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Harry Potter à l'École des Sorciers Les cours les plus ennuyeux étaient ceux d'histoire de la magie qui était enseignée par le seul professeur fantôme du collège. Alors qu'il était déjà très vieux, le professeur Binns s'était endormi devant la cheminée et quand il s'était levé le lendemain matin pour aller faire sa classe, il avait laissé son corps derrière lui. Binns parlait sans cesse d'une voix monocorde tandis que les élèves griffonnaient des noms de sorciers célèbres en confondant Emerie le Hargneux et Ulric le Follingue.
Harry regarda à nouveau ce qui se passait devant lui lorsque le professeur McGonagall installa un tabouret à quatre pieds devant les nouveaux élèves. Sur le tabouret, elle posa un chapeau pointu de sorcier. Le chapeau était râpé, sale, rapiécé. La tante Pétunia n'en aurait jamais voulu chez elle.
Peut-être allait-on leur demander d'en faire sortir un lapin ? pensa Harry.
— Il m'a mordu ! s'écria-t-il en leur montrant sa main enveloppée d'un mouchoir ensanglanté. Je vais être incapable de tenir une plume pendant au moins une semaine. Ce dragon est la créature la plus effroyable que j'aie jamais rencontrée, mais Hagrid en parle comme si c'était un gentil petit lapin. Quand il m'a mordu, il a dit que c'était ma faute, que je lui avais fait peur. Et quand je suis parti, il lui chantait une berceuse.
— Je vais t'expliquer. Pour l'homme le plus heureux de la Terre, le Miroir du Riséd ne serait qu'un miroir ordinaire, il n'y verrait que son reflet. Est-ce que cela t'aide à comprendre ? [Dumbledore]
Harry réfléchit, puis il dit lentement:
— Il nous montre ce que nous voulons voir...
— Oui et non, répondit Dumbledore, il ne nous montre rien d'autre que le désir le plus profond, le plus cher, que nous ayons au fond de notre coeur. Toi qui n'as jamais connu ta
famille, tu l'as vue soudain devant toi. Ronald Weasley, qui a toujours vécu dans l'ombre de ses frères, s'est vu enfin tout seul, couvert de gloire et d'honneurs. Mais ce miroir ne peut nous apporter ni la connaissance, ni la vérité. Des hommes ont dépéri ou sont devenus fous en contemplant ce qu'ils y voyaient, car ils ne savaient pas si ce que le miroir leur montrait était réel, ou même possible.
— Enfin, je dois vous avertir que cette année, l'accès au couloir du deuxième étage de l'aile droite est formellement interdit, à moins que vous teniez absolument à mourir dans d'atroces souffrances.
Harry éclata de rire, mais il ne fut guère imité.
— Il n'est pas sérieux ? murmura-t-il à Percy.
— Je crois que si, répondit Percy en fronçant les sourcils. C'est bizarre, d'habitude, il nous explique pourquoi on n'a pas le droit d'aller dans certains endroits. La forêt, par exemple, est remplie de bêtes féroces, tout le monde le sait. Il aurait au moins pu nous le dire à nous, les préfets.
— Là où tu vas, on met la tête des nouveaux dans le trou des toilettes, dit-il à Harry. Si tu veux t'entraîner, monte avec moi dans la salle de bains.
— Non, merci, répondit Harry, ces pauvres toilettes n'ont jamais vu quelque chose d'aussi atroce que ta tête, ça les rendrait malades.
Et il prit aussitôt la fuite avant que Dudley ait compris ce qu'il avait dit.
Ron sortit sa propre baguette magique, sans très bien savoir ce qu'il allait en faire. A tout hasard, il prononça la formule qu'ils avaient apprise au cours du professeur Flitwick :
— Wingardium Leviosa !
Aussitôt, la massue s'arracha toute seule de la main du troll, s'éleva très haut dans les airs, se retourna lentement et s'abattit avec un craquement sinistre sur la tête de son propriétaire. La créature vacilla, puis tomba en avant, face contre terre, avec un bruit sourd qui fit trembler toute la pièce.
— Le voilà, M'man, regarde, il est là ! dit une petite voix, alors qu'ils franchissaient le
portillon.
C'était Ginny Weasley, la jeune sœur de Ron, mais ce n'était pas Ron qu'elle montrait du doigt.
— Harry Potter ! s'écria-t-elle. Regarde, M'man ! Je le vois !
— Tais-toi un peu Ginny, et ne montre pas du doigt, c'est malpoli.
—Tu étais en train de faire de la magie ? demanda-t-elle. On va voir si ça va marcher.
Elle s'assit sur la banquette. Ron sembla pris au dépourvu. Il s'éclaircit la gorge.
— Bon, dit-il, allons y:
Soleil, jonquille et canari,
Que ce gros gras rat gris
En jaune soit colorié
De la tête jusqu'aux pieds.
Il agita sa baguette, mais rien ne se produisit. Croûtard était toujours aussi gris et n'avait même pas ouvert un oeil.
— C'est ça que tu appelles jeter un sort ? dit la fille. Pas très brillant, comme résultat. Moi, j'ai essayé de jeter des sorts pour m'entraîner et à chaque fois, ça a marché. Personne n'est sorcier dans ma famille, j'ai eu la surprise de ma vie en recevant ma lettre, mais j'étais tellement contente ! On m'a dit que c'était la meilleure école de sorcellerie. J'ai déjà appris par coeur tous les livres qui sont au programme, j'espère que ce sera suffisant pour débuter. Ah, au fait, je m'appelle Hermione Granger, et vous ?
Elle avait dit tout cela très rapidement, sans reprendre souffle. Harry jeta un coup oeil à Ron et fut soulagé. Son expression stupéfaite montrait que lui non plus n'avait pas appris par coeur tous les livres du programme.
En contemplant son fils ainsi accoutré, l'oncle Vernon déclara que c'était le plus beau jour de sa vie et la tante Pétunia éclata en sanglots en disant qu'elle n'arrivait pas à croire que ce garçon si grand, si élégant était son petit Dudlinouchet adoré. Harry préféra ne rien dire. Il avait l'impression de s'être déjà fêlé deux côtes à force de réprimer son fou rire.
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