Votre recherche :Tome :
Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé — Promets-moi d’être bien prudent… Ne t’attire pas d’ennuis…
— Je suis toujours prudent, Mrs Weasley, assura Harry. Vous me connaissez, j’aime bien mener une vie paisible.
— Comment avez-vous réussi à sortir du château ?
— Je crois que Rusard a oublié de verrouiller la porte, répondit Harry d’un ton enjoué.
Il fut ravi de voir Slughorn se renfrogner.
— Je vais le signaler. Si vous voulez mon avis, ce personnage s’occupe beaucoup plus de ce que les élèves jettent par terre que de leur sécurité.
— Mais je crois que je n’ai jamais vu quelqu’un qui ait un tel don pour les potions ! poursuivit-il en regardant Harry d’un oeil affectueux quoique injecté de sang. C’est instinctif, chez lui – comme chez sa mère ! Je n’ai connu que très peu d’élèves qui aient ce genre d’aptitude, je peux vous le dire, Sibylle – même Severus…
À la grande horreur de Harry, Slughorn tendit le bras et amena Rogue vers eux comme s’il venait de le tirer du néant.
— Allons, arrêtez de faire la tête et venez avec nous, Severus ! hoqueta Slughorn, la mine réjouie. Je parlais justement des talents extraordinaires de Harry pour préparer les potions ! J’imagine bien sûr que vous y êtes pour quelque chose, puisque vous avez été son professeur pendant cinq ans !
Coincé par Slughorn qui lui avait passé un bras autour des épaules, Rogue baissa le regard vers Harry en plissant ses petits yeux noirs de chaque côté de son nez crochu.
— C’est drôle, je n’ai pas eu l’impression de réussir à enseigner quoi que ce soit à Potter.
— Alors, c’est une disposition naturelle ! s’exclama Slughorn. Vous auriez dû voir ce qu’il m’a montré dès le premier cours, un philtre de Mort Vivante. Je n’avais jamais vu quelqu’un en obtenir un aussi remarquable dès son premier essai, je ne pense pas que vous-même, Severus…
— Vraiment ? dit Rogue à voix basse, ses yeux vrillant toujours ceux de Harry qui ressentit une certaine appréhension.
Pour rien au monde il n’aurait voulu que Rogue se mette à rechercher la source de sa soudaine virtuosité dans la préparation des potions.
— Comment ça s’est passé, pour toi ? demanda Ron en se hâtant de rejoindre Harry. J’ai l’impression d’avoir senti quelque chose à mon dernier essai. Une sorte de fourmillement dans les pieds.
— Tes baskets doivent être trop petites, Ron-Ron, dit une voix derrière eux.
Hermione leur passa devant, l’air hautain, le sourire narquois.
— C’est merveilleux, quand on avale ça, dit Ron, avec un sourire ému. On a l’impression qu’on ne peut rien rater.
— Qu’est-ce que tu racontes ? s’esclaffa Hermione. Tu n’en as jamais pris !
— Non, mais j’ai cru en prendre, répondit Ron, sur un ton d’évidence. C’est exactement la même chose…
Très lentement, Slughorn mit alors une main dans sa poche et en retira sa baguette magique. Il glissa l’autre main à l’intérieur de sa cape où il prit un petit flacon vide. Sans quitter Harry du regard, il toucha sa tempe du bout de sa baguette puis l’écarta doucement. Un long filament de mémoire s’y accrocha. Le souvenir s’étira, de plus en plus long, jusqu’à ce qu’il se détache de sa tempe et se balance au bout de la baguette dans des reflets argentés. Slughorn le déposa dans le flacon où il s’enroula sur lui-même avant de se déployer en tournoyant comme une volute de vapeur. Slughorn reboucha le flacon d’une main tremblante et le donna à Harry.
— Merci beaucoup, professeur.
— Vous êtes un garçon digne d’estime, dit le professeur Slughorn, des larmes coulant sur ses grosses joues et disparaissant dans sa moustache de morse. Et vous avez les mêmes yeux qu’elle… N’ayez quand même pas une trop mauvaise opinion de moi quand vous aurez vu ce souvenir…
Puis il posa à son tour sa tête dans ses bras, poussa un profond soupir et s’endormit.
— Mais Potter semble avoir beaucoup de choses à dire sur le sujet, poursuivit Rogue qui pointa soudain l’index vers le fond de la salle, ses yeux noirs fixés sur Harry. Demandons donc à Potter de nous expliquer la différence entre un Inferius et un fantôme.
Toute la classe se retourna vers Harry qui essaya de se rappeler ce que Dumbledore lui avait dit la nuit où ils étaient allés voir Slughorn.
— Heu… eh bien, les fantômes sont transparents…, répondit-il.
— Oh, excellent, l’interrompit Rogue, avec une moue méprisante. Tout le monde pourra aisément constater que les six années, ou presque, pendant lesquelles on vous a enseigné la magie n’auront pas été une perte de temps, Potter. Les fantômes sont transparents.
Pansy Parkinson laissa échapper un petit rire aigu. Plusieurs autres élèves ricanèrent. Harry respira profondément et poursuivit d’une voix calme, bien qu’il sentît ses entrailles bouillonner :
— Oui, les fantômes sont transparents, alors que les Inferi sont des cadavres, ils ont donc une consistance solide…
— Un enfant de cinq ans aurait pu nous en dire autant, répliqua Rogue d’un ton moqueur. L’Inferius est un cadavre qui a été réanimé par les maléfices d’un mage noir. Il n’est pas vivant, c’est une simple marionnette qui obéit à la volonté du sorcier. Un fantôme, je pense que vous devez le savoir maintenant, est l’empreinte qu’un défunt a laissée sur la terre… et bien entendu, comme Potter nous l’a fait si judicieusement observer, il est transparent.
— Ce que Harry a dit est bien plus utile à savoir quand on essaye de les reconnaître ! fit remarquer Ron. Si on se retrouve face à l’un d’eux dans une allée obscure, il vaut mieux jeter un coup d’oeil pour voir s’il a une consistance solide plutôt que de lui demander : « Pardon, monsieur, ne seriez-vous pas par hasard l’empreinte d’un défunt ? »
Il y eut une vague d’éclats de rire aussitôt étouffée par le regard que Rogue lança à la classe.
— Encore dix points de moins pour Gryffondor, annonça-t-il. Je ne m’attendais à rien de plus raffiné de la part de Ronald Weasley, le garçon à la consistance si solide qu’il est incapable de transplaner de deux centimètres.
— Non ! chuchota Hermione en saisissant le bras de Harry qui ouvrait la bouche d’un air furieux. Ça ne sert à rien, tu vas encore finir avec une retenue, laisse tomber !
— Très bien, dit Dumbledore qui poussa la porte de la cabane à balais et sortit dans le jardin. Je vois de la lumière dans la cuisine. Ne privons pas plus longtemps Molly d’une nouvelle occasion de déplorer à quel point tu es maigre.
Harry jeta subrepticement un regard autour de lui. Un peu plus loin sur sa gauche, Ernie Macmillan fixait son cerceau avec une telle intensité que son visage était devenu tout rouge. On aurait dit qu’il s’apprêtait à pondre un oeuf de la taille d’un Souafle. Harry se mordit la lèvre pour ne pas éclater de rire et contempla à nouveau son cerceau.
Lors du cours de Transplanage
Personnages concernés : Harry Potter, Ernie Macmillan
Au bout d’une heure environ, Hagrid et Slughorn commencèrent à porter des toasts extravagants : à Poudlard, à Dumbledore, au vin des elfes et à…
— Harry Potter ! beugla Hagrid.
Il fit couler du vin sur son menton en vidant sa quatorzième chope de la taille d’un seau.
— Oui, c’est ça, s’écria Slughorn d’une voix un peu pâteuse. Parry Otter, l’Elu, le Survi… heu… quelque chose dans ce genre-là, marmonna-t-il, et il vida sa chope à son tour.
Page 1 sur 22
215 résultats