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Lord Voldemort — Tu m’as dit alors, deux ans plus tard, que la nuit où Voldemort a réintégré son corps, il a fait aux Mangemorts une déclaration très révélatrice et très alarmante : « Moi qui suis allé plus loin que quiconque sur le chemin qui mène à l’immortalité. » Ce sont les paroles que tu m’as rapportées. « Plus loin que quiconque…» Je pensais savoir ce que cela signifiait, même si les Mangemorts, eux, l’ignoraient. C’était une référence à ses Horcruxes. Ses Horcruxes au pluriel, Harry, ce dont aucun autre sorcier n’avait jamais disposé jusqu’alors, j’en suis convaincu. Tout se tenait : Lord Voldemort semblait devenir de moins en moins humain à mesure que les années passaient et sa transformation ne pouvait s’expliquer à mes yeux que par la mutilation qu’avait subie son âme, au-delà des limites de ce qu’on appelle habituellement le royaume du Mal…
— Il est revenu, murmura Harry. Voldemort est revenu.
— Voldemort a toujours considéré la vie des elfes de maison indigne de son attention, à la manière des Sang-Pur qui les traitent comme des animaux… Il ne lui serait jamais venu à l’esprit qu’ils puissent posséder des pouvoirs magiques dont il ne disposait pas lui-même.
— Vous ne leur aviez pas dit comment il s’était comporté quand vous l’aviez vu à l’orphelinat ? demanda Harry.
— Non. Même s’il n’avait jamais exprimé le moindre remords, il était possible qu’il ait regretté sa conduite passée et se soit décidé à tourner la page. J’ai choisi de lui donner cette chance.
Dumbledore s’interrompit et lança un regard interrogateur à Harry qui ouvrait la bouche pour parler. Là encore se manifestait la tendance de Dumbledore à accorder sa confiance aux gens, même quand des preuves accablantes démontraient qu’ils ne la méritaient pas.
— Enfin, quoi, Hermione, pourquoi refuses-tu de l’admettre ? Vol…
— HARRY, NON !
— … demort cherche la Baguette de Sureau !
— Le nom est tabou ! beugla Ron qui se leva d’un bond, alors qu’un crac ! sonore retentissait à
l’extérieur de la tente. Je te l’avais dit, Harry, je te l’avais dit, on ne peut plus le prononcer… Il faut
renouveler les sortilèges de Protection autour de nous… vite… c’est comme ça qu’ils trouvent…
— Et la fin de la prophétie… C’était quelque chose comme : « aucun d’eux ne peut vivre…»
— … « tant que l’autre survit », acheva Dumbledore.
— Alors, dit Harry en allant chercher ses mots au fond du gouffre que le désespoir avait ouvert en lui, cela signifie que… qu’à la fin… l’un de nous deux devra tuer l’autre ?
— Oui, répondit Dumbledore.
— J’ai paniqué, d’accord ? s’écria celui-ci. Depuis le début, je ne voulais pas venir. Sans vouloir
t’offenser, mon bonhomme, je n’ai jamais eu l’intention de mourir pour toi et tout d’un coup, voilà que
j’avais ce maudit Tu-Sais-Qui aux trousses, n’importe qui aurait fichu le camp à ma place, j’avais
toujours dit que je ne voulais pas y aller… [Mondingus]
— Pour votre information, répliqua Hermione, sachez que personne d’autre parmi nous n’a
transplané.
— Eh bien, vous faites une jolie bande de héros mais moi, je n’ai jamais prétendu que j’étais prêt à
me faire tuer…
— La raison pour laquelle vous avez abandonné Fol OEil ne nous intéresse pas, coupa Harry qui
approcha sa baguette un peu plus près des yeux cernés et injectés de sang de Mondingus. Nous savions
déjà que vous étiez une petite canaille indigne de confiance.
— Je sais parler aux serpents. Je m’en suis aperçu quand nous sommes allés en excursion à la campagne. Ils viennent me voir et ils me murmurent des choses. C’est normal pour un sorcier ?
Harry voyait qu’il avait attendu ce moment pour mentionner ce très étrange pouvoir, décidé à impressionner son interlocuteur.
— C’est inhabituel, répondit Dumbledore après un moment d’hésitation, mais ça s’est déjà vu.
— Il l’a cru beaucoup plus vite que moi – quand vous lui avez annoncé qu’il était un sorcier, dit Harry. Moi, au début, je ne croyais pas Hagrid quand il me l’a révélé.
— Oui, Jedusor se montrait tout disposé à accepter l’idée qu’il était – pour employer ses propres termes – « quelqu’un d’exceptionnel », dit Dumbledore.
— Et… saviez-vous, à l’époque ? demanda Harry.
— Savais-je que je venais de rencontrer le plus dangereux mage noir de tous les temps ? Non, je n’avais pas la moindre idée de ce qu’il allait devenir. Mais il est certain qu’il m’intriguait. Je suis rentré à Poudlard avec l’intention de garder un oeil sur lui, ce que j’aurais fait de toute façon, étant donné qu’il était seul et sans amis. Mais je sentais déjà que c’était nécessaire autant pour le bien des autres que pour le sien.
Il s’est livré ensuite à d’autres investigations, cette fois dans la famille de sa mère qu’il avait méprisée jusqu’alors – la femme dont il pensait, tu t’en souviens, qu’elle ne pouvait être une sorcière si elle avait succombé à la honteuse faiblesse humaine de la mort.
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