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Harry Potter à l'École des SorciersChapitre 17 - L'homme aux deux visages — Tu peux l'appeler Voldemort, Harry. Nomme toujours les choses par leur nom. La peur d'un
nom ne fait qu'accroître la peur de la chose elle-même.
Ils avaient espéré que Goyle, qui était aussi bête que méchant, serait renvoyé, mais lui aussi était passé. Comme l'avait dit Ron, on ne peut pas tout avoir dans la vie...
— Quirrell a dit que Rogue...
— Le professeur Rogue.
— C'est ça, lui... Quirrell a dit que s'il me détestait, c'était parce qu'il détestait aussi mon père.
C'est vrai ?
— En effet, ils se haïssaient cordialement. Un peu comme toi et Mr Malefoy. Et ton père a fait
quelque chose qu'il n'a jamais pu lui pardonner.
— Quoi ?
— Il lui a sauvé la vie.
— Comment ?
— Oui, dit Dumbledore d'un air rêveur. C'est curieux comme les gens réagissent, n'est-ce
pas ? Le professeur Rogue ne supportait pas d'avoir une dette envers ton père... Je suis sûr
que s'il a fait tant d'efforts pour te protéger, cette année, c'est parce qu'il a pensé qu'ainsi ton
père et lui seraient quittes. Alors, il pourrait continuer à haïr son souvenir en paix...
Harry essaya de comprendre ce que Dumbledore venait de lui dire, mais il eut mal à la tête,
et il laissa tomber.
On distribua aux élèves des avis qui les prévenaient que l'usage de la magie était interdit pendant les vacances (« Chaque année j'espère qu'ils vont oublier de nous les donner », dit Fred).
— Si tu entamais ces friandises ? Ah, les Dragées surprises de Bertie Crochue ! Un jour, quand j'étais jeune, j'en ai trouvé une qui avait le goût de poubelle. Depuis, j'ai peur d'en manger, mais toi, ne t'en prive surtout pas ! Enfin, je pense que je ne risque rien avec un caramel.
Il sourit et mit la dragée d'un brun doré dans sa bouche. Puis il se mit à tousser.
— Quelle horreur ! De la cire des oreilles !
— Enfin, parlons de Mr Harry Potter, reprit Dumbledore.
Un grand silence se fit dans la salle.
— Pour le sang-froid et le courage exceptionnels qu'il a manifestés, je donne à Gryffondor soixante points.
— J'ai quelques points de dernière minute à distribuer, poursuivit Dumbledore. Voyons... Oui, c'est ça... Je commencerai par Mr Ronald Weasley...
Ron devint écarlate. Il avait soudain l'air d'un radis qui aurait pris un coup de soleil.
— Pour la plus belle partie d'échecs qu'on ait jouée à Poudlard depuis de nombreuses années, je donne à Gryffondor cinquante points.
— Vous êtes la famille de Harry ? dit Mrs Weasley.
— Façon de parler, répliqua l'oncle Vernon. Dépêche-toi, mon garçon, nous n'avons pas que ça à faire.
— Alors, la Pierre n'existe plus ? dit Ron lorsque Harry eut terminé. Et Flamel va mourir ?
— C'est ce que je lui ai dit, mais Dumbledore m'a répondu... Comment c'était, déjà ? Ah oui, « pour un esprit équilibré, la mort n'est qu'une grande aventure de plus ».
— J'ai toujours dit qu'il était cinglé, remarqua Ron qui semblait impressionné de voir à quel point son héros était fou.
— Ta mère est morte pour te sauver la vie. S'il y a une chose que Voldemort est incapable de comprendre, c'est l'amour. Il ne s'est jamais rendu compte qu'un amour aussi fort que celui que ta mère avait pour toi laisse sa marque. Pas une cicatrice, ou un signe visible... Avoir été aimé si profondément te donne à jamais une protection contre les autres, même lorsque la personne qui a manifesté cet amour n'est plus là. Cet amour reste présent dans ta chair. Quirrell était plein de haine, de cupidité, d'ambition, il partageait son âme avec Voldemort et c'est pour cela qu'il ne supportait pas de te toucher. Toucher quelqu'un qui a été marque par quelque chose d'aussi beau ne pouvait susciter en lui que de la souffrance.