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Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé — Ces temps-ci, il faut quatre heures de queue pour récupérer son or, tellement les gobelins ont renforcé leurs mesures de sécurité. Il y a deux jours, Arkie Philpott s’est fait enfoncer une Sonde de Sincérité dans le…
— On a gagné ! hurla Ron qui avait surgi devant lui en brandissant la coupe d’argent sous son nez. On a gagné ! Quatre cent cinquante à cent quarante ! On a gagné !
Harry tourna la tête et vit Ginny courir vers lui. Elle se jeta dans ses bras, le visage résolu, le regard flamboyant. Alors, sans réfléchir, sans l’avoir prévu, sans se soucier des cinquante personnes qui les regardaient, Harry l’embrassa.
Au bout d’un long moment – il n’avait plus de notion du temps, il pouvait s’être passé une demi-heure ou même plusieurs jours sous un soleil radieux –, ils relâchèrent leur étreinte. Un grand silence s’était installé autour d’eux. Puis des sifflets admiratifs retentirent et des gloussements de rire nerveux parcoururent la salle. Harry regarda par-dessus la tête de Ginny. Il vit Dean Thomas, un verre brisé à la main, et Romilda Vane qui paraissait sur le point de jeter quelque chose. Hermione rayonnait mais c’était Ron que Harry cherchait des yeux. Il finit par le trouver, tenant toujours la coupe contre lui, avec l’air d’avoir pris un coup de massue sur le crâne. Pendant une fraction de seconde, ils échangèrent un regard puis Ron eut un bref mouvement de tête qui, d’après ce que Harry put comprendre, signifiait : « Bah… s’il le faut vraiment…»
Harry sentit la créature pousser un rugissement de triomphe dans sa poitrine. Il sourit à Ginny et, sans dire un mot, montra d’un geste le trou du portrait. Une longue promenade dans le parc semblait tout indiquée. Ils pourraient alors parler du match – s’ils en avaient le temps.
— Je t’adore, Hermione ! s’exclama Ron.
Il s’enfonça dans son fauteuil en se frottant les yeux d’un air las.
Hermione rosit légèrement et répondit :
— Ne répète pas ça quand Lavande est dans les parages.
— Non, dit Ron, le visage dans les mains. Ou plutôt si… Comme ça, elle me laissera tomber…
— Pourquoi tu ne la laisses pas tomber toi-même si tu en as assez ? interrogea Harry.
— Tu n’as jamais laissé tomber personne, toi ? remarqua Ron. Avec Cho, vous avez simplement…
— … cessé de nous voir, oui, acheva Harry.
— J’aimerais bien que ça se passe de la même façon entre Lavande et moi, marmonna Ron d’un air lugubre. Mais plus j’essaye de lui faire comprendre que je voudrais en finir, plus elle s’accroche. J’ai l’impression de sortir avec le calmar géant.
— Dumbledore affirme qu’on pardonne plus facilement aux autres d’avoir eu tort que d’avoir eu raison, déclara Hermione. Je l’ai entendu dire ça à ta mère, Ron.
— Tout à fait le genre de trucs dingues que peut raconter Dumbledore, commenta Ron.
Elle se retourna pour regarder une grande horloge posée de travers sur une pile de draps dans le panier de linge sale, au bout de la table. Harry la reconnut aussitôt : elle avait neuf aiguilles qui portaient chacune le nom d’un des membres de la famille ; en général, elle était accrochée au mur du salon mais à en juger par la place qu’elle occupait à présent, Mrs Weasley avait dû prendre l’habitude de l’emporter avec elle partout dans la maison. En cet instant, chacune de ses neuf aiguilles pointait sur « En danger de mort ».
— Le professeur Slughorn est un de mes vieux collègues qui a accepté de reprendre son ancien poste de maître des potions.
— Des potions ?
— Des potions ?
Le mot se répéta en écho dans toute la salle, les élèves se demandant s’ils avaient bien entendu.
— Des potions ? s’exclamèrent Ron et Hermione en tournant vers Harry un regard ébahi. Mais tu avais dit…
— Le professeur Rogue, quant à lui, poursuivit Dumbledore en élevant la voix pour couvrir la rumeur, se chargera des cours de défense contre les forces du Mal.
— Non ! s’écria Harry si fort que de nombreuses têtes se tournèrent vers lui.
— Tu as bien joué parce que tu croyais que tu avais de la chance. Mais en réalité, tu as tout fait toi-même.
Il remit la potion dans sa poche.
— Il n’y avait rien dans mon jus de citrouille ? dit Ron, stupéfait. Mais le beau temps… Et Vaisey qui n’a pas pu jouer… Alors, vraiment, je n’ai pas bu la potion de chance ?
Harry confirma d’un signe de tête. Ron, bouche bée, le contempla un instant puis il se tourna vers Hermione et imita sa voix :
— Tu as ajouté du Felix Felicis dans le jus de citrouille de Ron, ce matin, c’est pour ça qu’il a arrêté tous les tirs ! Tu vois, Hermione, je peux défendre mes buts sans aucune aide !
— Je n’ai jamais prétendu que tu ne le pouvais pas. Toi aussi, tu croyais avoir bu la potion !
Mais Ron était déjà passé devant elle et sortait des vestiaires son balai sur l’épaule.
— Heu…, dit Harry dans un silence soudain.
Il ne s’était pas attendu à ce que son plan ait cet effet-là.
— On s’est vus dans le train, avec ce bon vieux Sluggy, dit-il d’un ton assuré, en se détachant des autres pour serrer la main de Harry. Cormac McLaggen, gardien.
— Tu n’as pas passé d’essais, l’année dernière ? demanda Harry, qui mesura du regard la carrure de McLaggen en pensant qu’il pourrait bloquer les trois buts sans même avoir besoin de bouger.
— J’étais à l’infirmerie le jour de la sélection, répondit McLaggen d’un ton un peu vantard. J’avais parié que j’arriverais à manger une livre d’oeufs de Doxys.
— Ah… dit Harry. Bon… si tu veux bien attendre ici…
— J’ai pensé que vous pourriez commencer, poursuivit Rogue avec un sourire malveillant, par les boîtes portant les numéros 1012 à 1056. Vous trouverez là des noms qui vous sont familiers, ce qui devrait ajouter de l’intérêt à votre tâche. Tenez, regardez…
D’un geste majestueux, il sortit une fiche d’une des boîtes posées au sommet de la pile et lut :
— « James Potter et Sirius Black. Surpris à faire usage d’un maléfice illégal sur la personne de Bertram Aubrey. La tête d’Aubrey a doublé de volume. Double retenue. »
Rogue ricana.
— Il doit être singulièrement réconfortant de penser que, bien qu’ils ne soient plus là, une trace de leurs exploits les plus remarquables aura été conservée.
— Ensuite, il faut que je retrouve les autres Horcruxes, répondit Harry, les yeux fixés sur la tombe blanche de Dumbledore qui se reflétait dans l’eau, de l’autre côté du lac. C’était ce qu’il voulait que je fasse, c’est pour cela qu’il m’a tout révélé. Si Dumbledore avait raison – ce qui est le cas, j’en suis sûr –, il y en a encore quatre. Je dois les retrouver et les détruire, après je partirai en quête du septième morceau de l’âme de Voldemort, la partie qui est toujours dans son corps. Et je serai celui qui le tuera. Si en chemin je rencontre Severus Rogue, ajouta-t-il, tant mieux pour moi, tant pis pour lui.
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