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Dean Thomas — On a gagné ! hurla Ron qui avait surgi devant lui en brandissant la coupe d’argent sous son nez. On a gagné ! Quatre cent cinquante à cent quarante ! On a gagné !
Harry tourna la tête et vit Ginny courir vers lui. Elle se jeta dans ses bras, le visage résolu, le regard flamboyant. Alors, sans réfléchir, sans l’avoir prévu, sans se soucier des cinquante personnes qui les regardaient, Harry l’embrassa.
Au bout d’un long moment – il n’avait plus de notion du temps, il pouvait s’être passé une demi-heure ou même plusieurs jours sous un soleil radieux –, ils relâchèrent leur étreinte. Un grand silence s’était installé autour d’eux. Puis des sifflets admiratifs retentirent et des gloussements de rire nerveux parcoururent la salle. Harry regarda par-dessus la tête de Ginny. Il vit Dean Thomas, un verre brisé à la main, et Romilda Vane qui paraissait sur le point de jeter quelque chose. Hermione rayonnait mais c’était Ron que Harry cherchait des yeux. Il finit par le trouver, tenant toujours la coupe contre lui, avec l’air d’avoir pris un coup de massue sur le crâne. Pendant une fraction de seconde, ils échangèrent un regard puis Ron eut un bref mouvement de tête qui, d’après ce que Harry put comprendre, signifiait : « Bah… s’il le faut vraiment…»
Harry sentit la créature pousser un rugissement de triomphe dans sa poitrine. Il sourit à Ginny et, sans dire un mot, montra d’un geste le trou du portrait. Une longue promenade dans le parc semblait tout indiquée. Ils pourraient alors parler du match – s’ils en avaient le temps.
— Je connais Harry Potter, intervint Dean. Et à mon avis, il mérite sa réputation… c’est bien lui
l’Élu, ou quel que soit le nom qu’on lui donne.
— Ouais, il y a plein de gens qui aimeraient bien en être persuadés, fiston, répliqua Dirk. Moi y
compris. Mais où est-il ? Apparemment, il a pris la fuite. S’il savait quelque chose qu’on ignore, ou s’il
était quelqu’un d’exceptionnel, on pourrait penser qu’il serait là à se battre, à organiser la résistance, au
lieu de se cacher. Et tu sais, La Gazette a publié des articles assez convaincants contre lui…
— La Gazette ? l’interrompit Ted avec mépris. Tu mérites bien qu’on te raconte des mensonges si tu
continues à lire cette flaque de boue, Dirk. Si tu veux les faits, essaye Le Chicaneur.
Il y eut une soudaine explosion de toux et de hoquets, suivie de grands coups sourds. Apparemment,
Dirk avait avalé une arête. Il parvint enfin à balbutier :
— Le Chicaneur ? Le torchon délirant de Xeno Lovegood ?
— Il n’est pas si délirant que ça, ces temps-ci, dit Ted. Tu devrais y jeter un coup d’oeil. Xeno publie
tout ce que La Gazette passe sous silence, il ne parle pas une seule fois du Ronflak Cornu dans le
dernier numéro. Combien de temps le laisseront-ils faire, je n’en sais rien. Mais Xeno affirme à la une
de chaque numéro que tous les sorciers opposés à Vous-Savez-Qui devraient avoir pour priorité
d’apporter leur aide à Harry Potter.
— Pas facile d’aider quelqu’un qui a disparu de la surface de la terre, fit remarquer Dirk.
Harry allongea l’elfe dans la tombe, disposa ses membres minuscules de façon à donner
l’impression qu’il se reposait, puis ressortit de la fosse et regarda le petit corps pour la dernière fois. Il s’efforça de contenir son émotion en se rappelant les funérailles de Dumbledore, les rangées interminables de chaises, le ministre de la Magie au premier rang, la longue liste des hauts faits du défunt, la majesté de la tombe de marbre blanc. Il sentait que Dobby méritait un enterrement tout aussi solennel et pourtant, l’elfe était simplement étendu là, entre des buissons, dans un trou grossièrement creusé.
— Je crois que nous devrions prononcer quelques mots, suggéra Luna. Je vais commencer, d’accord ?
Sous les regards qui s’étaient tournés vers elle, elle s’adressa à l’elfe mort, au fond de sa tombe :
— Merci, Dobby, de m’avoir arrachée de cette cave. Il est tellement injuste que tu aies dû mourir alors que tu étais si bon, si courageux. Je me souviendrai toujours de ce que tu as fait pour nous. J’espère que tu es heureux, à présent.
Elle se tourna vers Ron, attendant qu’il parle à son tour. Celui-ci s’éclaircit la gorge et dit d’une voix
rauque :
— Ouais… Merci, Dobby.
— Merci, marmonna Dean.
— Adieu, Dobby, murmura Harry.
Il fut incapable d’ajouter autre chose, mais Luna avait déjà tout dit à sa place.
HERMIONE
Dean a appris par Parvati que... Ne m'oblige pas à le redire. Hagrid te cherche.
HARRY
Eh bien, tu peux dire à Ronald...
HERMIONE
Je ne suis pas un hibou !