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Harry Potter à l'École des SorciersChapitre 2 - Une vitre disparaît Dudley ressemblait beaucoup à l'oncle Vernon. Il avait une grosse figure rose, un cou presque inexistant, de petits yeux bleus humides et d'épais cheveux blonds qui s'étalaient au sommet de sa tête épaisse et grasse. La tante Pétunia disait souvent que Dudley avait l'air d'un chérubin — et Harry disait souvent qu'il avait l'air d'un cochon avec une perruque.
Tandis qu'il conduisait la voiture, l'oncle Vernon se plaignait à la tante Pétunia. Il aimait bien se plaindre de choses et d'autres. Les gens qui travaillaient avec lui, Harry, la municipalité, Harry, son banquier et Harry constituaient quelques-uns de ses sujets préférés.
Les Dursley achetèrent à Dudley et à Piers de grosses glaces au chocolat. Mais, avant qu'ils aient eu le temps de repartir, la jeune femme souriante qui vendait les glaces avait demandé à Harry ce qu'il voulait et ils avaient fini par lui acheter une sucette à bon marché. Elle n'était d'ailleurs pas si mauvaise que ça, pensa Harry tandis qu'il la léchait devant la cage d'un gorille occupé à se gratter la tête. L'animal ressemblait étrangement à Dudley, sauf qu'il n'était pas blond.
— Trente-six, dit-il en levant les yeux vers ses parents. Ça fait deux de moins que l'année dernière.
— Mon petit chéri, tu n'as pas compté le cadeau de la tante Marge, regarde, il est là, sous ce gros paquet que Papa et Maman t'ont offert.
— D'accord, ça fait trente-sept, dit Dudley qui commençait à devenir tout rouge.
Harry, qui sentait venir une de ces grosses colères dont Dudley avait le secret, s'empressa d'engloutir ses oeufs au bacon avant que l'idée vienne à son cousin de renverser la table. De toute évidence, la tante Pétunia avait également senti le danger.
— Et nous allons encore t'acheter deux autres cadeaux, dit-elle précipitamment, quand nous sortirons tout à l'heure. Qu'est-ce que tu en dis, mon petit agneau ? Deux autres cadeaux. Ça te va ?
Dudley réfléchit un bon moment. Apparemment, c'était un exercice difficile. Enfin, il dit lentement:
— Donc, j'en aurai trente... trente...
— Trente-neuf, mon canard adoré, dit la tante Pétunia.
— Bon, dans ce cas, ça va.
Seules les photos exhibées sur le manteau de la cheminée donnaient une idée du temps qui s'était écoulé depuis cette date. Dix ans plus tôt, on distinguait sur les nombreux clichés exposés quelque chose qui ressemblait à
un gros ballon rose coiffé de bonnets à pompons de différentes couleurs. Mais Dudley Dursley n'était plus un bébé et à présent, les photos montraient un gros garçon blond sur son premier vélo, sur un manège de fête foraine, devant un ordinateur en compagnie de son père ou serré dans les bras de sa mère qui le couvrait de baisers. Rien dans la pièce ne laissait deviner qu'un autre petit garçon habitait la même maison.
— On pourrait peut-être téléphoner à Marge, suggéra l'oncle Vernon.
— Ne dis pas de bêtises, Vernon, tu sais bien qu'elle déteste cet enfant. [Pétunia]
Les Dursley parlaient souvent de Harry de cette façon, en faisant comme s'il n'était pas là—ou plutôt comme s'il était un être dégoûtant, une sorte de limace incapable de comprendre ce qu'ils disaient.