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Albus Potter — Vous m’écrirez, hein ? demanda aussitôt Albus, tirant profit de l’absence momentanée de son frère.
— Tous les jours, si tu veux, proposa Ginny.
— Pas tous les jours, répliqua précipitamment Albus. James dit que la plupart des élèves ne reçoivent des lettres de chez eux qu’une fois par mois.
— Nous avons écrit à James trois fois par semaine, l’année dernière, dit Ginny.
— Et il ne faut pas croire tout ce qu’il te raconte sur Poudlard, ajouta Harry. Il aime bien se moquer de toi, ton frère.
La dernière trace de vapeur se dissipa dans l’atmosphère de l’automne. Le train disparut dans un virage. Harry levait toujours la main en signe d’adieu.
— Tout se passera bien pour lui, murmura Ginny.
Harry la regarda puis, d’un geste machinal, il abaissa la main et caressa sur son front la cicatrice en
forme d’éclair.
— J’en suis sûr.
Il y avait dix-neuf ans que la cicatrice de Harry avait cessé de lui faire mal. Tout était bien.
À côté d’eux, des élèves étaient penchés aux fenêtres. De nombreuses têtes, dans les wagons et sur le quai, semblaient d’être tournées vers Harry.
— Pourquoi est-ce qu’ils te regardent comme ça ? interrogea Albus, tandis que Rose et lui tendaient le cou pour voir les autres élèves.
— Ne t’inquiète pas, dit Ron. C’est à cause de moi. Je suis extrêmement célèbre.
— Alors, tu as réussi à ranger la voiture ? demanda Ron à Harry. Moi, oui. Hermione ne croyait pas que je puisse passer un permis de Moldu, et toi ? Elle pensait qu’il faudrait que je jette un sortilège de Confusion à l’examinateur.
— Ce n’est pas vrai, protesta Hermione. J’avais parfaitement confiance en toi.
— En fait, je lui ai vraiment jeté un sortilège de Confusion, murmura Ron à Harry pendant qu’ils chargeaient à bord du train la grosse valise et le hibou d’Albus. J’avais simplement oublié de regarder dans le rétroviseur et, entre nous, je peux très bien m’en passer en utilisant un charme Supersensoriel.
De retour sur le quai, ils trouvèrent Lily et Hugo, le jeune frère de Rose, discutant avec animation de la maison dans laquelle ils seraient envoyés le jour où ils iraient enfin à Poudlard.
— Si tu n’es pas à Gryffondor, on te déshérite, lança Ron. Mais je ne veux pas te mettre la pression.
— Ron !
Lily et Hugo éclatèrent de rire, mais Albus et Rose avaient un air grave.
— Il dit ça pour rire, assurèrent Hermione et Ginny.
— Et si je suis à Serpentard ?
La question qu’il avait murmurée était destinée uniquement à son père. Harry savait que seul le
moment du départ pouvait forcer Albus à révéler à quel point sa peur était profonde et sincère.
Harry s’accroupit, le visage de son fils un peu au-dessus du sien. Des trois enfants de Harry, Albus
était le seul à avoir les yeux de Lily.
— Albus Severus, dit-il.
Il parlait à mi-voix pour que personne ne puisse l’entendre en dehors de Ginny. Elle eut le tact de
faire semblant de ne pas écouter, adressant des signes de la main à Rose qui était montée dans le train.
— Tes deux prénoms t’ont été donnés, poursuivit Harry, en souvenir de deux directeurs de Poudlard.
L’un d’eux était un Serpentard et il était sans doute l’homme le plus courageux que j’aie jamais
rencontré.
— Mais dis-moi simplement…
— … si c’était le cas, alors Serpentard gagnerait un excellent élève, n’est-ce pas ? Pour nous, ça n’a
pas d’importance, Al. Mais si ça en a pour toi, tu pourras choisir Gryffondor plutôt que Serpentard. Le
Choixpeau magique tiendra compte de tes préférences.
— Vraiment ?
— C’est ce qui s’est passé pour moi, dit Harry.
— Oh, ce serait merveilleux s’ils se mariaient ! murmura Lily avec ravissement. Teddy ferait vraiment partie de la famille ! [à propos de Teddy et Victoire]
— Il vient déjà dîner à la maison à peu près quatre fois par semaine, dit Harry. Pourquoi ne pas lui proposer d’habiter chez nous, comme ça, ce serait fait ?
— Ouais ! s’écria James avec enthousiasme. Je veux bien partager ma chambre avec Al… Teddy
pourrait avoir la mienne !
— Non, répliqua fermement Harry. Al et toi, vous ne partagerez la même chambre que quand j’aurai décidé de démolir la maison.
HARRY
Tu sais, c’est seulement quand nous avons pensé ne plus revoir Albus que j’ai vraiment compris ce que ma mère a été capable de faire pour moi. Un contre-sort si puissant qu’il a pu repousser le sortilège de la Mort.
GINNY
Et aussi, le seul sortilège que Voldemort ne pouvait comprendre – l’amour.
HARRY
J’ai pour lui un amour particulier, Ginny.
GINNY
Je le sais, mais il a besoin de le ressentir. 591/684 HARRY J’ai vraiment de la chance de t’avoir, tu sais ?
HARRY
Tu m’as dit un jour que je n’avais peur de rien et que… en fait, j’ai peur de tout, par exemple, j’ai peur dans le noir, tu savais ça ?
ALBUS
Harry Potter a peur dans le noir ? HARRY Je n’aime pas les endroits exigus et aussi – c’est une chose que je n’ai jamais révélée à personne –, je n’aime pas beaucoup… (il hésite avant de prononcer le mot) les pigeons.
ALBUS
Tu n’aimes pas les pigeons ?
HARRY (il fronce le nez)
Des petites choses sales, méchantes, gloutonnes. Ils me font froid dans le dos.
ALBUS
Les pigeons sont inoffensifs !
SCORPIUS
Pauvre Albus Potter. Tout le monde est contre lui. Pauvre Albus Potter. Si malheureux.
ALBUS
Qu’est-ce que tu racontes ?
SCORPIUS (explosant)
Tu aimerais mieux vivre ma vie ? Les gens te regardent parce que ton père est le célèbre Harry Potter, le sauveur du monde des sorciers. Moi, les gens me regardent parce qu’ils pensent que mon père, c’est Voldemort. Voldemort !
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