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Harry Potter et les Reliques de la Mort — Oh, mais la troisième relique est une véritable cape d’invisibilité, Miss Granger. Je veux dire par là qu’il ne s’agit pas d’une cape de voyage imprégnée d’un sortilège de Désillusion, ou porteuse d’un
maléfice d’Aveuglement, ou encore tissée en poils de Demiguise… Ce genre de cape peut en effet dissimuler quelqu’un au début mais ses vertus s’estompent avec le temps et elle finit par devenir opaque. Je vous parle d’une cape qui rend réellement et totalement invisible et dont les effets durent
éternellement, offrant à son détenteur une cachette permanente, impénétrable, quels que soient les sorts qu’on lui jette. Combien de capes de cette nature avez-vous déjà vues, Miss Granger ?
Hermione ouvrit la bouche pour répondre, puis la referma, plus décontenancée que jamais. Harry et
Ron se regardèrent et Harry sut qu’ils pensaient tous la même chose. Le hasard voulait qu’il y eût en cet instant dans la pièce une cape répondant exactement à la description donnée par Xenophilius.
— Vous n’avez aucune chance, déclara le gobelin d’un ton catégorique. Pas la moindre. « Si tu veux t’emparer, en ce lieu souterrain, d’un trésor convoité qui jamais ne fut tien…»
— « Voleur, tu trouveras, en guise de richesse, le juste châtiment de ta folle hardiesse », acheva Harry. Oui, je sais, je m’en souviens. Mais je ne veux pas essayer de m’emparer d’un trésor, je ne veux
pas prendre quelque chose pour mon bénéfice personnel. Pouvez-vous croire cela ?
Le gobelin lui jeta un regard en biais et la cicatrice en forme d’éclair brûla le front de Harry mais il n’y prêta pas attention, refusant la douleur et ce à quoi elle l’invitait.
— S’il existait un sorcier dont je puisse penser qu’il ne cherche pas un bénéfice personnel, dit enfin Gripsec, ce serait vous, Harry Potter. Les gobelins et les elfes ne sont guère accoutumés à la solidarité ou au respect que vous avez manifestés cette nuit. Pas de la part des porteurs de baguettes.
— Plus on retarde l’opération, plus le médaillon s’éloigne de nous. Il y a déjà de grands risques qu’Ombrage l’ait jeté. Il est impossible de l’ouvrir.
— À moins, dit Ron, qu’elle y soit parvenue et qu’elle soit maintenant possédée.
— Dans son cas, ça ne changerait rien, elle a toujours été maléfique, fit observer Harry avec un haussement d’épaules.
Dès qu’il eut franchi l’endroit où patrouillait le Patronus en forme de chat, il sentit un changement de température : l’atmosphère devenait tiède, agréable, dans cette partie de la salle. Le Patronus, il en était sûr, était celui d’Ombrage et s’il brillait d’un tel éclat, c’était qu’elle se sentait heureuse ici, dans son élément, appliquant des lois tordues
qu’elle avait elle-même contribué à rédiger.
— Vraiment ? Gryffondor était originaire de Godric’s Hollow ?
— Harry, t’est-il jamais arrivé d’ouvrir Histoire de la magie ?
— Heu…, dit-il.
Il eut l’impression qu’il souriait pour la première fois depuis des mois : les muscles de son visage lui
paraissaient étrangement raides.
— J’ai dû y jeter un coup d’oeil quand je l’ai acheté… Ce jour-là, c’est tout…
— Dobby, non, ne meurs pas, ne meurs pas…
Les yeux de l’elfe se posèrent sur lui et ses lèvres tremblèrent sous l’effort qu’il dut faire pour
prononcer ses derniers mots :
— Harry… Potter…
Alors, avec un petit frémissement, l’elfe s’immobilisa, et ses yeux ne furent plus que deux grandes
sphères vitreuses dans lesquelles scintillait la lueur des étoiles qu’ils ne pouvaient plus voir.
L’énormité de sa décision de renoncer à prendre Voldemort de vitesse pour s’emparer de la baguette avant lui continuait d’effrayer Harry. Il ne se souvenait pas d’avoir jamais choisi dans sa vie de ne pas agir.
— Comment se fait-il que vous ne soyez pas avec Voldemort, tous les trois ? s’étonna Harry.
— On aura notre récompense, dit Crabbe.
Il avait une voix étonnamment douce pour quelqu’un d’aussi énorme. Harry ne l’avait guère entendu
parler jusqu’à présent. Crabbe souriait comme un enfant à qui on a promis un gros paquet de bonbons.
— Nous sommes restés en arrière, Potter. Nous avons décidé de ne pas y aller. On voulait te livrer à
lui.
— Bon plan, répondit Harry sur un ton de feinte admiration.
Nouveau silence. Harry ne demanda pas si Dumbledore avait jamais découvert qui avait foudroyé Ariana. Il ne voulait pas le savoir, il voulait encore moins obliger Dumbledore à le lui dire. Au moins savait-il maintenant ce que Dumbledore voyait quand il regardait le Miroir du Riséd et pourquoi il avait si bien compris la fascination que ce miroir exerçait sur Harry.
Lentement, à mesure qu’il murmurait ses instructions, de profondes entailles apparurent à la surface de la pierre. Il savait qu’Hermione aurait pu le faire avec plus de netteté, et sans doute plus vite, mais il voulait marquer lui-même l’endroit, tout comme il avait creusé lui-même la tombe. Lorsque Harry se releva, on pouvait lire sur la pierre :
CI-GÎT DOBBY, ELFE LIBRE
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