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Lord Voldemort — Transmettre à Voldemort des renseignements précieux tout en lui cachant l’essentiel est un travail que je ne confierais à personne d’autre que vous.
— Vous ne tuerez personne d’autre, cette nuit, assura Harry.
Ils continuaient de tourner en cercle, face à face, les yeux verts rivés sur les yeux rouges.
— Vous ne tuerez plus personne, plus jamais. Vous ne comprenez donc pas ? J’étais prêt à mourir pour vous empêcher de faire du mal à ceux qui sont ici…
— Mais tu n’es pas mort !
— J’en avais l’intention et c’est cela qui a tout déterminé. J’ai fait ce que ma mère avait fait. Ils sont protégés, vous ne pouvez plus les atteindre. N’avez-vous pas remarqué qu’aucun des sortilèges que
vous leur avez jetés n’a eu d’effet ? Vous ne pouvez pas les torturer. Vous ne pouvez pas les toucher. Vous n’avez rien appris de vos erreurs, Jedusor, n’est-ce pas ?
— Qu’il ait ou non réussi à le détruire, il aurait voulu, de toute façon, le cacher à Voldemort, non ?
Vous vous souvenez de toutes les horreurs dont nous nous sommes débarrassés, la dernière fois que
nous étions ici ? Cette horloge qui jetait des boulons sur tout le monde et ces vieilles robes qui avaient
essayé d’étrangler Ron. Regulus les avait peut-être placées là pour protéger l’endroit où il cachait le
médaillon, même si on ne s’en est pas rendu compte sur le… sur le…
Harry et Ron la regardèrent. Debout sur un pied, l’autre suspendu en l’air, elle avait l’expression
hébétée de quelqu’un qui vient de subir un sortilège d’Amnésie. Ses yeux étaient même devenus
vitreux.
— … sur le moment, acheva-t-elle dans un murmure.
— Quelque chose qui ne va pas ? s’inquiéta Ron.
— Il y avait un médaillon.
— Quoi ? s’exclamèrent Harry et Ron d’une même voix.
— Dans l’armoire vitrée du salon. Personne n’arrivait à l’ouvrir. Et nous… nous…
Harry eut l’impression d’avoir avalé une brique qui lui tombait dans l’estomac. Il se souvint qu’il
avait retourné le médaillon entre ses doigts quand ils se l’étaient passé de main en main, chacun
essayant de l’ouvrir de force. Ils avaient fini par le jeter dans un sac de vieilleries, avec la tabatière
pleine de poudre à Verrue et la boîte à musique qui avait failli endormir tout le monde…
L’énormité de sa décision de renoncer à prendre Voldemort de vitesse pour s’emparer de la baguette avant lui continuait d’effrayer Harry. Il ne se souvenait pas d’avoir jamais choisi dans sa vie de ne pas agir.
— Professeur, Voldemort arrive. [Harry]
— Ah, tiens, on a le droit de prononcer son nom, maintenant ? demanda Luna avec un certain intérêt en ôtant la cape d’invisibilité.
— Pauvre Lucius… Après la colère de Voldemort, furieux qu’il ait gâché un Horcruxe pour son propre bénéfice, et le fiasco du ministère l’année dernière, je ne serais pas étonné qu’il soit secrètement content d’être en sécurité à Azkaban pour le moment.
Il lui était toujours très difficile de croire qu’un meurtre se produirait inéluctablement dans sa vie, qu’un moment viendrait où il lui faudrait tuer ou être tué…
— Vous ne savez pas ce que c’est ! Ni l’un ni l’autre vous n’avez eu à l’affronter ! Vous pensez qu’il suffit de se souvenir de quelques sortilèges et de les lui jeter à la figure, comme si on était en classe ? Pendant tout le temps où vous êtes face à lui, vous savez qu’entre vous et la mort, il n’y a plus rien d’autre que votre… votre cerveau, vos tripes, ou je ne sais quoi. Comme si on pouvait réfléchir normalement quand on sait que dans une fraction de seconde, on va se faire tuer, torturer ou voir ses amis mourir… ils ne nous ont jamais appris ça en classe, ce que c’est que d’affronter ce genre de choses… Et vous deux, vous êtes là à faire comme si j’étais un brave garçon bien intelligent sous prétexte que je suis vivant, comme si Diggory, lui, n’était qu’un idiot qui a raté son coup… Vous n’y comprenez rien, j’aurais très bien pu mourir à sa place, c’est ce qui se serait passé si Voldemort n’avait pas eu besoin de moi…
Mais l’image de Harry-Jedusor parlait à présent avec la voix de Voldemort et Ron, hypnotisé, fixait son visage.
— Pourquoi es-tu revenu ? Nous étions beaucoup mieux sans toi, beaucoup plus heureux, contents de ton absence… Nous nous moquions de ta stupidité, de ta lâcheté, de ta prétention…
— Ta prétention ! répéta en écho l’image d’Hermione-Jedusor, plus belle, mais aussi plus terrible que la véritable Hermione : elle se balançait, parlant d’une voix caquetante, devant Ron horrifié, cloué sur place, l’épée pendant inutilement à son côté. Qui donc pourrait te regarder, qui donc pourrait jamais te remarquer, à côté de Harry Potter ? Qu’as-tu jamais réussi à accomplir, comparé à l’Élu ?
Qui es-tu, comparé au Survivant ?
— Ron, transperce-le, TRANSPERCE-LE ! hurla Harry, mais Ron ne bougea pas. Il avait écarquillé ses yeux dans lesquels se reflétaient le Harry et l’Hermione-Jedusor, leurs cheveux dansant comme des flammes, leur regard rougeoyant, leurs voix aiguës se mêlant en un duo maléfique.
— Ta mère a avoué, reprit Harry-Jedusor d’un ton narquois, accompagné des ricanements de la
fausse Hermione, qu’elle aurait préféré m’avoir comme fils, qu’elle serait ravie de faire l’échange…
— Qui ne le préférerait pas ? Quelle femme te choisirait ? Tu n’es rien, rien, face à lui, susurra
Hermione-Jedusor.
— Le Tournoi des Trois Sorciers avait pour ambition de favoriser le rapprochement et la compréhension entre les sorciers du monde entier. A la lumière de ce qui s'est passé — le retour de Voldemort —, de tels liens deviennent plus importants que jamais.
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