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Harry Potter et les Reliques de la Mort — Ouais, c’est bien ça, tu t’en fiches ! Et le reste de ma famille ? « Les Weasley n’ont vraiment pas besoin qu’un autre de leurs enfants soit blessé », tu l’as entendu ?
[...]
— Ron ! s’exclama Hermione, se glissant entre eux de force. Je ne pense pas que ça veuille dire qu’il se soit passé quelque chose de nouveau, quelque chose que nous ignorons. Réfléchis, Ron, Bill a eu le visage tailladé, plein de gens, à l’heure qu’il est, ont dû voir que George avait perdu une oreille et tu es censé être sur ton lit de mort, terrassé par l’éclabouille, je suis sûre que c’est la seule chose qu’il
voulait dire…
— Ah, tu es sûre ? Très bien, alors, je ne vais plus me faire de souci pour eux. Tout va bien pour vous deux, vos parents sont en sécurité…
— Mes parents sont morts ! beugla Harry.
— Et il pourrait arriver la même chose aux miens ! hurla Ron.
— Alors, VA-T’EN ! rugit Harry. Va les retrouver, fais semblant d’avoir guéri de ton éclabouille, comme ça, maman pourra te préparer à manger et…
Harry leva la tête et, tout à coup, un
souvenir lui revint en mémoire avec une extraordinaire acuité. Le jour de ses onze ans, le plus merveilleux anniversaire de sa vie, il s’était trouvé à cet endroit même en compagnie de Hagrid dont il entendait encore les paroles : « Comme je te l’ai dit, il faudrait être fou pour essayer de voler quelque chose ici. » Gringotts lui était alors apparu comme un lieu de merveille, la demeure enchantée d’un trésor qu’il possédait sans l’avoir jamais su, et pas un seul instant l’idée ne lui serait venue qu’il puisse y revenir un jour comme un voleur… Quelques secondes plus tard, ils avaient pénétré dans le vaste hall
de marbre de la banque.
— Waow, ajouta-t-il avec des battements de paupières précipités en voyant Hermione s’approcher d’eux à grands pas. Tu es superbe ! [Ron Weasley]
— Ça te surprend toujours, on dirait, répliqua Hermione qui ne put s’empêcher de sourire.
— Plus on retarde l’opération, plus le médaillon s’éloigne de nous. Il y a déjà de grands risques qu’Ombrage l’ait jeté. Il est impossible de l’ouvrir.
— À moins, dit Ron, qu’elle y soit parvenue et qu’elle soit maintenant possédée.
— Dans son cas, ça ne changerait rien, elle a toujours été maléfique, fit observer Harry avec un haussement d’épaules.
Agité et irritable, Ron avait contracté une manie agaçante qui consistait à
jouer dans sa poche avec le Déluminateur. Hermione en était particulièrement exaspérée car, pour passer
le temps en attendant le retour de Kreattur, elle étudiait Les Contes de Beedle le Barde et n’appréciait
guère que les lumières ne cessent de s’éteindre et de se rallumer.
— Tu vas arrêter ça, oui s’écria-t-elle.
C’était la troisième soirée d’absence de Kreattur et les lumières venaient à nouveau de s’éteindre
dans le salon.
— Désolé, désolé ! répondit Ron en actionnant le Déluminateur pour rallumer les lampes. Je le fais
sans y penser.
— Tu ne pourrais pas trouver quelque chose de plus utile pour t’occuper ?
— Quoi, par exemple ? Lire des contes pour les mômes ?
— Dumbledore m’a légué ce livre, Ron…
— Et moi, il m’a légué le Déluminateur. C’était peut-être pour que je m’en serve !
Il contourna la table à grands pas et serra Harry dans ses bras. On aurait dit que la scène qui s’était déroulée dans le sous-sol du square Grimmaurd n’avait jamais eu lieu.
— Tu veux bien être le parrain ? lui demanda-t-il en relâchant son étreinte. [Remus Lupin]
— M… Moi ? balbutia Harry.
— Oui, toi, bien sûr, Dora est tout à fait d’accord, on ne peut pas trouver mieux.
— Je… oui… ça, alors…
Harry se sentait submergé, abasourdi, ravi.
— Avec quoi tu t’es habillé, d’abord ? demanda-t-elle en montrant la chemise de Rogue. Le corsage de ta mère ? [Pétunia]
Il y eut un crac ! Une branche au-dessus de la tête de Pétunia était tombée. Lily poussa un hurlement. La branche avait heurté l’épaule de sa soeur qui recula d’un pas chancelant et fondit en
larmes.
Un bang ! sonore ramena Harry à la réalité : désorienté, il brandit sa baguette, mais la sorcière [Alecto Carrow] tombait déjà en avant et s’écrasa si violemment sur le sol que les vitres des bibliothèques tintèrent.
— Je n’avais encore jamais stupéfixé personne, sauf dans les cours de l’A.D., dit Luna d’un ton vaguement intéressé. Ça fait beaucoup plus de bruit que je ne le pensais.
— Avada Kedavra !
— Expelliarmus !
La détonation retentit comme un coup de canon et les flammes dorées qui explosèrent entre eux, au
centre précis du cercle qu’ils avaient dessiné de leurs pas, marquèrent le point où les deux sortilèges se frappèrent de plein fouet. Harry vit le jet de lumière verte de Voldemort heurter son propre sort, il vit la
Baguette de Sureau s’envoler très haut, sombre dans le soleil levant, tournoyant sous le plafond enchanté telle la tête de Nagini, virevoltant dans les airs en direction du maître qu’elle ne voulait pas
tuer, celui qui avait fini par prendre pleinement possession d’elle. De sa main libre, Harry, avec l’habileté infaillible de l’attrapeur, saisit la baguette au vol, tandis que Voldemort basculait en arrière,
les bras en croix, les pupilles fendues de ses yeux écarlates se révulsant. Tom Jedusor s’abattit sur le sol dans une fin triviale, le corps faible, ratatiné, les mains blanches et vides, son visage de serpent
dépourvu d’expression, inconscient. Voldemort était mort, tué par son propre maléfice qui avait rebondi sur lui. Harry, les deux baguettes à la main, regarda la dépouille de son ennemi.
— Vous ne comprenez toujours pas, Jedusor ? Posséder la baguette ne suffit pas ! La tenir entre vos mains, vous en servir, ne vous en donne pas réellement la maîtrise. N’avez-vous pas écouté Ollivander ? C’est la baguette qui choisit son sorcier… Or, la Baguette de Sureau s’est reconnu un nouveau maître avant que Dumbledore ne meure, quelqu’un qui n’avait jamais posé la main dessus. Ce nouveau maître a enlevé la baguette à Dumbledore contre la volonté de celui-ci, sans jamais très bien comprendre ce qu’il avait fait, sans comprendre que la baguette magique la plus dangereuse du monde s’était soumise à lui… [...] Le véritable maître de la Baguette de Sureau était Drago Malefoy.
Pendant un instant, une expression de totale stupeur passa sur le visage de Voldemort mais disparut
aussitôt.
— Qu’est-ce que ça change ? dit-il d’une voix douce. Même si tu as raison, Potter, cela ne fait aucune différence, ni pour toi ni pour moi. Tu n’as plus la baguette à la plume de phénix. Notre duel reposera sur la seule habileté… Et quand je t’aurai tué, je m’occuperai de Drago Malefoy…
— Mais il est trop tard pour vous, répliqua Harry. Vous avez laissé passer votre chance. Je suis arrivé le premier. J’ai vaincu Drago, il y a quelques semaines. Je lui ai pris sa baguette.
D’un petit geste sec, Harry montra la baguette d’aubépine et sentit tous les regards se concentrer sur elle.
— Tout revient donc à cela, n’est-ce pas ? murmura Harry. La baguette que vous tenez dans votre
main sait-elle que son dernier maître a subi un sortilège de Désarmement ? Si c’est le cas… je suis le vrai maître de la Baguette de Sureau.
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