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Harry Potter et les Reliques de la Mort À présent, Rogue se trouvait à nouveau dans le bureau du directeur où Phineas Nigellus revenait
précipitamment dans son tableau.
— Cher directeur ! Ils campent dans la forêt de Dean ! La Sang-de-Bourbe…
— N’utilisez pas ce terme !
— La fille Granger, si vous préférez, a prononcé le nom au moment où elle ouvrait son sac et je l’ai
entendue !
Le Patronus ouvrit alors largement
sa gueule et parla avec la voix lente, forte, profonde, de Kingsley Shacklebolt :
— Le ministère est tombé. Scrimgeour est mort. Ils arrivent !
— Dumbledore a dû avoir des milliers d’élèves, insista Scrimgeour. Pourtant vous êtes tous les trois les seuls dont il se souvienne dans son testament. Pour quelles raisons ? Quel usage pensait-il que vous feriez de ce Déluminateur, Mr Weasley ?
— Il pensait que j’éteindrais les lumières, j’imagine, grommela Ron. À quoi ça peut servir d’autre ?
— Si vous allez à Gryffondor, vous rejoindrez les courageux ! Comme mon père.
Rogue émit une petite exclamation méprisante. James reporta son attention sur lui.
— Ça te pose un problème ?
— Non, répondit Rogue, bien que son léger ricanement indiquât le contraire. Si tu préfères le biceps
à l’intellect…
— Et toi, où comptes-tu aller, étant donné que tu n’as ni l’un ni l’autre ? lança Sirius.
— Le professeur Dumbledore aimait beaucoup Harry, dit Hermione à voix basse.
— Voyez-vous ça ? s’exclama Abelforth. Il est curieux de voir combien de gens que mon frère aimait beaucoup se sont retrouvés dans une situation bien pire que s’il les avait laissés tranquilles.
La tante Pétunia fondit en larmes. Hestia Jones la regarda d’un air approbateur qui se transforma en une expression scandalisée lorsqu’elle la vit se précipiter pour étreindre Dudley et non pas Harry.
— C’est si… si gentil, mon Duddy…, sanglota-t-elle, la tête enfouie dans la poitrine massive de son fils. Qu… Quel adorable gar… çon… Di… Dire merci…
— Mais il n’a pas du tout dit merci ! s’indigna Hestia. Il a simplement dit qu’il ne pensait pas que Harry prenait inutilement de la place !
— Oui, mais venant de Dudley, ça équivaut à une déclaration d’amour, expliqua Harry.
Il était partagé entre l’agacement et l’envie de rire tandis que la tante Pétunia continuait de serrer Dudley contre elle comme s’il venait de sauver Harry en l’arrachant d’une maison en flammes.
Lorsque Harry montra la Baguette de Sureau, Ron et Hermione la contemplèrent avec une révérence
que, même l’esprit brouillé par le manque de sommeil, il n’aimait guère.
— Je n’en veux pas, dit-il.
— Quoi ? s’exclama Ron. Tu es dingue ?
— Je sais qu’elle est puissante, reprit Harry d’un ton las. Mais j’étais plus heureux avec la mienne.
Alors…
Il fouilla dans la bourse accrochée à son cou et en sortit les deux morceaux de bois de houx, tout
juste reliés par un mince filament de plume de phénix. Hermione disait qu’on ne pouvait pas la réparer,
que les dégâts étaient trop importants. Tout ce qu’il savait, c’était que si cela ne marchait pas cette fois-ci,
rien ne marcherait jamais.
Il posa la baguette brisée sur le bureau du directeur, la toucha avec l’extrémité de la Baguette de
Sureau et dit :
— Reparo.
Sa baguette se reconstitua alors, et des étincelles rouges en jaillirent. Harry sut qu’il avait réussi. Il
prit la baguette de houx à la plume de phénix et sentit une soudaine chaleur dans ses doigts comme si sa
main et la baguette magique se réjouissaient d’être à nouveau réunies.
— Je vais remettre la Baguette de Sureau là où elle était, dit-il à Dumbledore qui le regardait avec
une immense affection, une immense admiration. Elle peut bien y rester. Si je meurs de mort naturelle,
comme Ignotus, son pouvoir sera brisé, n’est-ce pas ? Son dernier maître n’aura jamais été vaincu. Ce
sera sa fin.
Dumbledore approuva d’un signe de tête. Ils échangèrent un sourire.
— Tu es sûr ? demanda Ron.
Il y avait une légère trace de convoitise dans sa voix, tandis qu’il regardait la Baguette de Sureau.
— Je crois que Harry a raison, murmura Hermione.
— Cette baguette cause trop d’ennuis pour ce qu’elle vaut, reprit Harry Et très sincèrement – il se
détourna des portraits, ne pensant plus qu’au lit à baldaquin qui l’attendait dans la tour de Gryffondor et
se demandant si Kreattur ne pourrait pas lui apporter un sandwich là-bas –, j’ai eu suffisamment
d’ennuis pour le reste de mes jours.
Monsieur Delacour était loin d’avoir le charme de son épouse. Il avait une tête de moins qu’elle, une silhouette très enveloppée et une barbichette noire et pointue, mais il semblait d’une bonne nature. Chaussé de bottes à talons hauts, il s’avança d’un pas bondissant vers Mrs Weasley et l’embrassa deux fois sur chaque joue, la laissant dans un état de grande confusion.
— Il ne fallait pas vous donner tant de mal, déclara-t-il d’une voix grave. Fleur nous a expliqué que vous avez eu un gros travail. Beaucoup de « ardoueurk », comme on dit chez vous.
— C’est Ron qui a eu l’idée, lui tout seul ! assura Hermione, le souffle court. Absolument génial, non ? Nous étions restés là après ton départ et j’ai dit à Ron : « Même si nous trouvons l’autre Horcruxe, comment allons-nous faire pour nous en débarrasser ? » On n’avait toujours pas réussi à détruire la coupe ! Alors, il a pensé à ça ! Le Basilic !
— Qu’est-ce que…
— Le moyen d’anéantir les Horcruxes, dit simplement Ron.
Harry baissa les yeux vers les objets que Ron et Hermione tenaient dans leurs bras : de grands crochets recourbés, arrachés au squelette d’un Basilic mort.
— Mais comment y êtes-vous entrés ? s’étonna-t-il, regardant successivement les crochets, puis Ron. Il faut parler le Fourchelang !
— Il l’a parlé ! murmura Hermione. Montre-lui, Ron !
Ron produisit un horrible sifflement étranglé.
— Tu avais fait la même chose pour ouvrir le médaillon, dit-il à Harry sur un ton d’excuse. J’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois mais… – il haussa les épaules d’un air modeste – on a fini par y arriver.
— Il a été fabuleux ! dit Hermione. Fabuleux !
— Alors…, balbutia Harry qui s’efforçait de suivre le fil des événements. Alors…
— Alors, nous avons un Horcruxe de moins, acheva Ron.
Il sortit de son blouson les restes tordus de la coupe de Poufsouffle.
— C’est Hermione qui l’a transpercée. J’ai pensé qu’elle devait le faire. Elle n’avait pas encore eu ce plaisir.
— Un génie ! s’écria Harry.
Ron sursauta.
— La biche argentée ! s’exclama-t-il, surexcité. C’était vous ?
— De quoi parles-tu ? s’étonna Abelforth.
— Quelqu’un nous a envoyé un Patronus !
— Avec un cerveau comme le tien, tu pourrais devenir Mangemort, fiston. N’ai-je pas montré il y a
un instant que mon Patronus était un bouc ?
— Oui, c’est vrai…, admit Ron. En tout cas, j’ai faim ! ajouta-t-il, sur la défensive, alors que son
estomac grondait bruyamment.
— J’ai de quoi manger, répondit Abelforth.
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