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Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé — À mesure qu’il poursuivait ses études, il a réuni autour de lui un groupe d’amis dévoués. J’emploie ce mot faute de mieux même si, comme je l’ai déjà souligné, Jedusor ne ressentait certainement aucune affection pour eux. Ce groupe exerçait dans le château une sorte de fascination ténébreuse. C’était un rassemblement hétéroclite où se mêlaient des faibles en quête de protection, des ambitieux à la recherche d’une gloire à partager et des voyous gravitant autour d’un chef qui pouvait leur enseigner des formes plus raffinées de cruauté. En d’autres termes, ils étaient les précurseurs des Mangemorts, ce que certains d’entre eux sont effectivement devenus après avoir quitté Poudlard.
— … j’imagine que vous êtes de complets novices en matière de sortilèges informulés. Quel est l’avantage d’un sortilège informulé ?
La main d’Hermione jaillit aussitôt. Rogue prit son temps, regardant tous les autres pour être sûr qu’il n’avait pas le choix. D’un ton sec, il dit alors :
— Très bien… Miss Granger ?
— Votre adversaire ne sait pas quel genre de magie vous allez utiliser, répondit Hermione, ce qui vous donne une fraction de seconde d’avance sur lui.
— Une réponse copiée presque mot pour mot dans Le Livre des sorts et enchantements, niveau 6, remarqua Rogue d’un air dédaigneux (dans un coin de la classe, Malefoy ricana), mais correcte sur le fond.
— C’est merveilleux, quand on avale ça, dit Ron, avec un sourire ému. On a l’impression qu’on ne peut rien rater.
— Qu’est-ce que tu racontes ? s’esclaffa Hermione. Tu n’en as jamais pris !
— Non, mais j’ai cru en prendre, répondit Ron, sur un ton d’évidence. C’est exactement la même chose…
— … parlons franchement. Pourquoi es-tu venu ce soir, entouré de tes acolytes, pour demander un poste dont nous savons pertinemment tous les deux que tu ne veux pas ?
Voldemort eut une expression de surprise glacée.
— Un poste dont je ne veux pas ? Au contraire, Dumbledore, je souhaite ardemment l’obtenir.
— Oh, tu veux revenir à Poudlard, ça oui, mais tu n’as pas plus envie d’enseigner aujourd’hui que lorsque tu avais dix-huit ans. Que cherches-tu, Tom ? Pourquoi ne pas formuler ta requête clairement pour une fois ?
— Si tu sortais de temps en temps et que toi aussi tu aies quelqu’un à embrasser, ça te gênerait moins de voir que tous les autres le font !
Ron avait à son tour sorti sa baguette. Harry se précipita entre eux.
— Tu ne sais pas de quoi tu parles ! gronda Ron.
Il essayait de viser Ginny en contournant Harry qui s’était placé devant elle, bras écartés.
— Moi, je ne fais pas ça en public, voilà tout !
Ginny hurla d’un rire moqueur, s’efforçant d’écarter Harry de son chemin.
— Tu as embrassé Coquecigrue, c’est ça ? Ou peut-être que tu as une photo de la tante Muriel cachée sous ton oreiller ?
— Le mauvais goût de Slughorn me fait pitié. Peut-être qu’il devient un peu gâteux. Dommage, mon père, qui était un de ses élèves préférés, a toujours dit qu’il était un bon sorcier en son temps. Slughorn ne doit pas savoir que je suis dans le train, sinon…
— À ta place, je ne compterais pas sur une invitation, dit Zabini. Quand je suis arrivé, il m’a demandé des nouvelles du père de Nott. Ils étaient amis, apparemment, mais quand il a appris qu’il avait été arrêté au ministère, il ne semblait pas très content et Nott n’a pas été invité. Je ne crois pas que Slughorn s’intéresse aux Mangemorts.
Malefoy paraissait en colère mais il se força à rire, d’un rire singulièrement dépourvu d’humour.
— Personne ne se soucie de ce qui l’intéresse ou pas. Qui est-il, quand on y réfléchit ? Un imbécile de prof, rien de plus.
— Mon cher garçon ! murmura-t-elle, la voix bien timbrée. Les rumeurs ! Les histoires ! L’Élu ! Bien sûr, je savais tout cela depuis très longtemps… Les présages n’étaient jamais bons, Harry… Mais pourquoi n’êtes-vous pas retourné aux cours de divination ? Pour vous, plus que pour tout autre, c’est une matière de la plus haute importance !
— Ah, Sibylle, nous pensons tous que nos matières sont les plus importantes ! fit remarquer une voix tonitruante. [Slughorn]
— Je ne comprends pas très bien ce que vous voulez, répondit Harry avec lenteur. « Soutenir le ministère »… qu’est-ce que ça signifie ?
— Oh, rien de très contraignant, je peux vous l’assurer. Si par exemple, on vous voyait entrer au ministère ou en sortir de temps en temps, ce serait suffisant pour faire bonne impression. Et bien sûr, quand vous seriez là-bas, vous auriez toutes possibilités de vous entretenir avec Gawain Robards, mon successeur comme directeur du Bureau des Aurors. Dolores Ombrage m’a dit que vous nourrissiez l’ambition de devenir Auror. Voilà quelque chose qu’on pourrait très facilement arranger…
Harry sentit la colère bouillonner au creux de son estomac. Ainsi donc, Dolores Ombrage était toujours au ministère ?
— Dans ce cas, avait repris le Premier Ministre d’une voix chevrotante, pourquoi un ancien Premier Ministre ne m’a-t-il pas averti…
Fudge avait franchement éclaté de rire.
— Mon cher Premier ministre, allez-vous, vous-même, raconter cela à quelqu’un ?
— Vous vous en fichez que je vive ou que je meure mais vous aimeriez bien que je vous aide à convaincre tout le monde que vous êtes en train de gagner la guerre contre Voldemort. Je n’ai pas oublié, monsieur le ministre…
Il leva son poing droit. Là, sur le dos de sa main glacée, on voyait briller les cicatrices blanchâtres laissées par les mots que Dolores Ombrage l’avait obligé à graver dans sa propre chair : « Je ne dois pas dire de mensonges. »
— Je ne me souviens pas que vous vous soyez précipité pour prendre ma défense quand j’essayais d’avertir les autres que Voldemort était de retour. Le ministère n’était pas si soucieux de m’avoir pour ami, l’année dernière.
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