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Neville Londubat — C’est Londubat, n’est-ce pas ? dit Lucius Malefoy d’un ton narquois. Ta grand-mère a l’habitude de perdre des membres de sa famille pour les besoins de notre cause… Ta mort ne représentera pas un grand choc pour elle.
Mais Ron regardait à présent Hermione comme s'il la voyait soudain sous un tout autre angle.
— Hermione, dit-il, Neville a raison, après tout : tu es une fille...
— Quel sens de l'observation ! lança Hermione d'un ton acide.
— Alors, tu n'as qu'à venir avec un de nous deux !
— Sera-t-il jamais possible de faire entrer quelque chose sous votre crâne épais, Londubat ?
À ce moment-là, ils ont dû estimer qu’il n’y avait plus qu’un seul moyen de m’arrêter et ils s’en sont pris à ma grand-mère.
— Quoi ? s’exclamèrent Harry, Ron et Hermione d’une même voix.
— Oui, dit Neville, qui haletait un peu à cause de la pente raide que suivait le passage. On comprend leur raisonnement. Ils avaient obtenu de très bons résultats en kidnappant des élèves pour
obliger leur famille à rentrer dans le rang, il fallait s’attendre à ce qu’ils appliquent la même méthode dans l’autre sens. Seulement voilà – il se tourna pour leur faire face et Harry fut étonné de le voir sourire –, ils ne savaient pas à quoi ils s’exposaient avec ma grand-mère. Une petite vieille qui vivait
seule, ils ont sans doute pensé qu’il était inutile d’envoyer quelqu’un de très qualifié. Le résultat, s’esclaffa Neville, c’est que Dawlish est toujours à Ste Mangouste et que ma grand-mère est en fuite.
Elle m’a envoyé une lettre – il tapota la poche de poitrine de sa robe – pour me dire qu’elle était fière de moi, que j’étais le digne fils de mes parents et que je devais continuer comme ça.
— Cool, ta grand-mère, dit Ron.
— Oui, approuva Neville d’un air joyeux.
— J’ai rencontré Abelforth. Il nous a donné des provisions parce que c’est la seule chose que la salle ne puisse pas fournir, je ne sais
pas pourquoi. [Neville]
— La nourriture est l’une des cinq exceptions à la loi de Gamp sur la métamorphose élémentaire, expliqua Ron, à la surprise générale.
— Devine ce que j’ai eu pour mon anniversaire ? dit Neville.
— Un nouveau Rapeltout ? répondit Harry en se souvenant de l’objet en forme de bille que sa grand-mère lui avait envoyé dans l’espoir de remédier à ses trous de mémoire vertigineux.
— Non, dit Neville, remarque que ça me serait bien utile, il y a longtemps que j’ai perdu l’autre… Non, regarde…
— Les autres profs ont pour consigne de nous envoyer chez les Carrow en cas de mauvaise conduite. Mais ils ne le font pas, s’ils peuvent l’éviter. On voit bien qu’ils les détestent autant que nous. Amycus, le frère, nous enseigne ce qu’on appelait la défense contre les forces du Mal, sauf que maintenant, ils ont rebaptisé ça l’art de la magie noire. On est censés s’entraîner à jeter le sortilège Doloris en prenant comme cobayes les élèves qui sont en retenue…
— Quoi ?
Les voix de Harry, Ron et Hermione résonnèrent à l’unisson dans tout le tunnel.
— Oui, dit Neville. C’est ce qui m’a valu ceci – il montra une entaille particulièrement profonde sur sa joue –, j’avais refusé de le faire. Mais il y a des gens qui s’y habituent très bien. Crabbe et Goyle, par exemple, aiment beaucoup ça. J’imagine que c’est la première fois qu’ils sont les meilleurs en quelque chose. Alecto, la soeur d’Amycus, est chargée de l’étude des Moldus, une matière obligatoire pour tout le monde. On est tous obligés de l’entendre expliquer que les Moldus sont des animaux, sales et stupides, qu’ils ont forcé les sorciers à vivre dans la clandestinité en les persécutant et que l’ordre naturel est en passe d’être rétabli. J’ai eu ça – il montra une autre plaie sur son visage – pour lui avoir demandé quel pourcentage de sang moldu ils avaient dans les veines, son frère et elle.
— Voyons, Neville, dit Ron, quand on veut faire de l’ironie, il faut choisir le bon endroit et le bon moment.
— Tu ne l’as jamais entendue. Toi non plus, tu ne l’aurais pas supporté. D’ailleurs, ça aide quand des élèves leur tiennent tête, ça donne de l’espoir à tout le monde. Je l’avais déjà remarqué à l’époque où c’était toi qui le faisais, Harry.
— On dirait que tu leur as servi à aiguiser des couteaux, remarqua Ron avec une légère grimace lorsqu’ils passèrent sous une lampe qui mit davantage en relief les blessures de Neville.
Celui-ci haussa les épaules.
— Ce n’est pas grave. Ils ne veulent pas trop verser de sang pur, et même s’ils nous torturent un peu quand on est insolents, ils ne nous tuent pas.
Harry ne savait pas ce qui était le pire, ce que Neville racontait ou le ton de banalité sur lequel il le
racontait.
D’un mouvement rapide, fluide, Neville s’était libéré du maléfice du Saucisson qui l’avait paralysé. Le Choixpeau enflammé tomba de sa tête et il tira de ses profondeurs un objet argenté, avec une poignée incrustée de rubis étincelants…
La lame aux éclats d’argent fendit l’air, mais son sifflement fut inaudible dans le vacarme que produisaient les hurlements des nouveaux venus, le fracas des géants qui s’affrontaient, le martèlement de sabots des centaures, et pourtant il sembla que tous les regards se tournaient vers elle. D’un coup unique, Neville trancha la tête du grand serpent. Elle tournoya haut dans les airs, luisant dans la lumière que déversait le hall d’entrée. La bouche de Voldemort s’ouvrit dans un cri de fureur que personne ne put entendre et le corps du serpent s’abattit lourdement à ses pieds…
— Bonjour, Harry, je m’appelle Romilda, Romilda Vane, dit-elle d’une voix forte et assurée. Tu ne veux pas venir avec nous dans notre compartiment ? Tu n’es pas obligé de rester avec eux, ajouta-telle en aparté.
Elle montra le derrière de Neville qui dépassait de sous la banquette, tandis qu’il cherchait Trevor à tâtons, et Luna qui portait à présent ses Lorgnospectres gratuites en ayant l’air d’un hibou bariolé et un peu fou.
— Ce sont des amis à moi, répliqua Harry d’un ton glacial.
— Ah bon ? s’étonna la fille. D’accord.
Elle battit en retraite et referma derrière elle la porte du compartiment.
— Les gens pensent que tu devrais avoir des amis plus cool que nous, dit Luna, manifestant à nouveau une sincérité embarrassante.
— Vous êtes très cool tous les deux, trancha sèchement Harry. Aucune d’elles ne se trouvait au ministère le jour où vous vous êtes battus à côté de moi.
— C’est très gentil de dire ça, répondit Luna, le visage rayonnant.
— J’aimais beaucoup l’A.D. ! J’ai appris des quantités de choses avec toi ! [Neville]
— Moi aussi, j’étais contente d’aller aux réunions, dit Luna d’un ton serein. J’avais l’impression d’avoir des amis.
C’était l’une de ces remarques gênantes que Luna lançait souvent et qui provoquait chez Harry un mélange déchirant de pitié et d’embarras.