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Pétunia Dursley —Vous n'allez pas me dire, rugit Hagrid, que ce garçon, ce garçon ne sait rien sur... sur RIEN ?
Harry pensa qu'il exagérait. Après tout, il était allé à l'école et il avait toujours eu de bonnes notes.
—Je sais quand même certaines choses, dit-il. J'ai fait des mathématiques et tout ça...
— On pourrait peut-être téléphoner à Marge, suggéra l'oncle Vernon.
— Ne dis pas de bêtises, Vernon, tu sais bien qu'elle déteste cet enfant. [Pétunia]
Les Dursley parlaient souvent de Harry de cette façon, en faisant comme s'il n'était pas là—ou plutôt comme s'il était un être dégoûtant, une sorte de limace incapable de comprendre ce qu'ils disaient.
Seules les photos exhibées sur le manteau de la cheminée donnaient une idée du temps qui s'était écoulé depuis cette date. Dix ans plus tôt, on distinguait sur les nombreux clichés exposés quelque chose qui ressemblait à
un gros ballon rose coiffé de bonnets à pompons de différentes couleurs. Mais Dudley Dursley n'était plus un bébé et à présent, les photos montraient un gros garçon blond sur son premier vélo, sur un manège de fête foraine, devant un ordinateur en compagnie de son père ou serré dans les bras de sa mère qui le couvrait de baisers. Rien dans la pièce ne laissait deviner qu'un autre petit garçon habitait la même maison.
Harry évita la canne et alla chercher le courrier. Il y avait trois lettres: une carte postale de Marge, la soeur de l'oncle Vernon, qui était en vacances à l'île de Wight, une enveloppe de papier kraft qui devait être une facture et... une lettre pour Harry !
Harry la contempla bouche bée. Son coeur faisait de grands bonds dans sa poitrine, comme une balle en caoutchouc. De toute sa vie, personne, jamais, ne lui avait écrit. D'ailleurs, qui aurait pu le faire ? Il n'avait pas d'amis, pas de parents autres que son oncle et sa tante, il n'était même pas inscrit à la bibliothèque, ce qui lui évitait de recevoir des mots désagréables exigeant le retour de livres empruntés.
Et pourtant, il avait entre les mains une lettre dont l'adresse ne pouvait prêter à confusion:
Mr H. Potter
Dans le placard sous l'escalier
4, Privet Drive
Little Whinging
Surrey
— Maintenant, nous devrions préparer quelques compliments à leur servir au cours du dîner. Une idée, Pétunia ?
— Vernon m’a dit que vous étiez un joueur de golf exceptionnel, Mr Mason… Où donc avez-vous trouvé cette robe si merveilleusement élégante, Mrs Mason ?
— Parfait… Dudley ?
— Je pourrais dire : « On avait une rédaction à faire à l’école sur notre héros préféré, Mr Mason, et c’est vous que j’ai choisi… »
LA TANTE PÉTUNIA
Oh, non ! Non ! Qu’est-ce que tu as fait, encore ? Tu recommences à mouiller ton lit ?
Elle rabat les couvertures.
C’est totalement inacceptable.
HARRY JEUNE
Je… je suis désolé. Je crois que j’ai fait un cauchemar.
LA TANTE PÉTUNIA
Tu es dégoûtant. Il n’y a que les animaux qui ne peuvent pas se retenir. Les animaux et les petits garçons dégoûtants.
Harry regarda à nouveau ce qui se passait devant lui lorsque le professeur McGonagall installa un tabouret à quatre pieds devant les nouveaux élèves. Sur le tabouret, elle posa un chapeau pointu de sorcier. Le chapeau était râpé, sale, rapiécé. La tante Pétunia n'en aurait jamais voulu chez elle.
Peut-être allait-on leur demander d'en faire sortir un lapin ? pensa Harry.
En contemplant son fils ainsi accoutré, l'oncle Vernon déclara que c'était le plus beau jour de sa vie et la tante Pétunia éclata en sanglots en disant qu'elle n'arrivait pas à croire que ce garçon si grand, si élégant était son petit Dudlinouchet adoré. Harry préféra ne rien dire. Il avait l'impression de s'être déjà fêlé deux côtes à force de réprimer son fou rire.