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Harry Potter et les Reliques de la MortChapitre 33 - Le récit du Prince — Il est trop tard. Pendant des années, je t’ai trouvé des excuses. Aucun de mes amis ne comprend pourquoi j’accepte encore de te parler. Toi et tes chers amis Mangemorts… Tu vois, tu ne le nies même pas ! Tu ne nies même pas que vous avez tous l’ambition de le devenir ! Vous avez hâte de rejoindre Tu-Sais-Qui, n’est-ce pas ?
Il ouvrit la bouche puis la referma sans avoir prononcé un mot.
— Je ne peux plus faire semblant. Tu as choisi ta voie, j’ai choisi la mienne.
— Et que me donnerez-vous en échange, Severus ?
— En… En échange ?
Rogue regarda Dumbledore bouche bée. Harry s’attendait à l’entendre protester mais au bout d’un
long moment, il ajouta :
— Ce que vous voudrez.
— Très bien, très bien. Mais ne le dites jamais à personne, Dumbledore, jamais à personne ! Cela doit rester entre nous ! Jurez-le ! Je ne peux pas supporter… Surtout le fils de Potter… Je veux votre parole !
— Vous voulez ma parole, Severus, que je ne révélerai jamais ce qu’il y a de meilleur en vous ? soupira Dumbledore en baissant les yeux sur le visage à la fois féroce et angoissé de Rogue. Si vous insistez…
— Je sais ce que tu es.
— Comment ça ?
— Tu es… Tu es une sorcière, chuchota Rogue.
Lily parut offensée.
— Ce n’est pas très gentil de dire ça à quelqu’un !
Elle tourna la tête, levant le nez en signe de dédain, et s’éloigna à grands pas en direction de sa soeur.
— Non ! s’écria Rogue.
— Avec quoi tu t’es habillé, d’abord ? demanda-t-elle en montrant la chemise de Rogue. Le corsage de ta mère ? [Pétunia]
Il y eut un crac ! Une branche au-dessus de la tête de Pétunia était tombée. Lily poussa un hurlement. La branche avait heurté l’épaule de sa soeur qui recula d’un pas chancelant et fondit en
larmes.
— Qui a envie d’être un Serpentard ? Moi, je préférerais quitter l’école, pas toi ? demanda James au
garçon qui se prélassait sur la banquette d’en face.
Avec un sursaut, Harry reconnut Sirius. Sirius ne sourit pas.
— Toute ma famille était à Serpentard, répondit-il.
— Nom de nom ! s’exclama James. Et moi qui croyais que tu étais quelqu’un de bien !
Sirius eut enfin un sourire.
— Peut-être que je ferai une entorse à la tradition.
— Si vous allez à Gryffondor, vous rejoindrez les courageux ! Comme mon père.
Rogue émit une petite exclamation méprisante. James reporta son attention sur lui.
— Ça te pose un problème ?
— Non, répondit Rogue, bien que son léger ricanement indiquât le contraire. Si tu préfères le biceps
à l’intellect…
— Et toi, où comptes-tu aller, étant donné que tu n’as ni l’un ni l’autre ? lança Sirius.
— Si elle a tant d’importance à vos yeux, reprit Dumbledore, Lord Voldemort l’épargnera sûrement. Ne pouvez-vous lui demander la grâce de la mère en échange de son fils ?
— Je… Je l’ai déjà demandée…
— Vous me dégoûtez ! coupa Dumbledore.
Harry n’avait jamais entendu un tel mépris dans sa voix. Rogue sembla se ratatiner.
— Je vous demande cette grande et unique faveur, Severus, car la mort vient à moi aussi sûrement que les Canons de Chudley arriveront derniers du championnat cette année. Je dois vous avouer que je préférerais une sortie rapide et indolore plutôt que longue et répugnante si, par exemple, Greyback s’en mêlait – j’ai entendu dire que Voldemort l’avait pris à son service ? Ou encore, si j’avais affaire à cette chère Bellatrix qui aime bien jouer avec la nourriture avant de la manger.
— Qu’est-ce que vous faites avec Potter pendant toutes ces soirées où vous êtes enfermés tous les deux ? demanda brusquement Rogue.
Dumbledore eut un air las.
— Pourquoi ? Vous voudriez lui infliger encore plus de retenues, Severus ? Ce garçon aura bientôt passé plus de temps en retenue que dehors.
— On dirait que c’est son père qui est revenu…
— Dans son apparence physique, peut-être, mais sa nature profonde est plus proche de celle de sa mère.