue. Où iriez-vous si je vous demandais de me rapporter un bézoard ?
Hermione leva à nouveau la main comme si elle essayait de toucher le plafond, mais Harry n'avait pas la moindre idée de ce que pouvait bien être un bézoard. Il essaya de ne pas regarder Malefoy, Crabbe et Goyle qui étaient secoués d'un fou rire.
—Je ne sais pas, Monsieur, dit-il.
—Vous n'alliez quand même pas vous donner la peine d'ouvrir un de vos livres avant d'arriver ici, n'est-ce pas, Potter ?
Harry se força à ne pas baisser les yeux devant le regard glacé du professeur. En fait, il avait bel et bien ouvert ses livres quand il était encore chez les Dursley, mais Rogue ne pouvait pas exiger de lui qu'il ait retenu tout ce que contenait le manuel intitulé Mille herbes et champignons magiques. Rogue ne faisait toujours pas attention à la main frémissante d'Hermione.
— Potter, reprit le professeur, quelle est la différence entre le napel et le tue-loup ?
Cette fois, Hermione se leva, la main toujours tendue au-dessus de sa tête.
— Je ne sais pas, répondit Harry avec calme. Mais je crois qu'Hermione le sait. Vous aurez peut-être plus de chance avec elle.
Il y eut quelques rires. Rogue, en revanche, n'avait pas l'air content.
— Asseyez-vous ! lança-t-il à Hermione.
Pour votre information, Potter, sachez que le mélange d'asphodèle et d'armoise donne un somnifère si puissant qu'on l'appelle la Goutte du Mort vivant. Un bézoard est une pierre qu'on trouve dans l'estomac des chèvres et qui constitue un antidote à la plupart des poisons. Quant au napel et au tue-loup, il s'agit de la même plante que l'on connaît aussi sous le nom d'aconit. Alors ? Qu'est-ce que vous attendez pour prendre note ?
Il y eut un soudain bruissement de plumes et de parchemins.
— Et votre impertinence coûtera un point à Gryffondor, Potter, ajouta Rogue.
Harry eut soudain une de ces horribles pensées qui accompagnent généralement les états de panique. Et s'il n'était pas choisi du tout ? S'il restait là avec le Choixpeau sur la tête sans que rien ne se passe et que le professeur McGonagall finisse par lui annoncer qu'il y avait une erreur et qu'il devait rentrer chez lui par le prochain train ?
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